[Critique] LES HAUTS DE HURLEVENT

CRITIQUES | 11 décembre 2012 | Aucun commentaire

Titre original : Wuthering Heights

Rating: ★★☆☆☆
Origine : Angleterre
Réalisatrice : Andrea Arnold
Distribution : Kaya Scodelario, James Howson, Solomon Glave, Shannon Beer, Steve Evets, Oliver Milbur, Shawn Lee, Nichola Burley…
Genre : Drame/Romance/Adaptation
Date de Sortie : 5 décembre 2012

Le Pitch :
Angleterre, XIXème siècle. Mr Earnshaw ramène chez lui un jeune vagabond nommé Heathcliff. Les membres de la famille l’accueilleront plus ou moins bien. Si Cathy le prend sous son aile dès le début, son frère, Hindley, ne tardera pas à le martyriser…

La Critique :
De l’agacement voilà ce qui me vient en premier. Plusieurs aspects sont assez énervants dans cette nouvelle adaptation du célèbre roman d’Emily Brontë. Autant le dire tout de suite, je n’ai ni lu le livre, ni vu toutes les adaptations cinématographiques qui ont précédé celle-ci, et j’ai donc un avis neutre, qui ne fera aucune comparaison.

En fait, le long-métrage a une esthétique assez particulière et changeante. Il y a beaucoup de jeux de lumières, on passe de l’obscurité profonde, à une vive lumière éblouissante et ce, quasiment tout le long. La technique de la caméra à l’épaule m’est assez insupportable, même si elle est ici un peu plus harmonieuse, que ce que j’ai déjà pu voir dans d’autres films. Néanmoins, cela me donne toujours un effet troublant et déstabilisant que je n’aime pas. De plus la caméra s’attarde sur certains détails particulièrement chiants : tiens un papillon par là, ah un autre insecte ici, peut-être que cela a une signification importante, mais cela ne m’a absolument rien évoqué.

Il y a aussi beaucoup d’ennui, car on reste fixé pendant deux heures sur le même paysage, la même atmosphère. Et cette atmosphère est des plus tristes, au fin fond d’une campagne anglaise. L’histoire évolue dans une brume humide et hostile, et il s’en dégage un fort sentiment de désolation.

Ennui et agacement aussi, car les deux personnages principaux n’arrivent finalement jamais à accéder à leurs désirs profonds. Ils resteront ainsi frustrés jusqu’au bout. Les personnages ne prennent jamais vraiment de risques, hormis Heathcliff qui va prendre sa vie en main, à un instant T. C’est un peu trop de torture amoureuse inutile, mais étant donné que l’histoire est adaptée d’une œuvre littéraire, la critique va davantage à cette dernière. Je n’ai pas trop saisi non plus l’utilité de certains flashbacks et la musique finale est complètement anachronique et hors propos.

Ce qui est choquant dans le film d’Andrea Arnold (réalisatrice du très remarqué Fish Tank), c’est l’utilisation des animaux. On peut ainsi observer quelques maltraitances sur des chiens, lapins, enfin bref voilà des passages qui m’ont franchement écœuré (à croire que ça devient une mode dans les films d’époque).

Mise à part tout ça, le film possède une belle photographie en osmose avec l’atmosphère que la réalisatrice veut dégager, les décors sont beaux et il y a beaucoup de scènes en extérieur, assez plaisantes. Paradoxalement, cette campagne anglaise d’antan décrite plus haut, bien qu’austère, s’avère également apaisante. Il n’y a pas de pollution sonore dans le film, dans le sens où il n’y a quasiment aucune musique, mais plutôt des bruits dont celui du vent très présent. Le film joue beaucoup sur les sens et le ressenti. Certains scènes de Cathy et de Heathcliff jeunes, offrent de beaux moments de répit à la vie de misère qu’ils mènent. Les acteurs qui incarnent Cathy (Shannon Beer) et Heathcliff (Salomon Glave) jeunes, sont bizarrement plus convaincants dans leur passion, qui a même un côté presque animal. Les acteurs qui interprètent les personnages adultes sont doués aussi, mais un peu froids, et il faut dire qu’on ne voit guère Kaya Scodelario (vue dans la série Skins) en réalité.

Les Hauts de Hurlevent est avant tout une œuvre majeure sur la cruauté sous toutes ses formes. La cruauté du racisme, car dans cette adaptation, Heathcliff est noir et subit de nombreuses brimades et rejets, et c’est souvent très difficile à regarder. La cruauté des amours impossibles, également. En fait, il y a tellement de souffrance dans cette œuvre, que l’on en distingue très peu d’amour au final. Ce genre d’histoire reste intéressante, car elle dépeint certaines mœurs d’antan franchement pas glorieuses. De plus, la moral est très intéressante.
L’œuvre d’ Emily Brontë est considérée comme l’un des plus grands classiques de la littérature du XIXème siècle. C’est une histoire très noire, assez brutale et violente, qui est sûrement très intéressante, mais je n’ai tout de même pas réussi à accrocher avec la réalisation d’ Andrea Arnold.

@ Audrey Cartier

Crédits photos : Diaphana Distribution

Par Audrey Cartier le 11 décembre 2012

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