[Critique] EXPENDABLES 2 : UNITÉ SPÉCIALE

CRITIQUES | 14 août 2012 | 3 commentaires

Titre original : The Expendables 2

Rating: ★★★★½ (moyenne)
Origine : États-Unis
Réalisateur : Simon West
Distribution : Sylvester Stallone, Jason Statham, Terry Crews, Randy Couture, Dolph Lundgren, Arnold Schwarzenegger, Jean-Claude Van Damme, Bruce Willis, Jet Li, Chuck Norris, Liam Hemsworth, Scott Adkins, Yu Nan, Charisma Carpenter…
Genre : Action/Saga
Date de sortie : 22 août 2012

Le Pitch :
Toujours partant dès qu’il s’agit de faire parler la poudre et de distribuer des torgnoles, c’est une nouvelle fois que nous retrouvons Barney Ross et ses home boys, les armes aux poings et les pieds dans la gadoue.
Bien décidé à effacer son ardoise auprès de M. Church, Barney accepte d’accomplir une dernière mission qui lui permettra enfin d’acquitter sa dette auprès du chauve bourru.
Hélas, la promenade de santé tourne vite au cauchemar quand les soldats d’élite se retrouvent pris au piège et amputés d’un de leurs membres, abattu sauvagement par un brutal terroriste/mercenaire répondant au doux nom de Jean Vilain. Dès lors, les Expendables n’auront qu’un objectif : venger leur camarade…

L’Avant-Première au Grand Rex à Paris :
Impossible de se tromper en arrivant devant le Grand Rex : ce soir il va y avoir de la star ! File de personnes tout bonnement impressionnante, amoureux du cinéma d’action dévoués et à la limite de la transe (quelques Trues fans Hardcore ont ressorti de vieux posters d’Impact ou de Muscles & Fitness Magazine) et curieux posant toujours la même question : « C’est vrai ? Il va y avoir Stallone et Schwarzenegger ? ». Bref, ce soir, le Grand Rex, c’est THE place to Be.

Au fur et à mesure que le cinéma se remplit, tout le monde trépigne d’impatience en attendant l’arrivée des Héros. La pression commence à monter et l’ambiance se réchauffe inexorablement au fur et à mesure que l’on nous annonce l’arrivée « imminente » de l’équipe (un peu comme Lhermite avec son « Dans un quart d’heure on est à la station ! »).
Du coup lorsque le classieux Dolph Lundgren sort de la jolie voiture pour saluer le public parisien, le Grand Rex explose et n’aura de cesse d’applaudir ses champions avec un petit « plus » pour Monsieur Van Damme, Monsieur Stallone et bien sûr, Monsieur Univers.
Très disponibles, les acteurs dédicaceront sans broncher les nombreux objets qui leur seront présentés, le Grand Dolph allant jusqu’à prendre la pose avec des fans (les chanceux !), Jean Claude assurant le spectacle « à l’ancienne » (comprendre à base de coups de pieds) et Sly entamant une partie de ménage en ramassant quelques photos tombées par un fan un peu trop maladroit. Les admirateurs sont contents, les acteurs ont le sourire et la fête bât son plein !

Une fois arrivé sur l’estrade du Grand Rex, le public ne perd pas une seconde pour montrer à l’équipe combien Paris est content de recevoir une délégation aussi prestigieuse. George Abitbol peut aller se rhabiller, les hommes les plus classes du monde sont cinq et c’est impeccablement sapés, que les enfants terribles du cinéma d’action nous avouent qu’ils n’ont jamais eu un tel accueil. Messieurs les Expendables, la France vous dit merci !
En l’honneur de Jean-Claude Van Damme, des drapeaux de la Belgique se déploient et le public se met à scander « Noksuko ! » en référence au premier Kickboxer. JCVD semble touché de cette démonstration d’affection et de respect et peine à dissimuler un regard quelque peu « mouillé » par l’émotion !
C’est déjà l’heure des questions et c’est dans un foutoir sonore absolument assourdissant que Sly, avec sa grosse voix, tente de nous expliquer de quelle manière la « Loud Music » qu’il a composé va être jouée ce soir. En nous disant que le plus dur n’aura pas été de réunir tout le monde mais plutôt d’offrir des rôles à la « hauteur » de tous les talentueux protagonistes, Sly met l’eau à la bouche de tout le monde et colle de nombreux sourires sur les visages des spectateurs présents.
Et c’est en entendant Arnold « remercier Sylvester, pour lui avoir offert de belles scènes » que l’on réalise que c’est déjà fini. C’est alors sous un véritable déluge de hurlements gutturaux que l’équipe se retire, de toute évidence ravie d’un tel accueil. Maintenant, place à l’action !

