[Critique] CREEPSHOW 2

STARVIDEOCLUB | 20 février 2012 | 1 commentaire

Titre original : Creepshow 2

Rating: ★★★★½
Origine : États-Unis
Réalisateur : Michael Gornick
Distribution : Lois Chiles, George Kennedy, Dorothy Lamour, Tom Savini, Holt McCallany, Dean Smith…
Genre : Horreur/Épouvante/Comédie
Date de sortie : 1987

Le Concept :
Compilation de trois histoires horrifiques, Creepshow 2 s’inspire, comme son prédécesseur, des écrits de Stephen King.

La Critique (épisode par épisode) :
La formule (gagnante) de Creepshow et son succès ont logiquement entrainé une suite. Exit George A. Romero qui co-signe néanmoins le scénario et bienvenu Michael Gornick, réalisateur principalement connu pour avoir dirigé plusieurs épisodes de la série Histoires d’un autre monde et qui a officié en tant que directeur de la photographie sur plusieurs films de Romero, dont Zombie, Le Jour des morts-vivants ou encore Knightriders. Le nombre de sketches a ici été revu à la baisse. On passe ainsi de cinq à trois histoires (quatre étaient prévues initialement) et les intermèdes, tout comme l’intro et la conclusion, misent encore une fois sur l’animation.
Le ton est globalement le même que dans Creepshow. Compilation de contes plus ou moins horrifiques, Creepshow 2 s’appuie largement sur une thématique vengeresse et distille via des scenarii à la fois simplistes mais rudement efficaces, une bonne dose d’humour noir.

Du coup, il est agréable de constater que ce second volet tient la route sur la longueur. Peut-être moins audacieux d’un point de vue strictement technique que son prédécesseur, Creepshow 2 affiche une belle constance, contrairement au premier épisode qui péchait lors de son dernier acte (l’histoire du vieil homme victime d’une invasion de cafards) et n’a pas à rougir de la comparaison. De quoi le placer dans la lignée directe de son illustre ainé. À tout point de vue Creepshow 2 constitue un excellent divertissement et réserve son lot de frissons. Des frissons old school qui résistent remarquablement bien à l’érosion du temps et qui, encore aujourd’hui, illustrent une idée noble d’un cinéma de genre alors en pleine forme.

Creepshow 2 s’ouvre sur une livraison de journaux. Sur le trottoir, juché sur son vélo, un jeune garçon attend patiemment l’arrivée du livreur. Ce dernier déboule et balance malicieusement un paquet de magazines sur la chaussée. On découvre alors qu’il s’agit du dernier numéro de Creepshow. Le générique commence tandis que l’horreur s’apprête à déferler sous les mirettes…

Le Vieux Chef Tête-de-Bois :
La statue de bois d’un chef indien prend vie pour assouvir une vengeance sanglante, lorsque les propriétaires d’une épicerie sont sauvagement assassinés par une bande de braqueurs…
On commence fort avec une histoire simple mais redoutable. Permettant en outre de retrouver l’excellent George Kennedy (vu dans la trilogie des Y-a-t-il un flic ?), ce premier segment illustre une vengeance d’outre-tombe d’un genre nouveau. Pas de morts-vivants ici mais une statue de bois qui prend les armes lorsque ses propriétaires sont tués. Une histoire sublimée (si, si) par une musique totalement dans le tonalité de l’intrigue. De plus, les effets spéciaux, sans être révolutionnaires, font preuve de beaucoup d’astuce et contribuent à insuffler suffisamment de souffle à cette chronique revancharde pour emporter la mise.

Le Radeau :
Bien décidé à passer la journée sur le radeau d’un lac perdu dans la cambrousse, un groupe de jeunes insouciants se heurte à l’appétit vorace d’une étrange créature…
On retrouve ici l’esprit des séries B horrifiques des années 70/80. Une bande de jeunes gens un peu crétins et totalement focalisés sur la fornication et la défonce sont pris pour cible par un agresseur mystérieux. Conforme aux règles énoncées dans Scream, il est vrai valables dans 90% de ce genre de film, Le Radeau réserve de grands moments d’horreur à tendance comique. Ce n’est pas l’empathie pour les victimes qui entraine l’adhésion, mais bel et bien la surprise de découvrir comment ces dernières vont trouver la mort. Le tout baignant (c’est le cas de le dire) dans une ambiance propre à ce genre de production. Un régal d’initié !

L’auto-stoppeur :
Une femme infidèle écrase un auto-stoppeur alors qu’elle part retrouver son mari. La victime, loin d’avoir dit son dernier mot, n’aura de cesse de poursuivre son bourreau…
« Je voulais vous remercier de m’avoir pris Madame ». très attaché à la politesse, le mort-vivant de cette histoire à la fois terrifiante et hilarante a la rancune néanmoins tenace. L’héroïne, qui a encore une fois un truc à se reprocher, incarne, de part sa position de femme infidèle, la victime parfaite pour le zombie. Un zombie, qui, sans le savoir, illustre quant à lui une certaine idée de la morale à l’Américaine. Car à bien y regarder, c’est dans les films d’horreur que la morale s’exprime souvent le plus clairement. Dans ce genre de long-métrage, pas de procès pour adultère ou pour détention de substances illicites. C’est à chaque fois la faucheuse qui frappe, en prenant différentes formes. Un retour de bâton qui, dans Creepshow, n’oublie jamais l’humour, composante essentielle de la saga.
Un troisième sketches mordant et bourré à ras la gueule d’une ironie sauvage, qui voit Stephen King himself faire une courte apparition.

Vous l’aurez compris, ce Creepshow 2 est fortement recommandable. Pour son écriture, tordante et mordante, riche en répliques savoureuses, pour sa mise en scène simple, certes un peu bancale par moment mais efficace, pour sa bande-son, franchement réussie et pour son symbolisme. Car sous ses aspects de production anecdotique réservée aux quatrième parties de soirée pour chaines de la TNT, Creepshow 2 incarne une parfaite représentation d’un cinéma divertissant, cohérent et intemporel.

@ Gilles Rolland

 

Crédits photos : TF1 Vidéo

 

 

Par Gilles Rolland le 20 février 2012

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Pamalach
Pamalach
11 années il y a

“N’ayez pas peur Madame, je voudrais vous remercier de m’avoir pris…”