[Critique] #CHEF

CRITIQUES | 29 octobre 2014 | Aucun commentaire
Chef-poster

Titre original : Chef

Rating: ★★★½☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Jon Favreau
Distribution : Jon Favreau, Sofia Vergara, John Leguizamo, Scarlett Johansson, Dustin Hoffman, Robert Downey Jr., Oliver Platt, Bobby Cannavale, Emjay Anthony…
Genre : Comédie
Date de sortie : 29 octobre 2014

Le Pitch :
Carl Casper, chef cuisinier dans un restaurant français réputé, se heurte à son patron, quand celui-ci cherche à lui imposer des décisions qui brident grandement son intégrité créative. Quand un célèbre critique culinaire le saque sur la place publique, la coupe est pleine et Carl se retrouve au centre d’un tourbillon médiatique qu’il ne comprend pas et perd son travail. C’est alors qu’une opportunité se présente durant un voyage à Miami : Carl décide de changer de vie, pour reprendre le contrôle de son avenir, et décide d’ouvrir un camion restaurant…

La Critique :
On le sait, Jon Favreau a laissé Iron Man vaquer à ses occupations. Après avoir mis à l’eau Tony Stark et son armure, et après avoir orchestré le deuxième volet de ses aventures, le réalisateur s’est retiré, en restant néanmoins à la production du troisième épisode, pendant que Shane Black officiait à la réalisation. Passionné de gastronomie, Favreau s’est donc mis derrière les fourneaux, et a notamment animé une émission de cuisine à la télévision américaine, afin de laisser s’exprimer une passion sincère. Le tout en gardant sous le coude une idée tenace, qui a donné naissance à ce #Chef, soit l’histoire d’un surdoué des arts culinaires forcé de se réinventer après une méchante déconvenue. Une passion bien pratique, qui permet à Favreau de surfer sur la vague des shows du type Master Chef et consort, et du même coup, de se placer dans le sillage d’une mouvance cinématographique en adéquation totale avec l’une des préoccupations actuelles favorites des spectateurs, à savoir la bonne bouffe. Et comme #Chef ne fait pas les choses à moitié, il en profite pour caser un food truck, soit un truc super tendance, qui pousse comme des champignons dans nos centre-villes.

CHEF

À l’instar du récent et bucolique Les Recettes du Bonheur, la dernière fournée de Jon Favreau fait le maximum pour nous titiller les papilles. Dans #Chef, on cuisine comme on fait l’amour. Favreau filme la confection des bons petits plats, comme certains écrivent de la poésie incandescente et au cas où le message ne serait pas assez clair, le réalisateur nous prouve par A + B, via une scène nocturne avec Scarlett Johansson, que la cuisine est aussi un atout séduction indéniable, mais également une potentielle et super efficace mise en bouche (qui a dit préliminaire ?) avant de passer à l’acte. Il ne s’agit donc pas seulement de se remplir la panse. Au pays de la junk food, Favreau parle légumes et gastronomie fine. Ses sandwichs ressemblent à des œuvres d’art, même si on y retrouve cette tendance tenace à graisser la moindre parcelle de pain ou de bidoche, pour au final livrer un plat ultra calorique, mais bien évidemment super photogénique.
Le film nous explique que la cuisine est, pour le personnage principal, un moyen d’expression. Un langage par lequel il pourra remettre sa vie sur les rails, (re)trouver l’amour, renouer avec son fiston et se sentir mieux dans sa peau. Tout ça à la fois, grâce à un food truck, à de l’huile de coude, et à John Leguizamo, le parfait pote dévoué, toujours prêt à filer un coup de main pour au final parachever d’emballer un feel good movie qui passe comme une lettre à la poste, quand bien même il cumule les clichés.

La préparation de Jon Favreau n’est pas indigeste, c’est le principal. Comme son personnage aime à l’affirmer, rien ne vaut la simplicité, et c’est en effet de cela dont il est question. Sans surprise, #Chef ne cherche pas faire compliqué, mais à faire efficace.
À l’écran, grâce à un rythme bien entretenue et à une intrigue basique mais relativement fédératrice, le long-métrage propose un spectacle agréable et léger. Favreau a bien fait les choses. Du côté du casting par exemple, dans lequel on croise des potes prestigieux venus faire coucou (Scarlett Johansson, remarquable de retenue, parfaite en atout charme discret, et Robert Downey Jr., fidèle au bagout insolent de Tony Stark), une légende (Dustin Hoffman, lui aussi discret) et de solides seconds rôles, John Leguizamo et Bobby Cannavale en tête. Pour un retour à la sobriété (entendre par-là, sans effets-spéciaux), Jon Favreau a mené son projet avec une bonne humeur contagieuse.
Dommage que l’émotion qu’est censé dégager son film soit vacillante à plus d’un titre, notamment via cette relation assez maladroitement illustrée entre un père absent et un fils délaissé. Dommage aussi que la fin soit expédiée à la va-vite et donc scandaleusement bâclée. #Chef manque de tenue. De cohérence un peu aussi parfois. Sans que cela n’entache sa saveur et le sourire qu’il arrivera sans aucun doute à coller sur le visage des amateurs de ces comédies typiquement américaines. En cela, celle-ci ne manque pas de sel !

@ Gilles Rolland

Chef-Favreau-LeguizamoCrédits photos : Sony Pictures Releasing France

 

Par Gilles Rolland le 29 octobre 2014

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