[Critique] MINUIT DANS L’UNIVERS

CRITIQUES | 31 décembre 2020 | Aucun commentaire
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Titre original : The Midnight Sky

Rating: ★★★½☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : George Clooney

Distribution : George Clooney, Felicity Jones, David Oyelowo, Tiffany Boone, Demian Bichir, Kyle Chandler, Sophie Rundle…

Genre : Drame/Science-Fiction/Adaptation

Durée : 2h02

Date de sortie : 23 décembre 2020 (Netflix)

Le Pitch :

2049. Augustine, un éminent scientifique, demeure seul dans une base isolée en Antarctique alors que l’humanité vit ses derniers instants suite à une catastrophe nucléaire. Quand il s’aperçoit qu’un vaisseau, partit en mission sur une planète susceptible de faire office d’alternative à la Terre, revient au bercail, Augustine décide d’essayer par tous les moyens d’entrer en contact pour prévenir l’équipage afin que celui-ci fasse demi-tour…

La Critique de Minuit dans l’Univers :

Pour son septième long-métrage en tant que réalisateur, George Clooney a choisi d’adapter le roman éponyme de Lily Brooks-Dalton. Un film distribué par Netflix, porté par la magnifique musique d’Alexandre Desplat, ambitieux au possible et pourtant imparfait. Ce qui ne veut pas dire que Minuit dans l’Univers ait mérité l’avalanche de mauvaises critiques qu’il s’est ramassé. Loin de là…

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Seul au monde

On retrouve ainsi George Clooney seul au monde dans une station isolée de l’Antarctique, pendant que le monde se meurt. Dans l’air du temps ? Oui, tant Minuit dans l’Univers cherche un peu, volontairement ou non, à raccrocher les wagons avec des productions comme Interstellar, tout en mettant néanmoins en avant un désir de simplicité. Car Minuit dans l’Univers est un film épuré. Trop peut-être pour son propre bien tant la narration se perd rapidement en suivant parallèlement le personnage de Clooney et l’équipage de l’ultime navette spatiale de retour sur Terre. Le premier cherchant à avertir le second que la planète bleue n’est plus propice à la vie… Une histoire simple, ici traitée avec beaucoup de cœur et de sincérité, mais aussi pas mal de maladresse.

Il était une fois la fin du monde

Plutôt intriguant dans sa première partie, le film n’évite pas bien longtemps de s’enliser dans les méandres de ses propres ambitions. Comprendre par là que si on comprend clairement les intentions du scénario, celles-ci prennent forme à l’écran d’une manière qui n’est pas toujours convaincante. En d’autres termes, Minuit dans l’Univers met rapidement en avant un soucis de rythme. Et ce ne sont pas les séquences dans la station spatiale, en compagnie de la toujours fréquentable Felicity Jones, qui suffisent pour conférer un peu d’énergie au récit. Non, pour cela, il faut attendre que le personnage de Clooney, accompagné d’une petite fille, se mette en route dans le froid pour rallier une autre base dotée d’un appareillage assez puissant pour contacter les astronautes en approche. Un moment à partir duquel Minuit dans l’Univers se fait légèrement plus épique et palpitant, bien qu’au fond, les réguliers allers-retours entre la Terre et l’espace nuisent aussi à la fluidité de l’ensemble.

Minuit dans l’Univers, malgré tous ses efforts, ne parvient ainsi jamais à véritablement prendre son envol, encore une fois malgré les bonnes intentions de George Clooney et celles qui caractérisent cette histoire.

Dernier refuge

Dans le premier rôle, Clooney fait à nouveau très belle figure. Le visage émacié, dévoré par une imposante barbe, le comédien apparaît serein dans la peau d’un personnage complexe, qui fait tout ce qu’il peut pour porter le récit. Les autres protagonistes, incarnés par Felicity Jones,David Oyelowo ou encore Kyle Chandler et Demian Bichir ne bénéficiant malheureusement pas d’assez d’attention pour véritablement exister à l’écran.

Pour autant, malgré toutes ses imperfections, Minuit dans l’Univers fait son petit bout de chemin et tient bon grâce à sa propension à ne jamais tomber dans l’excès mais surtout grâce à sa sincérité. Un film peut-être un peu naïf, dont la mélancolie parvient néanmoins à toucher à plusieurs reprises. Tout spécialement à la fin. Car si le film trébuche plus qu’à son tour, il sait au moins soigner sa sortie.

En Bref…

Ambitieux mais maladroit, sincère, juste mais un peu trop long et lancinant, Minuit dans l’Univers bénéficie de la présence magnétique d’un George Clooney investi. Probablement plus devant la caméra que derrière. Il est ainsi certain que ce dernier n’a pas réalisé ici son meilleur long-métrage. Néanmoins, il s’agit peut-être de l’un de ses plus personnels. Rien que pour ça…

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Netflix
Par Gilles Rolland le 31 décembre 2020

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