[Critique] LA VOIE DE LA JUSTICE

CRITIQUES | 31 janvier 2020 | Aucun commentaire
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Titre original : Just Mercy

Rating: ★★★★☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Destin Daniel Cretton

Distribution : Michael B. Jordan, Jamie Foxx, Brie Larson, Rob Morgan, Rafe Spall, O’Shea Jackson Jr., Tim Blake Nelson, Karan Kendrick…

Genre : Drame/Adaptation

Durée : 2h17

Date de sortie : 29 janvier 2020

Le Pitch :

Bryan Stevenson, un jeune avocat, décide de s’installer en Alabama afin de défendre gratuitement des condamnés à mort. C’est alors qu’il fait la connaissance de Walter McMillian, un homme accusé à tort de meurtre sans aucune preuve tangible. Rapidement convaincu de son innocence, Stevenson va tout tenter pour sortir McMillian du couloir de la mort. Histoire vraie…

La Critique de La Voie de la Justice :

Destin Daniel Cretton, qui s’est fait remarquer avec son puissant States of Grace, s’attaque frontalement au système judiciaire américain en adaptant le livre de l’avocat Bryan Stevenson, qui revient notamment sur l’injuste condamnation à mort d’un homme innocent. Un récit puissant pour un film qui l’est tout autant, quand bien même l’approche adoptée par le réalisateur contribue à le rapprocher d’autres œuvres du genre…

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Dans le couloir de la mort

Non, La Voie de la Justice n’est pas le digne successeur de La Ligne Verte. Une comparaison à la ramasse sur laquelle s’est bâtie toute la promo du film. Non car s’il est en effet question de peine de mort dans les deux œuvres, La Voie de la Justice reste beaucoup plus terre à terre que le long-métrage de Frank Darabont adapté de Stephen King. Il est ici question d’un homme noir accusé à tort. Un homme qu’un jeune avocat idéaliste va tenter de sauver. Destin Daniel Cretton nous proposant donc à la fois un authentique film de procès et d’enquête, comme le cinéma américain sait si bien les faire, mais aussi un vibrant plaidoyer contre la peine de mort, qui montre du doigt un racisme crasse, encore trop présent dans certaines régions du sud profond des États-Unis. Et quand bien même l’action se déroule à la fin des années 80, début des années 90, le propos trouve une résonance évidente avec la situation actuelle. La Voie de la Justice devenant, grâce à sa pertinence, son approche pleine de bon sens et de sensibilité et son écriture qui laisse respirer les personnages sans avoir recours à des artifices censés amplifier l’émotion, un film important et nécessaire.

And Justice For All

On a certes fait plus original mais là n’est pas le propos. Le fait que l’on reconnaisse dans La Voie de la Justice plusieurs autres films de procès, abordant ou non des questions en rapport avec le racisme, n’a que peu d’importance tant la démarche de ce dernier est empreinte d’une sincérité et d’une véritable volonté de bien faire. Sachant captiver dès le début, le script va jusqu’au bout des choses mais encore une fois, ne souligne pas inutilement ce qui n’a pas besoin de l’être, même s’il n’évite pas non plus certains clichés. Mais là encore, ce n’est en rien gênant car son but n’est pas de se démarquer sur la forme mais d’imposer son propos. Jamais ennuyeux malgré sa longueur (2h17), il est porté par l’interprétation extrêmement solide de deux acteurs impeccables, Michael B. Jordan et Jamie Foxx, qui sont de plus parfaitement secondés (on retrouve Brie Larson, l’actrice fétiche du réalisateur). Deux comédiens investis d’une mission, qui s’oublient derrière leurs personnages, sans tomber dans l’excès, rendant justice à leur combat pour la justice avec une sincérité souvent désarmante. Alors oui, on pourra toujours faire preuve de cynisme et affirmer que La Voie de la Justice est manichéen mais ce serait faire fausse route. Bien ancré dans une tradition cinématographique américaine, respectueux des codes du genre, méticuleux et plein de souffle, le film de Destin Daniel Cretton gagne ses galons grâce à sa capacité bienvenue à respecter son sujet et ses personnages. Au service de ses idées, de cette incroyable histoire et de ceux qui en ont été au centre, sachant favoriser l’émergence d’une vraie émotion sans trop insister non plus et visuellement suffisamment sobre pour ne pas tomber dans le mélo, il coche peut-être toutes les cases mais le fait bien. Rudement bien même.

En Bref…

De facture assez classique, La Voie de la Justice est un film très solide, au propos puissant. Porté par des acteurs magnifiques, sincères et jamais dans l’excès, glaçant plus qu’à son tour, il ne cherche pas l’originalité mais résonne avec une force sans cesse renouvelée, jusqu’à la dernière image. Un vibrant plaidoyer contre la peine de mort et le racisme.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Warner Bros. France
Par Gilles Rolland le 31 janvier 2020

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