[Critique] BAIT

CRITIQUES | 9 juin 2013 | Aucun commentaire

Titre original : Bait

Rating: ★★☆☆☆
Origines : Australie/Chine/Singapour
Réalisateur : Kimble Rendall
Distribution : Xavier Samuel, Sharni Vinson, Julian McMahon, Alex Russell, Phoebe Tonkin, Alice Parkinson, Richard Brancatisano, Chris Betts…
Genre : Horreur
Date de sortie : 5 juin (DTV)

Le Pitch :
Un tsunami frappe les côtes de l’Australie. Dans une station balnéaire, des survivants sont bloqués dans un supermarché inondé. Ils ne vont pas tarder à faire connaissance avec deux énormes requins blancs des plus voraces…

La Critique :
Il est possible de voir sur l’une des affiches de Bait, un requin et un caddie de supermarché. À ce sujet, un grand sage de l’Antiquité a dit un jour : « si vous voyez un caddie et un requin sur la même affiche, c’est rarement bon signe ». Un conseil avisé. Non pas que Bait soit pire qu’un autre film de requin vorace. Dans son genre, Bait se situe dans la bonne moyenne. Il se distingue un peu des trucs du genre Mega Shark VS. Crocosaurus, notamment grâce à son budget plus confortable et à son casting, composé de trombines plus ou moins connues, mais reste quand même à des kilomètres des Dents de la Mer. Et d’ailleurs, pas besoin de comparer Bait au chef-d’œuvre de Spielberg. The Reef, sorti en 2009, s’en sortait déjà beaucoup mieux, grâce, entre autres choses, à une volonté de rester réaliste.

Kimble Rendall, un réalisateur de seconde équipe (il a bossé sur Ghost Rider et sur les deux derniers Matrix) qui signe son premier film (co-écrit par Russell Mulcahy, le réalisateur de Razorback et d’Highlander), se contrefout du réalisme. Lui ce qu’il veut, c’est surfer sur la vague de la 3D, en balançant un max de trucs à la face des spectateurs. Manque de bol, en France, le film n’est pas sorti en salle et pour profiter des effets de jaillissements dont regorge Bait, il faut posséder un lecteur blu-ray 3D et la télé qui va avec. Et vu la qualité du film, pas besoin de casser votre PEL pour jouir à 100% de ce trip faussement vintage et opportuniste.
On voit donc des bras, des araignées, des gerbes de sangs et les requins ont une fâcheuse tendance à sortir de l’eau pour effectuer des sauts spectaculaires, dans le seul but d’offrir à ceux qui portent les lunettes appropriées des sursauts sur leur fauteuil.
Enfin, en théorie, car ce genre de truc est vieux comme le monde. En 1982, quand la 3D rimait avec binocles aux verres rouges et verts, ce bon vieux Jason balançait déjà de la barbaque à travers l’écran, dans Vendredi 13 : Meurtre en 3 dimensions. Freddy Krueger aussi a donné, avant que la 3D ne devienne obsolète, puis refasse son apparition, dans une version perfectionnée, il y a de cela quelques années. Bref, on s’égare. Bait est en 3D, la belle affaire. L’important, ce n’est pas la 3D mais le film et ici justement, le film n’est pas important du tout.

Anecdotique sans être forcement ultra naze, Bait met en scène des requins énormes et des protagonistes perchés sur les rayonnages d’un supermarché inondé. Quand The Impossible rencontre Les Dents de la Mer aurait pu titrer l’affiche, même si il y aurait eu de quoi crier au scandale.
Des requins et des hommes, soit une histoire vieille comme le cinéma de genre. Avec ses effets gores, ses personnages caricaturés et ses situations téléphonées, Bait est le produit typique des fins de soirées alcoolisées. Le genre de truc qui se regarde sans mal, au second degré, et qui s’oublie rapidement. Dans la lignée fantasque et bordélique du Peur Bleue de Renny Harlin, le métrage de Kimble Rendall évité les temps morts et c’est déjà bien. Les répliques un peu débiles fusent et les comédiens font ce qu’ils peuvent pour sortir la tête hors de l’eau. À l’image du beau gosse Xavier Samuel (vu dans Twilight et dans The Loved Ones), héros vertueux typique. À l’image de Julian McMahon aussi, dont on avait perdu la trace depuis le four des 4 Fantastiques et Le Surfeur D’Argent, qui avait mis un terme à sa carrière de star des blockbusters estivaux, aussi vite qu’elle avait commencé, alors que le vieux beau sortait confiant d’un paquet de saisons de la série Nip/Tuck.
Voir ces personnages tenter de déjouer les plans de créatures sous-marines de synthèse (plutôt bien faites compte tenu des circonstances) est divertissant… sans plus. Pas de quoi se taper le cul par terre, mais idéal pour avoir envie de revoir les Dents de la Mer. Et Bait, heureusement est comme son titre : court.

@ Gilles Rolland

bait-photo-requinCrédits photos : Metropolitan FilmExport

Par Gilles Rolland le 9 juin 2013

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