La Critique (Pamalach) Rating: ★★★★½ :
Je ne vais pas bien sûr vous gâcher une seule seconde le plaisir de découvrir les multiples surprises qu’offre le film. Sachez seulement, pour les impatients et pour ceux qui en doutaient jusque là, qu’Expendables 2 est une véritable réussite, qui arrive à gommer les imperfections du premier opus en l’amenant sur une voie une peu différente. Malgré une scène d’ouverture tout bonnement fracassante, on comprend rapidement que Sly a voulu, avec ce nouvel opus, continuer à faire plaisir à ses fans…mais d’une manière différente.
Bien sûr, on trouve dans le film de sanglantes fusillades, des bastons au couteau, un humour bien viril, des dialogues savoureux bourrés de clins d’yeux et une bonne humeur générale, qui prouve que même dans les tripes et le sang, nos stars savent s’amuser.
Le véritable tour de force du film et sa principale qualité, est qu’il arrive à attribuer une belle place à chacun des acteurs. Chacun a son moment de gloire, personne n’écrase personne, et tout le monde semble vraiment au service du projet (il est étonnant de voir comment Arnold se « place » dans le film, montrant une humilité qu’on ne lui connaissait pas). La force du casting pallie donc à un scénario toujours un peu léger et à quelques cabotinages un brin « too much » mais toujours attendrissants.

Sanglant, le film me semble un peu moins bourrin que le premier et certainement un peu moins spectaculaire. L’effet de surprise du premier étant passé, il est certain que les pétarades et les explosions assurent le steak, mais n’arrivent pas à dépasser la sauvagerie du précédent. Mais là où le deuxième fait largement mieux et dépasse de la tête et des épaules son ainé, c’est dans sa gestion de l’équipe d’acteurs et dans le souffle apporté à l’histoire.

Comme je le disais plus haut, je ne vous gâcherai rien…mais je vous promets que l’arrivée de Chuck Norris dans le film justifie à elle seule l’achat du billet (sauf si bien entendu, vous détestez le Texan). Arnold s’en paye lui aussi une belle tranche, multipliant les vannes bien senties et jouant du biscotto à deux trois moments, notamment aux cotés de Bruce Willis, pour une scène qui va elle aussi, rester dans les annales.
Et que dire de notre Belge préféré, sinon que l’on est ravi de le retrouver à une si belle place et dans un rôle de méchant que l’on espérait depuis longtemps pour lui. En faisant comme d’habitude toujours un peu trop dans « l’acting », J.C finit par nous régaler grâce à quelques coups de tatanes de son propre cru et à quelques privates jokes qui ne passeront pas inaperçues pour les fans. On regrettera bien sûr que Jet Li soit moins présent et que quelques grosses ficelles viennent un peu obscurcir le tableau, mais elles n’occultent en rien le plaisir.

Car oui, ce film fait vraiment plaisir à voir. Pour quelqu’un comme moi, qui a grandi avec ces types là, les voir réunis, tous ensemble dans un même film représente un vrai cadeau. Cela vient remuer des choses très personnelles et enfouies tout au fond de moi : vidéo de Conan, Kickboxer et Rocky IV vues chez des membres de la famille, posters sur les murs et vieux magazines de cinéma… Du coup, comment résister à un tel film quand en plus de réunir des héros, TOUS sont là pour faire ce qu’ils savent faire de mieux…dans d’excellentes conditions et autour d’un projet bien ficelé.

