[Critique] JOSÉPHINE

Titre original : Joséphine

Note:
Origine : France
Réalisateur : Agnes Obadia
Distribution : Marilou Berry, Mehdi Nebbou, Bérengère Krief, Charlie Dupont, Amelle Chahbi, Alice Pol, Cyril Gueï, Caroline Anglade…
Genre : Comédie/Adaptation
Date de sortie : 19 juin 2013

Le Pitch :
Joséphine, 29 ans, célibataire vivant avec son chat prénommé Brad Pitt, est à la recherche de l’homme de ses rêves. Après l’annonce du mariage de sa sœur, Joséphine jalouse, va inventer une histoire montée de toutes pièces et se retrouver dans une situation des plus inconfortables…

La Critique :
Si les œuvres de Pénélope Bagieu sont attrayantes, drôles et efficaces, on ne peut pas en dire autant du long-métrage d’Agnes Obadia. Il faut dire que le personnage phare de la bande-dessinée à succès, à savoir Joséphine, a tout simplement été tourné en parodie.

On peut dire qu’à la base, le film avait un bon nombre de cartes en main pour séduire un large public féminin. Joséphine, jeune trentenaire à la vie amoureuse scabreuse et au rythme plutôt bordélique, est à la recherche du prince charmant ! Les ingrédients étaient là. Et si l’on pouvait appréhender une certaine déception dès la bande-annonce, le résultat bat tout de même des records de faiblesses.
Faiblesse d’abord dans le scénario, tellement gros qu’il en devient ridicule, hormis le fait qu’on aura sourit une ou deux fois en face de quelques scènes appropriées. Voilà, ça sonne faux, c’est assez lourd et on a pas envie d’y croire ! D’ailleurs le couple principal ne nous fait pas rêver.

Faiblesse également dans l’interprétation, car il serait malhonnête de ne pas reconnaître que Marilou Berry essaie tant bien que mal de donner de la consistance au personnage, mais le courant ne passe jamais réellement, et son jeu est mauvais. Puis on ne peut pas en dire autant des autres seconds rôles, franchement mauvais, ou tout au plus fades.

Faiblesse dans ce côté surfait, que l’on ressent tout le long. Le film est complètement étouffé tout d’abord par le trop plein de narration, par les blagues prévisibles et par les personnages beaucoup trop caricaturaux. S’il faut une certain nombre de personnages bien particuliers pour une comédie romantique girly, là c’est complètement asphyxiant. D’ailleurs, les références (ou le plagiat ..) de certaines scènes du Journal de Bridget Jones sont à peine voilées.

Et la pire des faiblesses de Joséphine, c’est qu’il n’est tout simplement pas drôle. Peut-être est-ce un peu radical, mais il est a fort à parier qu’une majorité de spectateur n’a pas rit au éclats devant ce spectacle accablant. Il est aussi fort possible qu’un certain nombre de lecteurs de la bd ne se retrouve pas du tout dans ce long métrage. En effet, dans la bd, l’histoire de Joséphine, est plutôt légère, amusante, et simple. Ça ne se prend pas au sérieux et c’est plaisant. Force est de constater que cette élan et cette fraîcheur ont tout bonnement disparu ici.

Le mot qui conviendrait le mieux à cet enchainement de gags pas drôles, est « prévisible ». En effet, tout le long, on voit arriver à des kilomètres les différentes situations qui vont se présenter.
De plus, les péripéties sont vraiment irréalistes. On ne comprendra pas non plus pourquoi avoir usé d’effets parfaitement inutiles pour donner à Marilou Berry le même postérieur proéminent que le personnage de la bd. On se serait en effet passé de cet artifice tout bonnement ridicule ! Vraiment.

Le temps est long devant Joséphine, très long. On a envie que ça se finisse, que Joséphine reparte avec son prince charmant et nous de passer à autre chose ! On ressort avec un goût édulcoré amer désagréable, la tête rempli des élucubrations de notre Joséphine qui jamais ne se tait dans cette fresque sans saveur. Et malgré Mehdi Nebbou qui apporte une petite touche d’authenticité, on ne peut que regretter ce manque d’originalité, de fraîcheur et la prévisibilité d’un long-métrage qui aurait pu être cent fois meilleur, sans la moindre prétention.

@ Audrey Cartier

Crédits photos : UGC Distribution