[Critique] FAST & FURIOUS 6

CRITIQUES | 20 mai 2013 | 2 commentaires

Titre original : Fast & Furious 6

Rating: ★★★½☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Justin Lin
Distribution : Vin Diesel, Paul Walker, Dwayne Johnson, Michelle Rodriguez, Jordana Brewster, Tyrese Gibson, Ludacris, Sung Kang, Gal Gadot, Luke Evans, Gina Carano, John Ortiz, Elsa Pataky, David Ajala, Kim Kold…
Genre : Action/Suite/Saga
Date de sortie : 22 mai 2013

Le Pitch :
Éparpillés aux quatre coins du monde où ils jouissent des millions dérobés à un baron de la drogue, Dom, Brian et toute leur équipe sont néanmoins condamnés à ne plus revenir aux États-Unis, sous peine de finir leurs jours en prison. Lorsque l’agent Hobbs demande à Dom de reformer son groupe, afin de le seconder dans la traque d’un dangereux chef de gang, ce dernier entrevoit une possibilité d’obtenir la grâce qui permettrait à tous ses amis de rentrer au bercail…

La Critique :
Et de six ! D’habitude, quand une saga cinématographique atteint un tel nombre d’épisodes, la qualité est rarement au rendez-vous. Dans la plupart des cas, mais pas ici, tant le cinquième volet avait solidement ancré la volonté de Justin Lin et de ses acteurs bien burnés, de revenir au fondamentaux du film d’action pur et dur et ainsi, d’envoyer véritablement du lourd. Et au passage de laisser tomber la majorité des éléments purement tuning, propres aux premiers films de la saga initiée par Rob Cohen.

C’est donc avec une certaine confiance qu’il était bon d’appréhender Fast & Furious 6, d’autant plus que ce dernier était précédé d’une bande-annonce absolument ahurissante, car riche en scènes explosives pour le moins gargantuesques. Un trailer qui au final en montre trop, pour un long-métrage bel et bien rapide et furieux… Et pourtant… Fast & Furious 6 pêche par excès. Pas forcement dans l’action (on y revient), mais en optant pour une intrigue plus ambitieuse qui voit ni plus ni moins nos chauffards adeptes des rodéos nocturnes essayer d’arrêter un terroriste à l’envergure internationale. Pour résumer et en exagérant à peine, Dom et Brian ne sont plus des braqueurs, ni de simples conducteurs virtuoses, mais carrément les sauveurs potentiels d’un monde en proie à une menace des plus sérieuses. Dom et Brian, mais pas seulement, puisque ici, ces derniers font équipe sur le long terme avec les flics, avec en tête de gondole le buffle en chef, baraqué comme jamais, bronzé et crispé, à savoir Dwayne « The Rock » Johnson.

Folle équipée aux allures d’Expendables du bitûme, les héros de ce sixième volet abandonnent leur retraite dorée pour se lancer à la poursuite d’un pur salopard, lui aussi grand amateur de bagnoles modifiées. Un gars qui roule en buggy et qui compte dans ses rangs une certaine Letty. Un personnage qui revient dans la saga, toujours incarné par la badass Michelle Rodriguez, et qui donne l’occasion à ce sixième épisode de raccrocher les wagons avec ses origines.
À la vue de ces nouveautés, on s’aperçoit que le numéro 5 constituait une sorte de récréation exotique, sous le soleil brésilien. Fast & Furious 6 fait le tour du monde, mais tourne autour d’un désir de revenir d’une certaine façon aux origines. En ressuscitant le personnage de Michelle Rodriguez, le scénario de Chris Morgan boucle la boucle et fait bizarrement resurgir des réminiscences d’un passé qu’il aurait peut-être été préférable d’oublier. Entre ses sous-intrigues basées sur la romance de Vin Diesel et de Michelle Rodriguez, ou encore sur les responsabilités paternelles de Paul Walker, le film tente de construire sa trame principale, mais échoue à rendre claire une histoire pourtant on ne peut plus simple. Simple car c’est toujours pareil. Les gentils essayent d’empêcher les méchants d’arriver à leurs fins. Là est la moelle de l’immense majorité des films d’action. Depuis la nuit des temps, c’est comme ça que le cinéma de divertissement porté sur les fusillades et les bastons tourne.
Le truc avec Fast & Furious 6, comme dans beaucoup de films d’action modernes, c’est que le scénario prend des chemins détournés. Il encombre son récit de base avec des sous-intrigues mal gérées, qui au final nuisent à l’efficacité première. Bien sûr, ce n’est pas très gênant, mais dans le cas présent, la conséquence immédiate est d’offrir en cours de route un long passage à vide, fait d’affrontement verbaux, d’intimidations vues et revues, de regards appuyés et de mâchoires crispées.

Pour autant, l’intérêt d’un film comme celui-là est de savoir faire parler la poudre. Et dans le genre, Fast & Furious 6 se pose là. Totalement con, car propulsé par une bande de bourrins capables de foncer à 180 km/h en plein centre-ville sans se soucier du risque de rouler sur d’innocents piétons, le film se montre carrément explosif. Offrant de véritables morceaux de bravoure, vraiment bien emballés par un Justin Lin très à l’aise dans le déferlement de taule froissée et de folies pyrotechniques en tout genre, Fast & Furious cru 2013 ne se soucie guère du réalisme et va très loin dans l’action. Sur la route, mais aussi ailleurs, tant il nous donne également l’occasion d’admirer quelques bastons pas piquées des vers et ce, ô bonheur, à intervalles réguliers. Dwayne Johnson est utilisé à bon escient, c’est à dire comme un espèce de mammouth inconscient du danger et Vin Diesel est toujours aussi bourrin. Les deux tapent joyeusement sur le coin de la tronche des bad guys et ça fait du bien. Michelle Rodriguez aussi, donne dans le coup de pompe, notamment quand elle se frotte, à deux reprises, à la nouvelle venue, Gina Carano, experte en arts-martiaux vue l’année dernière dans le Piégée de Steven Soderbergh. Aussi jouissif pour ce qui est des poursuites et des cascades motorisées que pour ses bagarres (le dernier combat devrait rester gravé un moment dans les anales), Fast & Furious 6 en fait peut-être beaucoup trop, mais il le fait bien.

Supporté par un casting solide, Fast 6 ne fait dans la dentelle et après tout ce n’est pas ce qu’on lui demande. À prendre au second degré, ce trip pied au plancher va vite, très vite. Vin et Dwayne se battent, parlent comme de vrais durs et passent leur temps à se mesurer la bite pour savoir qui a la plus longue. C’est d’ailleurs à se demander comment ces mecs peuvent encore trouver des slips assez grands pour pouvoir supporter la taille et le poids de leurs énormes paires de couilles. Leurs affrontements virils contaminent un film macho au possible, dégueulant littéralement de testostérone et de gasoil. Aussi fin qu’un plat de choucroute arrosé d’huile de vidange, Fast and Furious 6 ne dose que dalle et envoie la sauce. C’est crétin, barré, jubilatoire, involontairement drôle et au final, si il est clair que le film est inférieur à son prédécesseur, il constitue néanmoins un défouloir dont il serait dommage de se priver.

@ Gilles Rolland

fast-and-furious-6-image-Justin-lin

Crédits photos : Universal Pictures International France

Par Gilles Rolland le 20 mai 2013

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Romain Enes
Romain Enes
10 années il y a

Il aurais du s’arreter au 2eme franchement sa na plus aucun rapport avec l’esprit des films de Rob Cohen