[Critique] PROF POIDS LOURD

CRITIQUES | 7 juin 2013 | Aucun commentaire

Titre original : Here Comes the Boom

Rating: ★★★½☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Frank Coraci
Distribution : Kevin James, Salma Hayek, Henry Winkler, Reggie Lee, Greg Germann, Joe Rogan, Bas Rutten, Charice Pempengco, Frank Coraci…
Genre : Comédie/Arts-Martiaux
Date de sortie : 5 juin 2013 (DTV)

Le Pitch :
Ancien catcheur devenu prof de biologie au collège, Scott Voss décide de se lancer dans les combats d’arts-martiaux mixtes (le MMA donc) pour récolter les fonds nécessaires à la survie de la classe de musique de son établissement. Pris pour un fou par ses collègues et amis, Scott fonce tête baissée malgré les risques…

La Critique :
On connait la chanson. Prof poids lourd raconte une histoire bien connue. Coup de bol, cette histoire est béton. Il s’agit peut-être d’ailleurs de l’une des plus grandes histoires du cinéma (et de la fiction en général). Celle d’un type en qui personne ne croit et qui, à force de volonté, arrive à déjouer les pronostics pour se hisser au sommet, ou du moins essayer. Rocky ne dira pas le contraire, pour ne citer que le plus célèbre de ces grands challengers du septième-art.
Une histoire rabattue certes, mais qui, si elle est correctement racontée, peut faire des merveilles. Qu’importe si l’on sait comme ça va se terminer. Qu’importe si le gentil looser perd ou gagne. Le principal réside dans le chemin parcouru et sur l’écran, dans la façon dont le réalisateur et ses acteurs s’investissent dans le bon déroulement de l’action. Car il faut y croire. Il faut vibrer. Comme quand Rocky refuse de se faire envoyer au tapis par Apollo Creed. Comme quand Rocky, encore lui, envoie la première pêche, déterminante, dans la tronche d’Ivan Drago, le géant russe. Oui, il faut vibrer. Vibrer est primordial car vibrer permet aux clichés de se transformer en autant de marches menant vers un sommet d’émotion. Quand on vibre, à un moment ou à un autre, c’est gagné…

Avec son réalisateur, rompu à l’exercice de la comédie Made in Adam Sandler et son casting lui aussi constitué de proches de Sandler (Sandler produit le film d’ailleurs), plutôt habitués à faire marrer à grand renfort de chutes improbables et autres pets foireux, Prof poids lourd ne partait pas gagnant. Le film met en scène un outsider et est lui même un outsider. Qui aurait envie de comparer Prof poids lourd avec Warrior par exemple ? Et pourtant…
La surprise est au rendez-vous. Peut-être galvanisés par cette histoire fédératrice se déroulant dans le petit monde brutal des arts-martiaux mixtes, les acteurs et le réalisateur se dépassent carrément.
À commencer par Frank Coraci. Connu pour avoir réalisé Wedding Singer, Click, Le Tour du Monde en 80 Jours, ou encore The Zookeeper (que des films avec Adam Sandler à part le dernier qui est avec Kevin James), Coraci se sort les doigts du cul et réalise son meilleur long-métrage. Toujours porté sur un humour bas de plafond, mais souvent amusant, voire franchement drôle, le cinéaste fait preuve d’une fougue inattendue quand vient le moment de se mettre des coups de poings dans les dents. Dans l’octogone, Coraci virevolte, sait où se placer, esquive, frappe, danse et rend le tout non seulement très lisible, mais aussi relativement percutant. Entendons-nous bien : on est pas chez Rocky, ni chez Warrior non plus, mais quand même, l’effort est à saluer, c’est indéniable. Pour preuve, l’importance de ces combats, qui arrivent à hisser le film bien au-dessus du statut certes sympathique mais limité, de comédie gentiment débile.
Kevin James suit la tendance. Bingo, lui aussi trouve là son meilleur film. Dans le rôle d’un prof un poil branleur, décidé de s’investir dans une noble quête, James assure. Physiquement et émotionellement. Entre deux coups de latte, il nuance son jeu, n’oublie pas de faire rire, et sort les muscles. Sur le ring, vu le peu d’attente qu’il suscitait, Kevin James impressionne. Carrément. Comme Henry « Fonzie » Winkler, drôle et attachant, Bas Rutten ou encore Salma Hayek, à qui la comédie loufoque va bien.

Il ne sera peut-être pas facile de dépasser ses craintes et de se décider à regarder ce film. Le jeu en vaut la chandelle. En restant réaliste, il faut reconnaître à Prof poids lourd ses qualités, mais aussi ses défauts. Le script par exemple, n’est pas original du tout. Son originalité, le film la tire se son exécution. De la surprise. De la façon dont il a d’attaquer frontalement avec des armes qu’on ne lui soupçonnait pas. Avec de la sueur, du sang et des larmes (de rire). Trois ingrédients indispensables que Prof poids lourd peut se targuer d’avoir. Et avec de telles cartes en main, peu importe si l’ensemble apparaît facile, balisé, parfois salement exagéré, ou encore pas toujours aussi marrant que prévu. Comme disait Rocky, l’important n’est pas de gagner, ni de frapper, mais de savoir encaisser. Le héros de Prof poids lourd encaisse. Le voir faire est galvanisant et rend indulgent. Tout simplement, avec une grande sincérité et sans prétention. Knock-out !

@ Gilles Rolland

here-comes-the-boom-prof-poids-lourdCrédits photos : Columbia Pictures

Par Gilles Rolland le 7 juin 2013

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