[Critique] BROKEN

CRITIQUES | 3 septembre 2012 | Aucun commentaire

Titre original : Broken

Rating: ★★★★★
Origine : Royaume-Uni
Réalisateur : Rufus Norris
Distribution : Tim Roth, Cillian Murphy, Zana Marjanovic, Rory Kinnear, Robert Emms, Eloise Laurence ..
Genre : Drame/Adaptation
Date de Sortie : 22 août 2012

Le Pitch :
La petite Emily, surnommée Skunk, enfant adolescente souriante et gaie, assiste un jour comme un autre, au passage à tabac de son voisin, Rick Buckley, un jeune différent, aux troubles psychologiques. Ceci va changer sa vision du monde et va entraîner tout ce voisinage vers de dangereux chemins…

La Critique :
Il y a des films comme ça, qui vous bouleversent et qui, une fois terminés, vous font sentir différent. C’est le cas de Broken. On passe par de nombreuses émotions grâce à cette belle réalisation, signée Rufus Norris. Et n’est-ce pas cela la véritable fonction du cinéma ? Faire passer un maximum d’émotions et toucher les gens ?

On est d’abord frappé par un superbe esthétisme aux couleurs automnales, d’une beauté toute particulière. Les plans sont soignés, illustrant de manière significative certaines scènes.
Les décors sont choisis intelligemment et poétiquement, si on peut dire cela comme ça. En fonction des moments du film, ils ne se ressemblent pas. On passe d’une originalité joyeuse à une routine morose, voire glauque.

La bande originale, harmonieuse, bouscule le spectateur, le faisant virevolter de tonalités originales et acidulées, à de douces mélodies mélancoliques. Cette musique diversifiée, illustre très bien la complexité du film.

On oublie parfois que l’on regarde un film, tellement il nous transporte dans une réalité brute de décoffrage, dont la violence apparaît dès le début. Une violence aussi bien verbale que physique, et constante tout le long.

Les univers se mélangent, l’ambiance est assez grave, mais est également teintée de fantaisie et de légèreté à de nombreux moments, ce qui permet un peu, de relâcher la pression.
Et la pression se fera bel et bien très forte lors de certains passages, le film étant poignant.

Niveau interprétation c’est de l’or. Clairement il n’y a pas d’autres mots pour définir la qualité du jeu de chaque acteur . Tim Roth est vraiment un acteur charismatique. Non seulement juste, il est également constamment touchant. Cillian Murphy, excellent acteur, nous offre encore une fois un jeu virtuose, très ancré dans la vérité et la réalité.
Quant à Zana Marjanovic, ou encore Rory Kinnear, ils sont tout simplement géniaux. Roberts Emms est quant à lui épatant. Il va falloir avoir un œil sur ce jeune homme plus que doué.
Tous les seconds rôles sont très bons, une mention spéciale aux enfants, présents dans le casting, ils paraissent totalement à leur aise, toujours justes et réalistes .
Et pour terminer sur l’interprétation, il convient de parler d’Eloise Laurence, qui incarne le personnage principal. Une comédienne brillante, touchante, qui fait preuve de beaucoup de sincérité et d’authenticité.
Chacun apporte sa pierre à l’édifice, c’est parfait de bout en bout, c’est tout de même rare et cela mérite d’être souligné.

À travers la vie de l’adorable Skunk, le réalisateur arrive à traiter, avec beaucoup d’intelligence nombre de sujets primordiaux, tels que les difficultés inhérentes à l’adolescence et ses étapes transitoires, la différence et la psychologie, la violence, la perte d’un être cher, la maladie, la souffrance, ou encore la sexualité. Mais le thème fort du film est la paternité. En effet, la relation père-fille est très forte. Un hommage aux pères seuls, qui essaient de bien faire.

C’est assez fort d’avoir réuni tous ces thèmes, de manière aussi brillante, dans un même film. C’est même carrément puissant, car le message principal de Broken, c’est l’Amour. À la fin, on est chamboulé, mais on se sent plutôt bien. On se sent meilleur .
Le message du film, qui finit sur un point culminant, est clair : Chaque être humain est unique et important, et malgré ses défauts, ses déboires et ses imperfections, il n’est pas foncièrement mauvais. Ce message est universel et quand le cinéma parvient à servir un propos d’un humanisme vibrant, il convient de lui conférer une place toute particulière . À juste titre Broken restera gravé quelque-part et on s’en souviendra . Longue vie au cinéma anglais !

@ Audrey Cartier

Créditis photos : BBC Films

Par Audrey Cartier le 3 septembre 2012

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