[Critique] CERISE

CRITIQUES | 4 avril 2015 | Aucun commentaire

Rating: ★★☆☆☆

Origine : France
Réalisateur : Jérôme Enrico
Distribution : Zoé Adjani-Vallat, Jonathan Zaccaï, Tania Vichkova, Olivia Côte, Mykola Mateshko, Emilia Radeva, Yavor Ralinov…
Genre : Comédie
Date de sortie : 1er avril 2015

Le Pitch :
Cerise, jeune adolescente désinvolte vivant à Paris, se voit envoyée chez son père en Ukraine, sa mère n’arrivant plus à faire face. Cerise et son père ne se connaissant pas et vont d’abord s’affronter. Petit à petit néanmoins, la jeune fille finit par s’ouvrir à de nouveaux horizons…

La Critique :
On peut dire que ça n’avait pas très bien commencé pour Cerise ! Effectivement, dès les premières minutes on assiste à un défilé de personnages caricaturaux, évoluant au milieu d’une mise en scène peu originale. Et comme cela peut déjà être le cas pour d’autres longs-métrages français, on frôle même le téléfilm à certains égards. Cependant Cerise n’est pas tout à fait ce que l’on peut appeler une daube (bon pas entièrement on va dire), et le film finit même par se diversifier un peu, malgré ses 1h30 pourtant bien ressenties. Le métrage de Jérôme Enrico n’est jamais brillant pour autant, n’exagérons rien, mais il a le mérite de proposer différentes thématiques qui le rendent « regardable ». Il traite de sujets différents, mais malheureusement pas vraiment abordés avec la plus grande des finesses.Ce n’est d’ailleurs pas le but du film (d’être fin).

Cerise-cast

Cerise est également raconté sous plusieurs angles de vue qui prennent forme par le biais de nombreuses ellipses, aussi ridicules que drôles. Le métrage fera rire ou pleurer, c’est selon. Ces ellipses nous plongent dans les soucis d’adolescente du personnage principal interprété par Zoé Adjani, plutôt flamboyante et très présente, mais complètement caricaturale aussi. Du reste, on perçoit « un petit quelque chose » chez la jeune actrice pleine d’assurance. Un possible talent d’interprétation que seul l’avenir viendra confirmer, ou pas (à noter que c’est son premier rôle au cinéma). Toujours dans la caricature, on est assez gâté avec les personnages secondaires, comme ce riche ukrainien sans grands états d’âme (le père du personnage de Mikita), ou encore avec le père de Cerise. On ne citera qu’eux, car en réalité tous les personnages du film frôlent la caricature à un moment donné. Certains pourraient regretter une vision quelque peu simpliste, mais après tout, sous ses airs un peu politiques, Cerise est une comédie, ni plus ni moins. Une comédie qui ne vole pas bien haut, force est de le reconnaître.

La contexte du film nous amène en plein cœur d’une Ukraine frappée par la crise de 2014 (qui débuta en 2013). On observe quelques plans très significatifs sur la Place Maïdan à Kiev. Une place qui avait été le théâtre de grandes révoltes durement réprimées par le gouvernement (la répression fit de nombreuses victimes). Lieu de rassemblement des manifestants, la Place Maïdan est devenue une symbolique de la contestation ukrainienne, et a d’ailleurs été illustrée dans une photographie tout à fait poignante.Cerise, jeune parisienne égocentrique, évolue dans ce climat avec ses nouveaux amis, et va même jusqu’à participer à la révolte. S’amorce donc forcément un changement dans sa mentalité. Et si l’envie nous prenait de jouer un peu les philosophes sur une comédie pourtant très simple, on pourrait même aller jusqu’à dire que Cerise est une critique de la superficialité ! Bon c’est tellement grossier comme message que ce dernier s’apprécie de toute évidence, moins bien. En effet, là encore, la finesse n’est pas exactement au rendez-vous. Conflits inhérents à l’adolescence, relation père-fille difficile, différences culturelles, autant de sujets traités avec un manque de profondeur palpable, mais qui ont au moins le mérite d’exister. Au final, il y a une certaine tendresse dans le long-métrage de Jérôme Enrico. Une tendresse à peine effleurée mais pourtant bien là. En s’inscrivant dans une actualité très récente de crise démocratique, pourtant traitée de façon très moderne, le film offrira un joli moment (très court cependant …) à certains spectateurs. Le tout raisonne également en une forme d’hommage à l’Ukraine et sa révolte, un hommage baigné d’un sentiment solidaire général. Rappelons que la révolte ukrainienne a été intégrée au scénario au vu des circonstances.

Si Cerise ressemble souvent à une mauvaise comédie pas très haut de gamme, on pourra au moins retenir quelques points positifs qui lui évitent le zéro pointé.

@ Audrey Cartier

Cerise-cast2Crédits photos : Gaumont

 

Par Gilles Rolland le 4 avril 2015

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