[Critique] MAGIC MIKE XXL

CRITIQUES | 8 juillet 2015 | Aucun commentaire
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Titre original : Magic Mike XXL

Rating: ★★★☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Gregory Jacobs
Distribution : Channing Tatum, Joe Manganiello, Matt Bomer, Kevin Nash, Adam Rodriguez, Amber Heard, Stephen Boss, Gabriel Iglesias, Donald Glover, Elizabeth Banks, Andie MacDowell, Jada Pinkett Smith…
Genre : Comédie
Date de sortie : 8 juillet 2015

Le Pitch :
Trois ans après son départ des Kings of Tampa, Mike, l’ancien strip-teaseur, dirige une modeste entreprise de fabrication de meubles. Quand ses anciens collègues lui demandent de rempiler à l’occasion d’une ultime virée, celui que l’on appelait jadis Magic Mike accepte, et prend à nouveau la route. Leur objectif : rallier Myrtle Beach pour participer à une grande rencontre de strip-tease et ainsi offrir à leur carrière un flamboyant bouquet final…

La Critique :
Steven Soderbergh n’a pour le moment accepté de sortir de sa retraite de réalisateur que pour mettre en scène la série médicale The Knick. Concernant la suite de son Magic Mike, le cinéaste a préféré laisser la place à Gregory Jacobs, un de ses plus fidèles collaborateurs, sans pour autant totalement quitter le navire, vu qu’il a tenu a assurer, outre la production, la photographie et le montage. De quoi garantir une cohésion entre les deux films qui, visuellement, se ressemblent. Même tonalité dans l’image, même ambiance, pas de doute, la patte Soderbergh n’a pas complètement déserté et quoi qu’il en soit, Magic Mike XXL se place dans la droite lignée de son prédécesseur, adoubé par à peu près tout le monde. Matthew McConaughey lui non plus n’a pas souhaité rempiler. On murmure qu’on ne lui aurait pas proposé assez d’argent, mais peu importe, il n’est pas là. Idem pour Alex Pettyfer, qui jouait l’apprenti danseur dans le premier volet. Des désistements permettant à Channing Tatum de prendre définitivement le leadership et de devenir la seule tête d’affiche du lot.
Autre effet secondaire du départ de McConaughey : les seconds rôles, notamment tenus par Matt Bomer, Joe Manganiello (très drôle, il tire vraiment son épingle du jeu) et l’ancien catcheur Kevin Nash (excellent lui aussi), prennent de l’ampleur et ont d’avantage les coudées libres pour s’imposer sur scène ou en backstage. Pour faire bonne mesure, la production a même recruté quelques grands noms, comme Elizabeth Banks, Andie McDowell (qui avait disparu depuis un paquet d’années), Jada Pinkett-Smith et bien sûr la sublime Amber Heard, premier rôle féminin de cette suite.
Visuellement, Magic Mike XXL a ainsi de la gueule. Du prestige aussi d’une certaine façon et tant pis si tous ces nouveaux acteurs ne font finalement pas grand chose, à l’exception de Jada Pinkett-Smith et d’Amber Heard, un peu plus impliquées mais néanmoins pas suffisamment, pour ne pas faire de l’ombre au principal.

Magic-Mike-XXL-amber-heard

Et le principal ici, ce sont les mecs. Channing et les autres. Avec ses ambitions revues à la baisse, Magic Mike XXL ne semble prétendre à rien d’autre qu’à proposer à un certain public ce qu’il est venu chercher, à savoir de la danse, des numéros bien torrides, et quelques gags toujours orchestrés pour mettre en valeur le physique des personnages. Il y a bien ce semblant de love story entre Channing et Amber mais cela ne va pas bien loin. Là où le premier surprenait dans sa faculté à raconter autre chose qu’une succession de numéros de strip-tease, celui-là y va franchement. Sorte de road movie, il va du point à A au point B en prenant soin d’égrainer ici ou là des scènes plutôt « caliente », à la valeur ajoutée dramatique proche du néant. Les enjeux sont bas de plafond, mais comme le tout est complètement assumé, ce n’est au fond pas si grave.
Comment en effet taper sur un film qui fait ce qu’il annonce vouloir faire ? Magic Mike parlait de l’amitié, de l’ambition d’un homme prêt à tout pour briller autrement que grâce à son physique, mais aussi des préjugés, tout en brossant une peinture plutôt pertinente et touchante du rêve américain. Le numéro 2 prend appui sur cette base et ne donne que dans l’esbroufe et la comédie. Il était d’ailleurs légitime de se demander ce que cette suite allait bien pouvoir apporter, tant Magic Mike premier du nom se suffisait à lui-même. La réponse est simple : pas grand chose si ce n’est un show soigné et léger, que l’on oublie aussitôt après l’avoir vu.

Depuis ses débuts dans Sexy Dance, où ses compétences en matière de danse explosaient, Channing Tatum a largement prouvé qu’il savait tout faire. Faire rire, faire pleurer, tout péter dans de gros films d’action… Tout, ou presque. Là il s’amuse. Sans prétention, il emmène se potes dans une dernière virée qui conserve suffisamment du charme du premier volet pour permettre une certaine cohésion, mais qui ne cherche jamais à aller plus loin.
En bref, si vous trouvez tout ceci extrêmement vain, c’est que dès le départ, le film ne s’adressait pas à vous.

@ Gilles Rolland

Magic-Mike-XXL-castCrédits photos : Warner Bros. France

 

Par Gilles Rolland le 8 juillet 2015

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