Sly savait parfaitement ce qu’il faisait en confiant la réalisation à Simon West, qui aura aidé à mener à bien cette embarcation de gros bicottos : il y a des fusillades, de l’humour, de la bagarre, de la violence et un plaisir de tous les instants. Ne vous attendez pas à autre chose que ce que le film promet. Du coup, ne venez pas dire qu’on ne vous aura pas prévenu !
Moi j’ai adoré, et je vais tout de suite ranger ce film dans une région de ma mémoire, à la case « Précieux souvenir » où comme moi, des milliers de gosses ont jadis stocké des émotions pleines d’étoiles. Au final, on ne peut que se moquer des éventuelles réactions négatives que le film pourra susciter : Expendables 2 est pour nous, pour ceux qui portent les films d’actions dans leur cœur et pour ceux qui aiment tous ces formidables acteurs. Allez voir le film au cinéma, les réjouissances se font de plus en plus rares de nos jours…Merci à tous les gars et encore bravo !

@ Pamalach

La Critique (Gilles) Rating: ★★★★½ :
Essayons de rester calme. Il faut remettre les choses dans leur contexte. Expendables 2, pour un mec qui a grandi avec Terminator, Rambo, Commando, Kickboxer ou encore Piège de Cristal, c’est carrément un festin de roi. Un film qui prend des airs de réunion d’anciens élèves et qui, à l’écran, explose joyeusement dans un déluge de déflagrations homériques, de bastons badass et de répliques instantanément cultes. Expendables 2 est un pur bonheur d’initié. Un rêve de gosse gavé aux films d’action des 80’s, qui prend vie dans un tourbillon pyrotechnique jubilatoire.

Soyons franc ! Sans être un gros soufflet, le premier Expendables, avait tout même un peu déçu (retrouvez la critique pour plus de détails). Des effets-spéciaux parfois approximatifs, aux punchlines éventées, en passant par un scénario bancal, Expendables rattrapait joliment le coup lors des affrontements virils et sauvages, mais n’arrivait pas à combler toutes les attentes inhérentes à son brillant concept. Le deuxième épisode corrige le tir et fait mouche.

Stallone, en prenant conscience des faiblesses de son long-métrage, a habilement apporté les rectifications nécessaires. Et même si ce n’est plus lui qui réalise. Un détail, tant Simon West (Les Ailes de l’enfer, Le Flingueur, mais aussi Tomb Raider) se met au service de son scénariste et producteur, pour rester à la fois dans la lignée du premier volet, mais aussi pour décupler son savoir-faire d’honnête artisan, au service de la vision d’ensemble d’un Stallone plus déterminé que jamais.

Stallone qui tire ainsi le meilleur d’un metteur en scène qui, lors de son embauche, suscita les pires craintes. Simon West fait du bon boulot. Il donne de l’ampleur à l’action, qui reste très lisible et qui s’avère le moins percutante. Il s’attache, lors des bastons de groupe, à coller de près à chacun des héros pour refléter l’apprêté et la brutalité bourrine des coups de pompes, de poings et de feu. Efficace tout simplement, la mise en scène d’Expendables 2 ne fait pas dans l’esbroufe et s’avère pertinente à plus d’un titre.

Une réalisation enveloppée d’une photographie vintage, parfois un peu floue il est vrai, mais dans l’ensemble tout à fait adaptée au cachet old school du film. Seuls les effets numériques (et le sang de synthèse) nous ramènent en 2012 et, s’ils sont nettement plus travaillés que précédemment, c’est toujours un peu regrettable.

Côté casting là aussi, cette suite tient toutes ses promesses. Le premier tablait sur un noyau dur bien burné (Sly, Statham, Crew, Couture, Lundgren, Li) et sur des caméos furtifs (Schwarzie, Willis et dans une certaine mesure Rourke, qui se contentait d’un monologue). Le second convoque les rock stars de l’action et leur offre des scènes à la hauteur de leur légende. Film somme, Expendables 2 est un grand manège jubilatoire bourré à ras la gueule de références. Tout le monde a droit à son clin d’œil, que ce soit Arnold, Bruce, Chuck ou les autres. Tout le monde convoque les gimmicks les plus populaires de leurs personnages fétiches et tout le monde semble prendre son pied comme rarement.

