[Critique] MARIAGE À L’ANGLAISE

CRITIQUES | 11 avril 2013 | Aucun commentaire

Titre original : I Give It Year

Rating: ★★★½☆
Origine : Angleterre
Réalisateur : Dan Mazer
Distribution : Rose Byrne, Anna Faris, Rafe Spall, Simon Baker, Stephen Merchant, Minnie Driver, Jason Flemyng, Olivia Colman, Alex McQueen, Jane Asher, Nigel Planer…
Genre : Comédie/Romance
Date de sortie : 10 avril 2013

Le Pitch :
Nat et Josh sont amoureux et en tout logique, ils viennent de se marier, malgré les réticences de certains membres de leurs familles respectives. La vie en couple tourne pourtant vite au vinaigre. Josh, écrivain de son état, est plutôt nonchalant, tandis que Nat, femme d’affaire ambitieuse, fonce dans la vie pied au plancher. Leur amour s’érode au fil des jours, même si les deux font de nombreux efforts pour sauver un mariage en péril. Des efforts qui vont être mis à mal par un bel industriel tombé sous le charme de Nat et par l’ex-petite amie de Josh, toujours amoureuse de ce dernier…

Le Critique :
La grosse bonne nouvelle concernant le premier film de Dan Mazer est qu’il est drôle. Comédie avant tout, Mariage à l’anglaise livre aussi son lot de romances, mais pense avant toute chose à faire fonctionner les zygomatiques. Et ça marche. On rit beaucoup et souvent. Régulièrement, le long-métrage lâche des vannes bien écrites et bien senties, pas toujours pertinentes, mais souvent bien vulgaires et super efficaces. L’essentiel est là et au final, ce Mariage à l’anglaise, sous son titre français tout moisi (mais on a l’habitude), est une bonne surprise.

Le gros argument de vente du film est qu’il commence où la majorité des comédies romantiques s’arrêtent. À savoir au mariage. À l’union d’une femme et d’un homme, dont le film nous condense la rencontre en quelques minutes bien emballées. On se doute alors que les choses vont se gâter, mais force est de saluer la volonté de retourner les clichés les plus éculés du genre. Issu de l’entourage de Sacha Baron Cohen, avec lequel il a entre autres bossé sur Le Dictateur et sur Borat, Dan Mazer ne parvient pas toujours à slalomer entre ces clichés en questions, qu’il se prend parfois en pleine poire, mais ne se départit par contre jamais de son désir de privilégier le rire avant tout le reste. Du coup, on pardonne la tournure que le métrage prend quand il rentre dans le rang tout en continuant à affirmer le contraire. On y croit, on y croit et puis non, le dénouement est prévisible.
Pas un gros soucis en soi, vu que l’essentiel n’est pas là.

Très inspiré, le réalisateur/scénariste a aussi la bonne idée de tout miser sur ses acteurs, au point de laisser une large place à l’improvisation. Exercice que la plupart maitrisent parfaitement, à l’image de la charmante Rose Byrne, dont la verve comique a été révélée dans le génial Mes Meilleures Amies. Cette dernière continue dans la même lignée et s’amuse à camper un personnage semi-rigide, semi-débridé, pile poil à l’heure pour tourner en dérision l’archétype de l’héroïne de la romcom bristish typique. Idem pour son partenaire, Rafe Spall, en roue libre pour le bien commun, et très inspiré lui aussi. Anna Faris, que le réalisateur a rencontré sur Le Dictateur, confirme que lorsqu’elle peut s’appuyer sur un bon script, elle demeure l’une des comédiennes les plus drôles de sa génération, tout en restant tout à fait charmante et donc crédible dans un contexte de romance gentiment contrariée. Ce qui n’est pas le cas de Simon « The Mentalist » Baker. Figé et monolithique, Baker campe un beau gosse, certainement conçu pour se placer dans le sillage de Hugh Grant, mais ne parvient jamais à dépasser ce simple stade. Certes charismatique, Baker se détache du reste de la troupe, à la traîne quand les autres se dépensent sans compter.
Heureusement, l’incapacité de Simon Baker à rentrer dans l’ambiance ne plombe pas Mariage à l’anglaise dans son ensemble. Il reste peu présent et quand il est au centre de toutes les attentions, Rosy Byrne, Anna Faris ou Rafe Spall sauvent la mise.
Surtout qu’ici, toute une batterie de seconds rôles pétillants, assurent les arrières. Mention spéciale au génial Stephen Merchant, dont le personnage, aussi grossier qu’hilarant, constitue presque à lui seul une bonne raison de dépenser son argent pour voir le film.

Pas complexé pour deux sous, Mariage à l’anglaise est une véritable comédie… anglaise. Un genre à part entière, avec ses codes, que Dan Mazer respecte, sans pour autant éviter de tomber dans quelques pièges. Pas aussi mémorable que les canons du style (Love Actually notamment), Mariage à l’anglaise demeure un divertissement fédérateur et frontal. Un long-métrage charmant, à l’humour qui tache et au rythme frénétique.

@ Gilles Rolland

Mariage-à-l'anglaise-i-give-it-a-year-photoCrédits photos : Studio Canal

Par Gilles Rolland le 11 avril 2013

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