[Critique] SHERLOCK HOLMES : JEU D’OMBRES

CRITIQUES | 25 janvier 2012 | 1 commentaire

Titre original : Sherlock Holmes : A Game of Shadows

Rating: ★★★☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Guy Ritchie
Distribution : Robert Downey Jr., Jude Law, Noomi Rapace, Jared Harris, Stephen Fry, Kelly Reilly, Paul Anderson, Rachel McAdams…
Genre : Aventure/Thriller/Action
Date de sortie : 25 janvier 2012

Le Pitch :
Sherlock Holmes et le Docteur Watson sont de retour pour affronter le redoutable Professeur Moriarty…

La Critique :
Quand il décide de dépoussiérer Sherlock Holmes en 2010, Guy Ritchie met les formes. C’est Arthur Conan Doyle qui doit se retourner dans sa tombe. De surprise c’est sûr, de bonheur, beaucoup moins. Chez le réalisateur de Snatch, Sherlock est un expert en combat rapproché et possède des sens tellement aiguisés, qu’il ne dépareillerait pas dans un repas d’anciens élèves de l’école du Professeur Xavier.
Quoi qu’il en soit, le succès fut au rendez-vous et une suite rapidement mise en chantier.
Pour cette séquelle, tout le monde (du moins l’équipe principale) a décidé de rempiler et Moriarty, le méchant légendaire de Sherlock, fait son apparition. De quoi laisser présager le meilleur (ou le pire c’est selon).

Le verdict est mitigé. Au rayon des bonnes nouvelles on notera la scénographie, extrêmement soignée. Où qu’ils soient (Londres, Paris, la Suisse…), les deux compères évoluent au sein de décors véritablement magnifiques. Le soucis du détails rend justice au fabuleux travail exécuté ici et le choix de se refuser à la 3D en rajoute une couche. Résultat, c’est beau et immersif.
Côté scénario par contre, on pédale un peu dans la semoule. Par à-coup certainement, mais un petit peu tout de même. Le fait que Ritchie ait décidé de booster à la nitro son intrigue en injectant un surplus d’action spectaculaire n’y change rien. Le film comprend suffisamment de plages ennuyeuses pour… ben pour ennuyer justement. Une progression en dent de scie qui s’étale sur deux grosses heures tout de même ! Car c’est cette impression qui persiste à la fin de la projection. Celle d’avoir vu un film, certes divertissant et relativement bien mené, mais inégal.
Et ce n’est pas la propension boulimique de Ritchie à enfiler les ralentis avec la régularité d’une machine à coudre soviétique qui arrange l’affaire. Ces derniers sont beaucoup trop nombreux.
Sherlock Holmes analyse à peu près tout, lance une vanne bien sentie et explique en détail comment il va mettre la raclé au gros méchant. Ensuite, il met la raclé au gros méchant et en rajoute une couche dans l’auto-suffisance. Dans le genre, une seule scène s’en sort avec les honneurs : celle du bois (présente en partie dans la bande-annonce), où nos héros sont poursuivis par des assaillants superbement armés.
Et c’est là que le charisme et l’attitude semi-détachée de Robert Downey Jr. font des merveilles. Toujours aussi à l’aise dans les frusques du célèbre détective, il apporte une touche de légèreté bienvenue à cette entreprise de révisionnisme massif. Jude Law est toujours parfait en Watson et Noomi Rapace (échappée de la version suédoise de Millenium) s’en sort relativement bien, dans un rôle un peu léger. Niveau casting, et malgré un talent évident de méchant méphistophélique, seul Jared Harris peine à donner à Moriarty l’ampleur du super méchant redouté de tous (la faute au script).

Le reste est une énorme démonstration de style à la Ritchie. Un style déjà présent, à l’état embryonnaire dans Snatch, qui ici donne tout l’ampleur à sa démesure. Tout y est décortiqué jusqu’à l’overdose. Trop c’est trop donc, même si, à la base le concept est plutôt amusant. Mais tout est dans la mesure comme disait l’autre….

Petit détail amusant : l’hommage (volontaire ou pas) à la scène de l’overdose de Pulp Fiction vaut son pesant de cacahuètes.

@ Gilles Rolland

 

Crédits photos : Warner Bros

Par Gilles Rolland le 25 janvier 2012

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Karl Libus
Karl Libus
9 années il y a

Moi j’aime beaucoup…