[Critique] ÇA – CHAPITRE 2

CRITIQUES | 12 septembre 2019 | 1 commentaire
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Titre original : It Chapter 2

Rating: ★★½☆☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Andy Muschietti

Distribution : Bill Skarsgård, Jessica Chastain, James McAvoy, Bill Hader, Isaiah Mustafa, Jay Ryan, James Ransone, Andy Bean, Sophia Lillis, Finn Wolfhard, Xavier Dolan…

Genre : Horreur/Épouvante/Suite/Adaptation

Durée : 2h50

Date de sortie : 11 septembre 2019

Le Pitch :

27 années se sont écoulées depuis la défaite du redoutable Grippe-Sou face au Club des Ratés. Les amis qui depuis se sont séparés, ayant chacun de leur côté oublié tout ce qui s’est déroulé à Derry en cet été tragique. Tous sauf Mike, le seul à être resté dans la petite ville. Quand les disparitions et les meurtres atroces font à nouveau la une des journaux, ce dernier comprend que Grippe-Sou est revenu. Plus puissant que jamais, il sème à nouveau la terreur dans la petite communauté. Une seule solution pour définitivement le vaincre : réunir le Club des Ratés et organiser l’offensive…

La Critique de Ça – Chapitre 2 :

Si le téléfilm de 1990 avec Tim Curry a réussi à rester dans les mémoires malgré les années, s’imposant pour beaucoup de fans comme un sommet de l’épouvante, ce dernier souffrait de suffisamment de défauts et autres approximations pour encourager la mise en chantier d’une nouvelle adaptation plus moderne et peut-être ainsi plus fidèle au livre de Stephen King. C’est ainsi que le premier volet de cette nouvelle adaptation, illustration live du premier tome du diptyque de King donc, a satisfait la plupart des aficionados de Grippe-Sou. Sombre, violent, remarquablement travaillé sur un plan graphique et porté par la figure réinventée et terrifiante du fameux clown, Ça – Chapitre 1 s’est rapidement imposé. Le second volet était ainsi bien sûr attendu au tournant, lui qui allait nous permettre de retrouver les membres du Club des Ratés, devenus adultes, mais aussi le méchant Grippe-Sou, qui attendait patiemment son heure dans les sous-sols de Derry. Malheureusement, presque inexplicablement, ce chapitre 2 se prend très rapidement les pieds dans le tapis, enchaînant les fautes de goût et les approximations pendant presque 3 heures.

Tout ça pour Ça

Comme tous les gros films attendus, ce deuxième volet s’est dévoilé par petites touches depuis l’annonce du début de son tournage, faisant monter la pression inexorablement au fil de révélations pour la plupart plutôt excitantes. Quand le casting fut par exemple annoncé, avec le choix évident de Jessica Chastain pour jouer Beverly ou celui de James McAvoy pour camper Bill, les fans étaient aux anges. Jessica Chastain qui a ensuite annoncé que le film serait l’un des plus gore jamais réalisés. La promesse d’un spectacle véritablement adulte, désespéré, proche du roman, lui-même très « dark ». Puis le film est sorti et les mauvaises critiques se sont enchaînées. À l’arrivée, et ça a un peu de mal à passer, ce chapitre 2 est en effet une déception. Un film qui ne trouve jamais le ton juste et qui n’en finit plus de s’étirer en longueur, trahissant la confiance de son réalisateur, le pourtant doué Andy Muschietti, déjà aux commandes de l’épisode 1. Tout ça pour Ça donc… Car c’est bien ce qui vient à l’esprit : Ça 2 est un énorme soufflet qui retombe très vite, aplatissant tous nos espoirs de voir se terminer dans les larmes, le sang et les cris l’un des diptyques horrifiques les plus prometteurs des années 2010.

