[Critique] ET (BEAUCOUP) PLUS SI AFFINITÉS

CRITIQUES | 5 novembre 2014 | Aucun commentaire
Et-beaucoup-plus-si-affinités-affiche-France

Titre original : What If

Rating: ★★★½☆
Origines : Irlande/Canada
Réalisateur : Michael Dowse
Distribution : Daniel Radcliffe, Zoe Kazan, Megan Park, Adam Driver, Rafe Spall, Mackenzie Davis, Oona Chaplin, Jemima Rooper…
Genre : Comédie/Romance/Adaptation
Date de sortie : 29 octobre 2014

Le Pitch :
Encore sous le coup d’une rupture difficile, Wallace se rend sans conviction à une soirée organisée par son meilleur ami. Il rencontre alors Chantry, une belle jeune femme avec laquelle le courant passe immédiatement. Malheureusement, Wallace apprend rapidement que Chantry partage sa vie avec un homme. Contraint de renoncer à ses espoirs de lier une relation amoureuse avec elle, le jeune homme décide de devenir son ami. Refoulant ses sentiments, le jeune homme s’aperçoit vite qu’il est difficile d’aller à l’encontre de son cœur. Surtout quand certains signes montrent que Chantry, de son côté, ne semble pas indifférente au charme de Wallace. Le dilemme est total…

La Critique :
Une fois n’est pas coutume, commençons par parler du duo vedette de cette charmante et délicieuse comédie romantique qu’est Et (beaucoup) plus si affinités. Daniel Radcliffe joue ici son premier rôle dit « romantique » et « drôle ». Finis les cornes sur la tête de Horns, les fantômes de La Dame en Noir et la magie d’Harry Potter et place aux difficiles sentiments amoureux et à leurs conséquences sur la vie d’un type gentiment looser, qui se demande encore et toujours où il va, pourquoi et comment. Libre comme l’air, léger et apparemment ravi de laisser tomber les univers plus sombres, Radcliffe est impeccable de bout en bout. D’emblée, Wallace, son personnage, est crédible. Avec lui, le sempiternel refrain du mec largué qui ne veut plus faire confiance en l’amour, sonne à nouveau avec une fraîcheur appréciable et tout semble aller dans le bon sens, même quand à l’écran, Wallace collectionne les bourdes et les revers. Il faut dire qu’en face, Radcliffe peut compter sur Zoe Kazan, soit l’une des actrices les plus douées du moment, vue notamment dans l’excellent Elle s’appelle Ruby, dans lequel elle campait un personnage de roman devenu réelle. Zoe Kazan voyez-vous, c’est précisément le genre de nana capable de tirer vers le haut n’importe quel film par la seule grâce de sa présence. D’un regard mutin, la jeune comédienne instaure une atmosphère qu’elle semble charrier de film en film, l’air de rien, sans forcer le trait. Les petites et rigolotes incrustations de ce personnage imaginaire qui traversent Et (beaucoup) plus si affinités, s’accordent en toute logique magnifiquement bien avec le côté onirique inhérent à la personnalité de cette actrice atypique. Peut-être un peu improbable sur le papier, surtout si on considère l’inexpérience de Radcliffe dans le domaine casse-gueule de la romance comique, le couple « contrarié » que Zoe Kazan forme avec l’ancien magicien de Poudlard, fonctionne à plein régime, quand bien même les ressorts du métrage de Michael Dowse dévoilent rapidement leur caractère balisé.
C’est ainsi principalement pour Zoe Kazan et Daniel Radcliffe qu’il faut aller voir Et (beaucoup) plus si affinités. Pour Adam Driver, aussi, tant ce brillant transfuge de la série Girls joue avec brio sur sa singularité, en campant le personnage bien connu du meilleur ami fantasque du héros, un peu à la manière de Rhys Ifans, dans Coup de Foudre à Notting Hill. Rajoutez à ce beau monde Rafe Spall, Mackenzie Davis, ou encore Oona Chaplin et la coupe est pleine. Dans le bon sens du terme, cela va de soi.

Et-beaucoup-plus-si-affinités-Radcliffe-Driver

Et (beaucoup) plus si affinités n’est pas un film américain. Il s’agit d’une co-production irlando-canadienne. Mine de rien, ce détail a son importance, surtout dans la façon dont le récit se déroule devant nos yeux et tout spécialement si on se base sur le titre français. Si les surprises ne sont pas vraiment au rendez-vous pour ce qui est du dénouement qu’on voit venir dès les premières minutes, il n’en est pas de même concernant la manière dont cette même histoire nous est racontée. Un vif sentiment de liberté et de légèreté se dégage des échanges remarquablement écrits et rythmés entre les personnages, sans que jamais le ton ne verse totalement dans la vulgarité gratuite ou la guimauve embarrassante. Fin exercice d’équilibriste, le film garde le cap en jouant sur des codes séculaires bien connus du public, sans pour autant lasser, ni cesser de dispenser quelques fulgurances, relayées avec un entrain contagieux par les comédiens.
On se laisse alors facilement happer par le long-métrage, tandis que le temps file. Sincère, Et (beaucoup) plus si affinités, est aussi conscient de ses limites et ne cherche jamais à trop en faire pour tenter à tout prix de se démarquer. C’est aussi pour cela qu’au final, il y parvient.

@ Gilles Rolland

Et-beaucoup-plus-si-affinités-Radcliffe-KazanCrédits photos : SND

 

Par Gilles Rolland le 5 novembre 2014

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