[Critique] SPIDER-MAN : FAR FROM HOME

CRITIQUES | 4 juillet 2019 | Aucun commentaire

Titre original : Spider-Man : Far From Home

Rating: ★★★★☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Jon Watts

Distribution : Tom Holland, Jake Gyllenhaal, Zendaya, Samuel L. Jackson, Jon Favreau, Marisa Tomei, Cobie Smulders, Jacob Batalon, Angourie Rice, Martin Starr, Tony Revolori…

Genre : Fantastique/Science-Fiction/Aventure/Adaptation/Suite/Saga

Date de sortie : 3 juillet 2019

Le Pitch :

Épuisé à la suite de la terrible bataille contre Thanos, Peter Parker décide de s’accorder quelques jours de vacances et s’envole avec sa classe en Europe. Pendant ce temps, de gigantesques créatures font leur apparition, en même temps qu’un mystérieux nouveau super-héros. De quoi inciter Nick Fury à prendre contact avec Spider-Man pour lui rappeler son rôle et ainsi le propulser dans la bataille…

Attention, cette critique contient des informations sur Avengers : Endgame. Si vous ne l’avez pas vu, passez votre chemin…

La Critique de Spider-Man : Far From Home :

Deuxième aventure solo de Spider-Man depuis sa renaissance au sein du Marvel Cinematic Universe, Far From Home nous promène aux quatre coins de l’Europe dans un périple pour le moins attendu au tournant. Car ce deuxième volet est en fait censé conclure la phase 4 du MCU. Alors qu’au fond, il était légitime qu’Avengers : Endgame tienne ce rôle. Mais non, c’est à l’araignée sympa du quartier que l’on a confié le soin de refermer la porte et du même coup d’en ouvrir une nouvelle…

Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités

Far From Home prend pied dans un monde sans Iron Man. Poulain de Tony Stark depuis son apparition dans Civil War, Peter Parker était presque logiquement désigné d’office pour reprendre le flambeau et devenir une sorte d’Iron Man 2.0. Far From Home exploite donc cette idée, tout en amenant son héros à se poser des questions au centre d’une aventure pour le moins dépaysante car amenée à régulièrement changer de localisation, un peu à la manière d’un James Bond. C’est donc à un Peter Parker tiraillé entre son désir de mener une vie normale et de donner une chance à son amour pour MJ et celui d’embrasser ses responsabilités d’Avenger que nous avons affaire dans ce nouveau film. Un personnage toujours aussi bien campé par un Tom Holland en pleine forme, qui prouve si besoin était qu’il fait un excellent Spider-Man, se rapprochant par beaucoup d’aspects de ce que Tobey Maguire avait incarné dans la trilogie pilotée par Sam Raimi. Aussi à l’aise dans les pompes de Peter Parker, cet ado un peu maladroit et attachant, que dans le costume de Spider-Man, quand il s’agit de sauter à pieds joints dans l’action, l’acteur fait un boulot formidable et contribue à donner au film ses lettres de noblesse. Mais ce n’est pas le seul intérêt de Far From Home, loin de là…

Monster Mash

S’il n’hésite pas à traiter des conséquences de l’éclipse (quand Thanos a éliminé 50% des créatures vivantes avant que les disparus ne reviennent 5 ans plus tard suite à la victoire des Avengers), le scénario de Far From Home ne se prive pas d’honorer le côté comique de son personnage et donner ainsi de l’importance à sa part de légèreté. Force est ainsi de reconnaître que jamais Spider-Man 2 n’est vraiment aussi émouvant qu’il aurait pu l’être, quand il évoque la mort de Tony Stark notamment. C’est regrettable mais, dans une démarche assez roublarde, Far From Home noie le poisson et mise presque tout sur le grand spectacle et sur une tonalité assez volatile, en s’attachant notamment à l’histoire d’amour naissante entre le héros et MJ (campée par une Zendaya impeccable). Du coup, Far From Home, s’il évoque plusieurs fois les doutes de Spider-Man quant à son nouveau statut, s’apparente sur bien des aspects à un teen movie teinté de comédie. Jon Watts se montrant très à l’aise même si à plusieurs reprises, Far From Home n’évite pas de tomber das une bouffonnerie encore une fois dommageable à l’émotion qui aurait pu être plus prégnante. Mais il faut dire que dès le départ, le scénario semble assez fragile. L’apparition de Mysterio, si elle ne manque pas de cachet à l’écran, avec un formidable Jake Gyllenhall, parfait de bout en bout, le duo un peu creux formé par Nick Fury et Maria Hill, certains seconds rôles purement fonctionnels… Le film a bien du mal à se montrer pleinement convainquant quand il s’agit d’assembler les pièces de son intrigue. Alors il passe en force, à grand renfort de séquences super spectaculaires, et assure le show jusqu’au bout. Racontant une histoire maladroite et, n’ayons pas peur des mots, parfois un peu débile, le long-métrage assume et c’est précisément ça qui le sauve. Très rythmé, souvent drôle, porté par la mise en scène traversée de purs morceaux de bravoure d’un Jon Watts en pleine forme (les vues subjectives au-dessus du Tower Bridge en jettent vraiment), le film exploite complètement les pouvoirs de l’Homme-Araignée, lui rend justice en permanence et respecte tous les codes. Dans ses meilleurs moments, graphiquement parlant en particulier, Far From Home fait même du pied au récent film d’animation Spider-Man : New Generation. Alors oui, bien sûr, jamais il ne sait faire preuve de la même folie, mais il fait tout de même le maximum et parvient, à l’arrivée, à amener Spider-Man dans des territoires qu’il n’avait jamais exploré dans un film live. Là où Homecoming retenait ses coups, sauf quand Michael Keaton entrait en scène, Far From Home tente d’aller plus loin, bénéficiant lui aussi d’un solide antagoniste. Du coup, il fait mieux que son prédécesseur et s’impose sans mal, alors que jusqu’ici, les blockbusters de l’été 2019 ont globalement déçu, comme une bouffée d’air frais qu’il serait dommage de bouder.

En Bref…

Visuellement très spectaculaire, souvent drôle et attachant, notamment grâce à la performance sans faille de l’excellent Tom Holland, Spider-Man : Far From Home fait mieux que le volet précédent. Et cela même s’il repose sur une histoire intéressante mais finalement boiteuse. Boiteuse mais très généreuse et bourrée de second degré. Assez en tout cas pour nourrir une dynamique solide et tenir à bonne distance l’ennui tout du long. Pour résumer, Spider-Man 2 offre exactement tout ce qu’on est en droit d’attendre d’un film de super-héros calibré pour nous régaler l’été.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Sony Pictures Releasing France
Par Gilles Rolland le 4 juillet 2019

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