[Critique] ON THE ROCKS

CRITIQUES | 4 novembre 2020 | Aucun commentaire
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Titre original : On The Rocks

Rating: ★★★★½

Origine : États-Unis

Réalisatrice : Sofia Coppola

Distribution : Rashida Jones, Bill Murray, Marlon Wayans, Jenny Slate, Jessica Henwick, Nadia Dajani, Barbara Bain…

Genre : Comédie/Drame

Durée : 1h41

Date de sortie : 23 octobre 2020 (Apple Tv+)

Le Pitch :

Laura, une écrivaine en manque d’inspiration, mère de deux enfants, entretient quelques doutes au sujet de la fidélité de son mari. Souvent absent, celui-ci semble parfois agir étrangement, laissant derrière lui des indices peu rassurants. Quand la jeune femme décide de se confier à son père, un extravaguant marchand d’art, ce dernier l’entraîne dans une enquête à l’issue incertaine…

La Critique de On The Rocks :

Même si elle y est née, Sofia Coppola n’avait jamais tourné à New York. On The Rocks, son septième long-métrage lui permettant ainsi de livrer à son tour sa vision de Big Apple, en suivant les pérégrinations d’un père et de sa fille. Le premier étant persuadé que la seconde est trompée par son mari. Un paternel ici campé par Bill Murray, qui va tout faire pour confondre l’odieux époux volage, mettant tous les moyens à sa disposition pour le prendre en flagrant délit. Et c’est donc à partir de ce délicieux postulat, digne du Vaudeville, que Sofia Coppola nous embarque dans les rues de son New York, soit celui des clubs cosy, des restaurants hors de prix et de ces belles maisons largement filmées depuis toujours ou presque par Woody Allen…

Lost in the city

Allen auxquels on pense beaucoup. Sofia Coppola ayant d’ailleurs déclaré qu’elle s’était lancée dans ce projet en ayant parfaitement conscience qu’elle allait devoir sortir de l’ombre du plus new-yorkais des dramaturges. Ce qu’elle réussit partiellement mais là n’est pas le plus important. Non car si on pense effectivement à Woody Allen devant cette aventure urbaine axée autour de deux personnages aussi différents qu’attachants, la cinéaste a suffisamment de bouteille pour parvenir à nous proposer quelque chose de plus personnel. Sofia Coppola ayant certainement fait le bon choix en n’essayant jamais à tout prix de s’extraire de l’emprise de ses aînés, préférant plutôt les citer plus ou moins directement pour à l’arrivée trouver sa tonalité et livrer ce qui s’impose sans mal comme son meilleur film depuis Lost in Translation. Et pas uniquement, vous l’aurez compris, car elle retrouve ici Bill Murray.

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Buddy movie

Car oui, On The Rocks, quand on regarde de plus près, est bel et bien un authentique buddy movie. Tous les codes sont respectés : deux personnes que tout oppose doivent collaborer pour résoudre une affaire. Les personnages ayant beau ici faire partie de la même famille, une fille et son père donc, ils restent aussi très différents. Un buddy movie aux nombreux accents comiques, qui sait se faire tendre et généreux. Loin des postures arty, quand bien même l’action de son film prend place dans un New York très huppé, Sofia Coppola revient à une certaine forme de cinéma très épurée, concentrée sur l’essentiel, à savoir les personnages et les dialogues. Des dialogues ciselés, particulièrement bien écrits, qu’elle sert sur un plateau d’argent à des acteurs ainsi choyés. Acteurs forcément en grande partie responsables de la réussite de l’ensemble. Mais pouvait-il en être autrement vu que Bill Murray est de la partie, lui qui campe un père extravagant mais terriblement attachant. Dès qu’il apparaît à l’écran, le film s’envole et bien sûr, l’acteur est au centre des séquences les plus réussies, à commencer par cette folle course-poursuite dans Manhattan, qui s’avère aussi jubilatoire que drôle.

Cul sec (ou pas) !

Mais ce n’est pas une raison pour oublier Rashida Jones, l’autre atout majeur de On The Rocks. Une comédienne enfin exploitée à sa juste valeur, dans un rôle taillé sur-mesure (il en va de même de celui du Sieur Murray), parfaitement en place, que ce soit dans la comédie ou dans les passages plus dramatiques. Touchante, elle parvient à souvent communiquer une foule de choses sans trop en faire, juste à travers son regard empreint de cette mélancolie magnifiquement utilisée pour nourrir le récit. Le duo qu’elle forme avec Bill Murray étant l’un des plus enthousiasmants que le cinéma nous ait donné de voir ces dernières années. Et si en plus on rajoute de superbes seconds rôles, force est de reconnaître en On The Rocks un superbe film d’acteurs comme on en fait désormais que trop rarement. Un long-métrage doux-amer, dans la mesure, aussi confortable qu’immersif, qui se déguste à petites gorgés, comme un grand cru.

En Bref…

Avec On The Rocks, Sofia Coppola signe l’un de ses meilleurs films. Loin des errances un peu arty et autres considérations élitistes, la cinéaste revient à un cinéma plus simple et plus pur. On The Rocks s’imposant tel une comédie douce-amère. Comme un grand film new-yorkais porté par deux magnifiques acteurs. Une œuvre attachante qui sait ménager ses effets et faire passer son message sur les choses de l’amour et du couple, dans la douceur, en toute sincérité.

@ Gilles Rolland

On The Rocks
Crédits photos : Apple Tv+
Par Gilles Rolland le 4 novembre 2020

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