[Critique] APPRENTIS PARENTS
Titre original : Instant Family
Origine : États-Unis
Réalisateur : Sean Anders
Distribution : Mark Wahlberg, Rose Byrne, Isabela Moner, Gustavo Quiroz Jr., Julianna Gamiz, Octavia Spencer, Tig Notaro, Margo Martindale…
Genre : Comédie/Drame
Date de sortie : 27 février 2019
Le Pitch :
Peter et Ellie décident fonder une famille. Pour cela, ils adoptent trois frères et sœurs. Si l’arrivée des enfants, dont l’un est une adolescente de 15 ans un peu rebelle, se passe plutôt bien, la situation ne tarde pas à changer quand les difficultés commencent à s’accumuler. Le couple s’aperçoit alors que pour vraiment resserrer les liens et finir par former une véritable famille, tout le monde devra y mettre du sien…
La Critique d’Apprentis Parents :
Est-ce que le fait que Sean Anders se soit impliqué à un niveau plus personnel que pour ses précédents films fait qu’Apprentis Parents se détache justement dans sa filmographie ? Probablement. Car celui qui s’était jusqu’ici distingué dans la comédie potache et un peu facile (mais néanmoins efficace), avec des films comme Very Bad Dad et Sex Drive, a souhaité teinter les rires d’une émotion tangible et plutôt salvatrice. Le tout en se basant sur sa propre expérience donc…
Famille en construction
C’est quand lui et sa femme ont adopté trois enfants que Sean Anders a commencé à écrire Apprentis Parents. Une expérience qui lui a permis de livrer son œuvre la plus personnelle mais aussi la plus profonde. Car ici, malgré ce que le trailer tendait à nous vendre, nous sommes plutôt loin de Very Bad Dad, où la famille était néanmoins déjà au centre de la dynamique. Et tant pis si sa mise en scène est toujours aussi « classique » (pour ce genre de long-métrage) car la construction scénaristique et surtout l’émergence de l’émotion et le traitement des thématiques sont par contre parfois remarquables. Doté d’un script brillant par son équilibre appréciable entre les rires et les larmes, Anders tient bon jusqu’au bout, pouvant compter sur un casting solide, parfait quand il s’agit de justement illustrer ce savant mélange qui à l’écran, fait souvent mouche.
Des rires mais pas que
Celles et ceux qui attendent une pure comédie en seront donc un peu pour leur frais même si il y a fort à parier qu’ils apprécient aussi le côté plus « dramatique » du film. Un film jamais outrancier. Une de ses grandes qualités. Ni dans l’écriture, ni quand il verse franchement du côté de la comédie et encore moins quand il se montre plus sentimental. Apprentis Parents n’est pas du genre tire-larmes et c’est une excellente chose. Il peut se montrer maladroit, mais reste attendrissant. En première ligne, le duo composé de l’excellente Rose Byrne et d’un Mark Wahlberg plutôt sobre, se montre d’une efficacité exemplaire, tandis que la jeune Isabela Moner (la future Dora l’exploratrice) fait preuve d’un talent assez impressionnant. Mais ceux qui l’ont vu dans Sicario 2 ne seront pas surpris. Même les seconds rôles sont excellents. Surtout Octavia Spencer et Tig Notaro d’ailleurs, qui campent les deux responsables du centre d’adoption auquel les parents font appel.
Entouré de bons acteurs, Sean Anders surprend et penche du côté d’œuvres chorales comme This Is Us, sans trop en faire. Du coup, facile de se laisser transporter par son film et même de verser une petite larme, entre deux rires…
En Bref…
Bonne surprise, Apprentis Parents impose un mélange nuancé entre comédie et drame (doux) et fait mouche à plusieurs reprises. Grâce à une écriture sensible mais aussi aux acteurs, tous excellents.
@ Gilles Rolland