Le résultat est sans appel : c’est non seulement drôle, mais aussi complètement jouissif. De quoi se sentir étreint par une grosse envie d’applaudir lors des quelques scènes qui illustrent cet état de fait.

Expendables 2 est traversé de nombreux morceaux de bravoure. À commencer par l’introduction, superbe et déchainée, et du coup, bien au dessus de celle du premier. Il y a aussi cette hallucinante orgie de gunfights et de pains dans la tronche lors de la dernière bobine, qui elle aussi laisse la concurrence loin derrière. Et il y a bien entendu l’arrivée dans la danse de Chuck Norris. Vaste sujet que l’intervention du Chuck. Stallone a réservé à Norris, un accueil à la hauteur de son mythe. Sans en dire trop, sachez simplement que toutes les scènes où Chuck Norris apparaît, sont à se taper le cul par terre de bonheur. Faisant preuve d’un second degré insoupçonné, le barbu écarlate illumine de sa présence le métrage, via un rôle taillé sur mesure. C’est aussi le cas de Schwarzenegger et de Bruce Willis, qui se voient introduits plus durablement dans le script d’un film qui caresse leur légende dans le sens du poil. En bref, rien à voir avec leur échange verbal décevant et mou du genou du premier. Arnold arrache la portière d’une Smart, tire à la mitraillette lourde comme dans Terminator et balance des bon mots comme à la grande époque, tandis que Willis retrouve la malice et la brutalité de John McClane. C’est beau, c’est grand, ça fait mal et ça fait du bien.

Idem pour Jean-Claude Van Damme qui campe un méchant machiavélique et shakespearien. En roue libre, l’acteur belge trouve ici le rôle qu’il méritait depuis longtemps : celui du badguy dans un blockbuster qui se respecte et qui s’assume. Impliqué, JCVD, épaulé avec conviction par un Scott Adkins aux petits oignons, fait face avec l’aplomb d’un grand, à toute une brochette de gros bras d’anthologie. Son combat final face à Stallone est, de plus, à la hauteur des plus folles espérances.

Du côté des autres expendables, c’est aussi du caviar. Dolph Lundgren est toujours très bien servi. Gunnar, son personnage, est bourrin et drôle, tout en second degré (le passage du bar est culte). Jet Li, peu présent, illumine l’intro grâce à une baston enfin cohérente avec ses incroyables compétences physiques. Couture et Crews assurent les arrières avec style, humour et -on y revient- brutalité. Statham, bras droit de toujours, apporte la touche britannique et classieuse, grâce à un charisme jamais démenti (gros moment quand il se fritte avec Scott Adkins/son running gag avec Sly est excellent). Yu Nan, seule femme de l’équipée sauvage, sent sort avec les honneurs, tandis que Liam Hemsworth, cadet et lui aussi nouvelle recrue, tient solidement ses positions sans se laisser démonter. Et dire que Taylor Lautner était initialement prévu…. On est pas passé loin de l’incident diplomatique…

Dopé à adrénaline et à l’action, Expendables 2 offre un spectacle très violent et rageur, qui sent bon l’essence, la sueur, le sang et les larmes. Une violence graphique diluée dans un second degré permanent, qui fait ressembler le long-métrage à un cartoon pour adulte élevé aux films d’action.

Ça fait du bien, pas de doute là-dessus. Dans son genre, Expendables 2 est une pure bombe. Abouti et sincère, il prouve que les patrons de la discipline tiennent encore la dragée haute aux aspirants à la succession. Avec son script simple et généreux, direct comme un coup de boule, Sly emmène avec hargne son commando vers les sommets. Il fait preuve d’une présence et d’une forme physique toujours plus incroyable. Ce mec est grand. Ce mec est une rock star. Comme tout ceux qui l’entourent ici dans un classique du genre instantané, qu’il sera bon de voir et de revoir dans les années à venir. G.E.N.I.A.L !!!

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Nu Image Films

Par Pamalach le 14 août 2012

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Pamalach
Pamalach
11 années il y a

Que de bons mots…mais le film les mérite amplement !!

hippocampestudio
Administrateur
11 années il y a
Répondre à  Pamalach

Il fallait au moins deux critiques dithyrambiques pour ce grand film !

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