[Critique] DETENTION

CRITIQUES | 13 août 2012 | Aucun commentaire

Titre original : Detention

Rating: ★☆☆☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Joseph Kahn
Distribution : Shanley Caswell, Josh Hutcherson, Dane Cook, Spencer Loke, Aaron Perilo, Brooke Haven, Will Wallace, Parker Bagley, Carrie Wiita, Jesse Heiman, Walter Perez, Richard Brake, Kate Kelton, Jessica Lee…
Genre : Comédie/Fantastique/Épouvante/Horreur
Date de sortie : 8 août 2012 (DTV)

Le Pitch :
Pour Riley, une adolescente empotée, le lycée est une véritable jungle. À plus forte raison, quand un tueur en série échappé d’un film d’horreur, fait un malheur parmi les élèves. Échapper au tueur ne sera pourtant pas la seule préoccupation de Riley…

La Critique :
Detention est le second film de Joseph Kahn. Kahn qui s’était illustré auparavant avec le navet routier Torque, la route s’enflamme et qui ici, s’auto-mutile en citant (via l’un des personnages du film) son premier long-métrage comme étant une purge absolue. À priori, Kahn est un homme de goût. Il faut être indulgent. Ça arrive à tout le monde de faire un navet. Kahn exprime ici son désir de faire oublier son premier film. Il veut, avec Detention, prouver de quoi il est vraiment capable.
Manque de bol, Detention est aussi une purge.

Pour autant, il faut reconnaître à Joseph Kahn, la volonté d’avoir voulu proposer un divertissement plus recherché que Torque, qui s’apparentait à un vulgaire sous-Fast and Furious avec des motos en lieu et place des voitures. Avec Detention, Kahn veut jouer à Wes Craven. Le Craven de Scream. Conscient qu’aujourd’hui, c’est le recyclage qui prédomine dans la production cinématographique, il reprend les mêmes grosses ficelles que Craven avait tiré en 1996, avec un certain brio. Detention cite à tour de bras un bon paquet de références et déguise ce gros bordel en scénario.
Mais bon, il faut quand même pas déconner. Même si un film qui se demande qui gagnerait si Steven Seagal et Patrick Swayze se frittaient, peut, à priori, être sympa, ça ne fonctionne pas du tout ici. Detention fait parler des jeunes qui ne vivent que pour citer des références, disséminés la plupart du temps avec la finesse d’un tractopelle (« T’es coiffé comme Sharon Stone dans Total Recall »). Il trucide ensuite ces mêmes jeunes en les confrontant à un tueur en série déguisé en Cendrillon (Sangdrillon dans le film), tout droit sorti d’un film d’horreur, à l’affiche dans la réalité du long-métrage. Le film dans le film quoi. Un truc vieux comme le monde qui ne marche que quand on sait s’en servir. Detention est un slasher de série Z qui se rêve en film culte subversif et hype.

Voulu comme un best-of transgressif et rock and roll, Detention aligne les scènettes sans queue ni tête et retombe sur ses pieds lors d’un final absurde (mais pas dans le bon sens du terme), avant de se la jouer True Romance un court instant. Référence prestigieuse s’il en est, mais encore une fois super mal utilisée.
Detention est comparable au set d’un DJ de boite de nuit, qui aurait les bons disques mais pas les bons doigts. Tout s’enchaine sans que le réalisateur n’apporte aucune cohérence. Seuls les grands peuvent faire d’un film bordélique, une œuvre d’art à part entière. Ici, c’est tout l’inverse.
Quand il filmait les motards de Torque, Kahn suivait au moins un cahier des charges qui restait cohérent dans sa médiocrité.
Detention se donne quant à lui des airs d’œuvre conceptuelle. Il se la joue Scott Pilgrim. Il cite Sting et Road House quasiment dans la même séquence et se vautre en beauté quand il pompe allègrement Donnie Darko.

Seule la jeune Stanley Caswell, sorte d’Alicia Silverstone période Clueless (mais brune) arrive à sortir son épingle du jeu. Les autres suivent la cadence comme il peuvent, à l’image du fadasse et souvent aux fraises Dane Cook, qui joue un proviseur ancien ado et futur/ex terroriste en herbe.

La sauce a de quoi rebuter. Au fond, au delà des images qui se télescopent sans cohésion, au-delà de la mauvaise parodie de Breakfast Club, au-delà du fait que le film ressemble parfois à un mauvais clip de Britney Spears (le réalisateur a justement réalisé des clips pour Britney) et au-delà du côté vain de l’ensemble, ce qui plombe le plus Detention est son caractère prétentieux.
Visuellement très laid, à l’image de son affiche, Detention est un film épuisant de bêtise et furieusement crétin. Et non, ce n’est pas un compliment.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Detention Films

Par Gilles Rolland le 13 août 2012

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