[Critique] GEOSTORM

CRITIQUES | 1 novembre 2017 | 1 commentaire
Geostorm-poster

Titre original : Geostorm

Rating: ★★½☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Dean Devlin
Distribution : Gerard Butler, Jim Sturgess, Abbie Cornish, Alexandra Maria Lara, Andy Garcia, Ed Harris, Daniel Wu, Eugenio Derbez, Robert Sheehan…
Genre : Fantastique/Science-Fiction
Date de sortie : 1er novembre 2017

Le Pitch :
Une collaboration entre plusieurs États a permis la mise en place d’un système étudié pour contrôler le climat et éviter les catastrophes naturelles. Un jour néanmoins, la machine s’emballe et semble provoquer les cataclysmes qu’elle était censée éviter…

La Critique de Geostorm :

Dean Devlin a été à bonne école. Collaborateur de longue date de Roland Emmerich, il a bossé avec lui sur Independence Day, Stargate ou encore Godzilla, au scénario et à la production. Devlin qui a donc beaucoup appris et qui a logiquement choisi de faire ses débuts de réalisateurs en mettant en scène un film catastrophe, soit le même genre de chose qu’affectionne Emmerich. Geostorm permettant ainsi à Devlin de marcher sur les traces de son ami et de prouver que lui aussi était capable d’orchestrer sur grand écran des cataclysmes géants au cœur d’une aventure riche en effets-spéciaux. Enfin, ça c’était sur le papier car dans les faits, Geostorm fait surtout office de copie mal dégrossie et bien sûr totalement dénuée de la moindre once d’originalité…

Geostorm

Bouleversements climatiques

Également au script, Dean Devlin a souhaité aborder avec Geostorm une question d’actualité, espérant probablement que cela suffirait à masquer son manque flagrant d’ambition. Cette question relevant du réchauffement climatique, que des scientifiques sont parvenus à endiguer grâce à un maillage de satellites placés en orbite autour de la Terre qui empêche aussi, car les choses sont bien faites, que la moindre catastrophe naturelle ne se produise. Forcément, quelque chose va merder et de vrais héros, élevés au maïs, vont passer à l’action. Une idée de départ pas forcément mauvaise que Devlin n’exploite pas vraiment si ce n’est pour justifier des scènes de destruction massive vues ailleurs (en mieux) et une histoire de trahison au plus haut sommet de l’état, avec en prime une sous-intrigue pachydermique centrée sur la relation de deux frères qui ne s’entendent pas mais que la potentielle fin du monde va réunir. C’est beau comme un cornet de frites de chez Burger King !
Et si Devlin, un peu à l’instar d’Emmerich avec Le Jour d’Après (qui est largement mieux), raccroche les wagons avec une certaine actualité, son film lui, enfile les clichés avec une constance impressionnante comme si nous étions encore dans les années 90. Fatalement, cela lui interdit de trop décoller et d’offrir une quelconque surprise au spectateur, mais cela aussi fait, qu’au final, il reste également, il faut bien l’avouer, un tant soit peu divertissant et surtout amusant.

Back to the 90’s

À vrai dire, c’est assez impressionnant de voir à quel point Dean Devlin ne s’est pas foulé. Le mec a pris tous les ingrédients des films catastrophes des années 90, les bons et les plus dispensables. Des ingrédients qu’il n’a même pas pris la peine de mélanger ou de maquiller. On retrouve même le fameux chien qui échappe à une mort certaine, comme dans Independence Day ou Day Light. Comment ne pas sourire devant un tel spectacle, dès qu’on a pigé que rien ne viendra bousculer une routine pré-établie et bien confortable.
Bien entouré, par des acteurs de premier ordre comme Ed Harris, Jim Sturgess, Andy Garcia, Abbie Cornish et ce bon vieux bourrin de Gerard Butler qui sauve le monde du réchauffement climatique à lui tout seul grâce à ses musculeux neurones et à ses couilles de la taille de deux citrouilles de concours, Dean Devlin suit un cahier des charges usé jusqu’à la corde. Y compris quand il s’agit d’enfiler les inepties. Geostorm est ainsi quand même très con. Impossible de le nier. Mais là aussi, étrangement, c’est ça qui fait son charme. Charme très limité mais charme quand même. Un peu comme cette scène où Butler, comme le spartiate de l’espace qu’il est, fonce dans le cosmos et attrape in extremis un satellite alors qu’autour de lui, tout explose en mille morceaux.

Du début à la fin, Geostorm navigue en pilotage automatique et ne dévie jamais de sa route. Cependant, il convient de souligner qu’il ne se contente pas d’enchaîner les scènes de destruction comme la bande-annonce peut le laisser présager. Non, il fait, comme mentionné plus haut, place à l’émotion et tente de nous faire adhérer à une intrigue à la ramasse qui n’a que pour seul intérêt de donner un peu de texte à des acteurs trop talentueux pour ce genre de connerie, tout juste présents pour ramasser leur chèque et certainement pas pour offrir à leur C.V. une nouvelle compétence. Et là c’est plus dérangeant car au fond, Geostorm esquive souvent l’action. À cause d’un budget inconséquent ? Peut-être mais les fait sont là. On s’ennuie quand même gentiment car les personnages ne sont ni assez écrits, ni assez intéressants pour justifier qu’on passe des plombes à essayer de nous faire croire en ce qu’ils font quand il n’est pas directement question de sauver la planète.
Du coup, Geostorm n’est pas aussi spectaculaire que prévu et beaucoup plus insignifiant. Une petite friandise un peu faisandée qui se digère malgré tout plutôt bien mais dont on oublie le goût très rapidement.

En Bref…
Copie conforme des films catastrophes des années 90, Geostorm n’est ni aussi spectaculaire et certainement pas aussi original qu’il semble le croire. Surtout caractérisé par la succession ininterrompue de gros clichés qu’il nous propose, et par son sens tout à fait involontaire de la comédie, grâce à un scénario parfois vraiment très crétin, ce film parfaitement oubliable ne fait jamais quoi que ce soit pour se démarquer. À l’arrivée, c’est logique, il ne se démarque pas et se retrouve noyé dans la masse.

@ Gilles Rolland

Geostorm-Gerard-Butler  Crédits photos : Warner Bros. France

Par Gilles Rolland le 1 novembre 2017

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[…] botter les fesses aux méchants dans des productions plus ou moins improbables ou pour, comme dans Geostorm, son dernier film en date, résoudre la question du réchauffement climatique à lui tout seul. Et […]