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Ça ne va pas le faire…

Le problème numéro 1 de Ça 2 est son écriture. Le scénariste n’ayant manifestement non seulement pas compris le livre et ses enjeux mais aussi presque totalement échoué à adapter ses séquences les plus marquantes à l’efficacité attendue. Quelle idée aussi de l’avoir embauché, lui qui est plus à l’aise dans les films d’horreur tiédasses comme La Malédiction de la Dame Blanche, Annabelle 3 ou La Nonne. Avec Ça, Gary Dauberman manque de mordant (vous l’avez ?) et joue clairement hors de sa ligue, se vautrant quand il ne faut pas et réussissant trop rarement pour permettre au long-métrage de globalement se montrer vraiment à la hauteur. Son insistance à mettre de l’humour partout, en se servant de l’insupportable Richie (pourtant impeccable dans le livre et ici qui plus est campé par le génial Bill Hader), flingue à chaque fois la tension. La scène du restaurant chinois où tous les membres du Club des Ratés se retrouvent 27 ans après leur victoire sur Grippe-Sou est un bon exemple : quand l’horreur s’invite à la table des personnages, le scénario nous inflige des blagues et tente de jouer sur plusieurs tableaux, sans y réussir. Du coup, les blagues ne sont non seulement pas drôles mais l’horreur est vidée de sa substance et n’a donc plus aucun impact. Et c’est comme ça tout le temps ou presque. Y compris lors de l’affrontement final où le mec glisse de l’humour totalement hors sujet, probablement trop effrayé par la consistance de son récit. Sans oublier les ajouts et les modifications que le scénario se permet de faire, comme cette histoire foireuse inhérente à Mike, qui ramène Ça – Chapitre 2 au niveau des productions horrifiques vite consommées et sans épaisseur pullulant tous les ans en salle pour rassasier les adolescents le samedi soir.

Ça ne se termine jamais

Et en plus c’est long ! Trop long. Beaucoup trop long ! Ce deuxième volet durant presque autant de temps que le téléfilm de 1990. Et d’ailleurs, le téléfilm parlons-en deux minutes. Si le premier volet de Muschietti le ramenait à sa véritable condition, à savoir celle d’une œuvre créée pour le petit écran, avec tout ce que cela sous-entend, le chapitre 2 se montre paradoxalement inférieur. La deuxième partie du téléfilm, celle des adultes, étant supérieure presque en tous points. Parce qu’en plus d’être mal écrite, cette suite fait aussi preuve de trop d’approximations formelles pour séduire, mélangeant par exemple effets-spéciaux à l’ancienne et images de synthèse brouillonnes. Ok, Bill Skarsgård fait un Grippe-Sou parfait mais lui comme l’intégralité du glorieux casting, doit composer avec une partition pas du tout aux petits oignons riche en dialogues boiteux. Reste donc le savoir-faire du réalisateur sur certaines séquences inventives (la scène la plus réussie étant celle qui voit Beverly retourner dans son ancien appartement) et un gore effectivement plus frontal (même si bien sûr, il ne s’agit pas du film le plus gore jamais tourné). Oui, compte tenu des attentes, c’est peu…

En Bref…

Avec son scénario aux fraises, qui passe son temps à gâcher le remarquable matériau de base, sa durée excessive et ses dialogues insupportablement parsemés d’humour hors-sujet, Ça 2 est une belle déception. Un film certes plus gore, traversé de scènes violentes, parfois graphiquement réussi, et doté d’un superbe casting mais jamais vraiment effrayant sur la longueur, décousu et vraiment trop bancal pour faire honneur aux attentes qu’il a suscité. Après la réussite du premier volet, ça fait mal…

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Warner Bros. France
Par Gilles Rolland le 12 septembre 2019

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armand larroche
armand larroche
3 années il y a

Pas aussi bien que son prédesséceur mais il vaut quand même le coup d’oeil. Le film est bien fidèle au téléfilm en reprenant plein de scène de ce dernier. Malgré sa réalisation pauvre le film est prenant et drole à certain moment. Le scénario est tient la route,mais les acteurs sont assez fade mis a part Bill Skarsgard qui est toujours magistral en Grippe sou et Bill Hader qui nous livre une intèprétation de qualité. La bataille finale est réussit et la fin conclue bien l’histoire.