[Critique] PARKER

CRITIQUES | 17 avril 2013 | Aucun commentaire

Titre original : Parker

Rating: ★★★☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Taylor Hackford
Distribution : Jason Statham, Jennifer Lopez, Michael Chiklis, Nick Nolte, Clifton Collins Jr., Wendell Pierce, Emma Both, Micah A. Hauptman…
Genre : Policier/Action/Adaptation
Date de sortie : 17 avril 2013

Le Pitch :
Parker, un cambrioleur réputé, est laissé pour mort au bord d’une route de campagne, par ses complices, après un braquage. Ces derniers n’ayant pas accepté le refus de Parker d’investir sa part du butin dans la préparation d’un prochain coup encore plus lucratif.
À l’hôpital où il reprend conscience, Parker fomente sa vengeance. Son but : retrouver son fric et au passage, faire payer ses anciens camarades…

La Critique :
Ce n’est pas la première fois que Parker fait la parler la poudre sur grand écran. Ainsi, à l’instar de James Bond, le personnage imaginé par l’écrivain Donald E. Westlake (alias Richard Stark) incarné cette fois par Jason Statham, a connu plusieurs incarnations cinématographiques. On se souvient de Lee Marvin dans Le Point de non retour, de Robert Duvall, dans Échec à l’organisation, ou encore de Mel Gibson, dans Payback, même si aucun de ces comédiens ne s’appelaient Parker dans leurs films respectifs. Opposé à ce que son personnage fétiche garde son nom dans les films inspirés de ses romans, Westlake n’a pas eu son mot à dire cette fois-ci, les producteurs profitant du fait qu’il soit décédé en 2008 pour s’approprier totalement le héros aux méthodes expéditives.
Adaptation du roman Flashfire (signé Richard Stark), de Westlake, Parker le film, prend également comme thème central la vengeance. Une thématique cinématographique au possible qui, si elle n’offre pas de nombreuses pistes narratives originales, peut au moins déboucher parfois sur quelque chose de réellement rentre-dedans. C’est d’ailleurs ce que la bande-annonce du film de Taylor Hackford clamait haut et fort : des punchlines qui claquent, des coups de pompes dans la tronche, des fusillades, J-Lo en tenue légère et Jason Statham bien furax. Résultat, à l’arrivée, c’est surtout la déception qui s’impose, tant Parker brille la plupart du temps par son incapacité à maintenir à un niveau acceptable l’intérêt de son public.

Principalement connu pour avoir réalisé une poignée de classiques, comme Officier et Gentleman, le documentaire Chuck Berry : hail hail hail ! Rock’n’Roll, Dolores Claiborne et Ray, Taylor Hackford opère ici un virage sévère en tutoyant au plus près l’action pure. Du moins sur le papier, car dans les faits, son action est salement diluée dans une ambiance molle du genou et bien peu palpitante au vu des promesses de la promo. Il apparaît assez rapidement, après une introduction certes balisée mais pour autant franche et directe, que Taylor Hackford n’a pas trop su comment utiliser Jason Statham. Icône en pleine bourre du cinéma coup de boule et seul véritable héritier crédible des cadors de l’action des glorieuses 80’s, le Stath est un animal difficile à dompter.
Physiquement capable du meilleur, il sait aussi jouer la comédie, comme le prouvent notamment ses rôles chez le réalisateur Guy Ritchie. Aujourd’hui clairement étiqueté action man du cinéma américain, Statham promet, de par sa seule présence au générique d’un long-métrage, un déferlement de torgnoles et autres règlements de comptes à O.K Uppercut dans les Dents. Quand on voit la tronche du Stath sur l’affiche d’un film -surtout quand, comme ici, il est armé d’un fusil à pompe-, on s’attend en toute légitimité à ce que l’action soit omniprésente.
En la matière, le récent et excellent (mais terriblement sous-estimé) Safe, offrait exactement ce que les fans pouvaient attendre d’un film d’action avec le Stath. Parker non. L’action n’est pas absente bien sûr, mais qui a vu la bande-annonce, a vu le principal.
Pas le peine de se déplacer pour espérer en voir plus même si certaines scènes restent sympas, à l’image d’un dernier quart-d’heure plutôt punchy.
Parker déçoit donc bel et bien. La vengeance de ce personnage dur à cuire, floué par ses camarades, est victime de l’hésitation d’une réalisateur partagé entre son désir de nourrir une intrigue policière et celui d’envoyer du lourd, via des bastons et autres explosions de sang. Il fait donc un peu les deux. Et c’est d’autant plus regrettable que lorsque Hackford se décide à lacher Statham, il démontre d’un savoir faire indéniable pour rendre lisible les affrontements virils et sanglants.
C’est plutôt quand le film se pose que le bas blesse. Viennent se greffer à l’intrigue principale, des personnages, dont Hackford ne sait que faire. Pendant deux longues heures, Parker se traine souvent. Lorgnant du côté du Hors d’atteinte de Soderbergh, il finit par ressembler à un brouillon de ce qu’il aurait pu être. Un film emballé sans grande conviction qui doit son salut au charisme de son acteur principal.
On pense alors au génial Payback, où Mel Gibson aussi criait vengeance. Les deux films se ressemblent, mais l’un a clairement l’avantage. Vous avez compris lequel, pas besoin de vous faire un dessin.

@ Gilles Rolland

Parker-photoCrédits photos : SND

Par Gilles Rolland le 17 avril 2013

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