[Critique] BRICK MANSIONS

CRITIQUES | 23 avril 2014 | Aucun commentaire
Brick-Mansions-Affiche-Finale-France

Titre original : Brick Mansions

Rating: ★☆☆☆☆
Origines : France/Canada
Réalisateur : Camille Delamarre
Distribution : Paul Walker, David Belle, Gouchy Boy, Catalina Denis, RZA, Ayisha Issa, Carlo Rota, Andreas Apergis, Richard Zeman…
Genre : Action
Date de sortie : 23 avril 2014

Le Pitch :
Detroit 2018 : Damien, un policier, est chargé d’infiltrer le dangereux ghetto de Brick Mansions pour empêcher une catastrophe. Une zone de non-droit dans laquelle règne sans partage le gang de Tremaine. Pour mener à bien sa mission, le policier pourra compter sur Lino, un habitant du quartier, qui a aussi une affaire à régler avec Tremaine…

La Critique :
Pourquoi faire le remake d’un film complètement naze sinon pour le fric ? Monter des projets à la chaîne sur une seule et même idée est devenu la spécialité de Luc Besson depuis qu’il a réussi à se construire un empire. Un empire qui lui permet de savamment éviter de se montrer créatif. Et ce depuis maintenant belle lurette. Il applique toujours les mêmes recettes faisandées et ne prend même plus la peine de faire semblant. Qu’il soit derrière la caméra ou seulement au scénario et/ou à la production, peu importe, Luc Besson a plein de thunes et il continue d’en engranger sans se fouler. C’est ainsi qu’est né Brick Mansions, le remake de Banlieue 13, un navet de compétition internationale qui avait lui-même connu une suite. Et comme il est célèbre dans le monde entier où sa réputation -basée sur ses anciens faits de gloire- fait encore son petit effet, Besson peut compter sur l’appui des stars américaines. Ici, c’est le regretté Paul Walker qui s’y est collé.
Brick Mansion est l’un de ses derniers films et malheureusement, c’est aussi l’un des pires de sa filmographie…

Cela dit, heureusement que Walker est là, car il représente le seul et unique intérêt de ce film d’action aussi poussif que torché à la va-vite par un réalisateur débutant totalement soumis à son scénariste de producteur. Un scénariste qui a photocopié le timbre poste sur lequel il avait écrit Banlieue 13, en prenant quand même la peine de modifier les noms et la localisation. C’est ainsi que l’histoire prend aujourd’hui pied à Detroit, une cité connue pour avoir pris la crise économique de plein fouet, devenue par endroit véritablement délabrée. En soi, une idée plutôt bonne, tragiquement gâchée en long, en large, et en travers, pendant une heure trente qui paraît durer le double.
Histoire de ne pas perdre ses fans en chemin, Besson a rappelé David Belle, déjà dans Banlieue 13. Porte-étendard du Parcours, cet art urbain qui consiste à franchir toutes sortes d’obstacles, l’athlète est physiquement impressionnant, mais malheureusement cela ne suffit pas à faire de lui un bon acteur. Pourtant, à côté de RZA et de tous les autres acteurs du film qui apparaissent plus de 5 minutes à l’écran, il pourrait postuler à l’Oscar. Brick Mansions est un festival de prestations scandaleuses. RZA en fait des caisses et confirme qu’il n’aurait jamais du délaisser la musique pour le cinéma, tandis que Catalina Denis, l’atout charme du long-métrage, arrive à jouer faux même quand elle n’a aucun dialogue à réciter. Très fort, le film repousse en permanence les limites de la nullité, grâce à un réalisateur qui a complètement zappé la direction d’acteurs pour se concentrer sur leurs gesticulations. Des gesticulations qu’il filme parfois efficacement mais la plupart du temps à l’arrache, en bougeant dans tous les sens et en multipliant les sales ralentis inutiles, qu’il accompagne d’effets sonores tous plus ringards les uns que les autres (un mec se fait assommer et on entend des petits oiseaux, comme dans les cartoons, vous voyez le genre…).
Difficile de trouver son compte dans Brick Mansions et difficile de ne pas y voir une arnaque intégrale. Camille Delamarre n’a aucun style, étouffé par un nabab qui tire les ficelles. Peu importe qui réalise quoi chez Besson tant ce dernier insuffle la même patte à la quasi-intégralité des projets qu’il écrit et finance. Machine à fric destinée au marché américain, lancée dans le seul et unique but de capitaliser sur un film original qui n’en demandait pas tant, Brick Mansions dénote d’un je-m’en-foutisme choral. Paul Walker est là et c’est certes déjà pas mal même si on ne le sens pas très concerné.
Dans le fond et dans la forme, Brick Mansions est une catastrophe. Un condensé super concentré de connerie. Un navet avec un grand N qui, cerise sur le gâteau, se permet de nous asséner une morale bidon sur la lutte des classes en guise de conclusion. Trop c’est trop.

@ Gilles Rolland

Brick-Mansion-Paul-Walker-David-BelleCrédits photos : EuropaCorp Distribution

 

 

Par Gilles Rolland le 23 avril 2014

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