[Critique] FREAKS

CRITIQUES | 11 janvier 2020 | Aucun commentaire
Freaks-poster

Titre original : Freaks

Rating: ★★★½☆

Origine : États-Unis

Réalisateurs : Zach Lipovsky, Adam B. Stein

Distribution : Emile Hirsch, Lexy Kolker, Bruce Dern, Amanda Crew, Grace Park…

Genre : Fantastique/Drame

Durée : 1h44

Date de sortie : 7 janvier 2020

Le Pitch :

Chloé, 7 ans, ne connaît rien du monde réel. Son père la retenant dans leur maison depuis leur naissance, affirmant que dehors, des hommes malintentionnés cherchent à les tuer tous les deux. Éduquée pour affronter des situations de crise qu’elle ne comprend pas, Chloé a aussi de curieuses visions qui semblent avoir un rapport avec ce que lui raconte son père. Un jour néanmoins, elle fait la rencontre d’un vieux vendeur de glaces qui lui affirme qu’elle possède des pouvoirs extraordinaires. C’est alors que sa réalité vole en éclats…

La Critique de Freaks :

Avec son affiche française bien racoleuse évoquant sans complexe Stranger Things, Freaks n’a pas débarqué chez nous (directement en DVD) en mettant toutes les chances de son côté. Et ce n’est pas la tagline « les mutants sont parmi nous » qui avait de quoi éveiller un tant soi peu la curiosité. À vrai dire, seul le casting, notamment constitué d’Emile Hirsch et Bruce Dern, semblait affirmer de manière sous-jacente que nous n’étions pas en face d’une énième déclinaison de Stranger Things mais potentiellement d’un film plus audacieux. Et en effet, c’est bel et bien le cas…

Super pouvoirs

Le début de Freaks est très réussi en cela qu’il parvient à instaurer une sorte de suspense assorti d’un certain malaise. Qui est cet homme qui retient cette gamine dans cette maison délabrée ? Est-il vraiment son père comme il l’affirme ? Quelle est la nature de cette menace qui se cache apparemment dehors et pourquoi ce vendeur de glace semble en avoir après la petite fille ? Des questions trouvant leur réponse au fil d’une histoire effectivement plutôt originale. Surtout compte tenu du pitch, qui pouvait tout aussi bien annoncer un truc bien naze qu’un film plus surprenant. Les réalisateurs Zach Lipovsky et Adam B. Stein, également scénaristes, ayant réussi à totalement inventer une trame à la fois savamment référencée (mais pas trop) mais aussi capable d’explorer des pistes plutôt enthousiasmantes. Freaks se gardant bien de tout nous dévoiler, histoire de maintenir une part de mystère intacte. Ainsi, les deux hommes font le choix de rester assez flous sur certains aspects relatifs au contexte, préférant rester focalisés sur leurs personnages et en particulier sur cette petit fille visiblement dotée de mystérieux super pouvoirs.

Freaks-Bruce-Dern

Voisins du troisième type

Porté par les performances très solides d’Emile Hirsch et du vétéran Bruce Dern, Freaks bénéfice aussi du jeu tout en nuances de la jeune Lexy Kolker. Des acteurs qui ensemble, incarnent les valeurs d’un script traitant de la famille et de la différence. Un peu à la manière d’X-Men donc mais de manière beaucoup plus intimiste. Mais difficile d’en dire plus sans déflorer l’intrigue. Ce qui serait dommage. Sachez simplement que sous ses airs de pure série B de science-fiction, Freaks tient aussi du drame familial plus viscéral. Un trip fantastique qui ne mise pas tout sur ses effets et qui tente d’imposer un double discours tout en ne se privant pas d’aborder des thématiques faisant références à des problématiques bien actuelles ? Plutôt une bonne nouvelle !

Cependant, si Freaks est effectivement pétri de bonnes intentions et que le résultat final, parcouru de scènes fortes, parvient à s’imposer avec une certaine éloquence, le film souffre aussi d’une narration à la rythmique assez irrégulière. Autrement dit, parfois, le régime accuse quelques ratés. Au milieu notamment, avec un petit ventre mou précédant le climax, pour sa part solide. On sent également les scénaristes un peu écartelés entre leur volonté de faire honneur au style qu’ils abordent mais aussi leur désir de ne pas mettre de côté des idées un peu mal agencées. Rien de très impactant, mais disons que Freaks peine un peu à faire preuve d’unité et s’avère par moment assez brouillon. Et c’est vraiment car il se montre méritant, sincère et compétent la plupart du temps que l’indulgence est de mise. Car au final, vraiment pas de quoi bouder son plaisir devant cette bonne surprise.

En Bref…

Freaks est une série B qui pense. Un film fantastique au doux parfum vintage, incarné et plus original que prévu, certes un peu maladroit parfois mais garant d’une véritable émotion.

@ Gilles Rolland

Freaks-Emile-Hirsch
Crédits photos : Les Bookmakers / The Jokers

Par Gilles Rolland le 11 janvier 2020

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