[Critique] SUPERSTAR

CRITIQUES | 4 septembre 2012 | Aucun commentaire

Rating: ★★★★☆

Origine : France
Réalisateur : Xavier Giannoli
Distribution : Kad Merad, Cecile de France, Louis-Do de Lencquesaing , Cédric Ben Abdallah, Alberto Sorbelli, Pierre Diot, Christophe Kourotchkine, Stephan Wojtowicz…
Genre : Comédie/Drame
Date de sortie : 29 août 2012

Le Pitch :
Un homme se retrouve du jour au lendemain, sans aucune raison, sous le feu des projecteurs. Il devient alors « L’homme qui ne voulait pas être célèbre ». S’ensuit une course effrénée et tous un tas de questionnements…

La Critique :
Décidément, le cinéma français a le vent en poupe, et parmi tous les films qui sortent, il y a des bons et des mauvais . Le dernier film de Xavier Giannoli (À l’Origine…) fait partie des bons !
Et même plus que ça : il fait partie des très bons. Ça fait du bien de voir autant d’originalité dans le cinéma français .

La mise en scène de Superstar est bien orchestrée, elle joue avec le temps, et suscite notre intérêt, notre curiosité. On a l’impression d’être sollicité, on a envie de savoir pourquoi le protagoniste se retrouve dans cette situation, et je dois dire que je me suis laissée prendre au jeu.
La construction de l’histoire est excellentissime et d’une originalité fort séduisante.

Le point essentiel du film, est le message qu’il veut faire passer. C’est en réalité, un vrai voyage sociologique au cœur d’un système quelque peu affligeant. Le spectateur est invité à réfléchir. C’est une remise en cause de l’influence qu’ont les modes de société sur nos comportements.
La télévision et les programmes avilissants qu’elle propose sont écorchés au passage. On observe, parmi les nombreuses critiques, celle de la marchandisation de l’être humain, le fait qu’il soit purement et simplement considéré comme un produit marketing. Utilisé par les sociétés de production télévisuelles, ou encore par les publicitaires qui ne voient en lui qu’une pompe à fric !

La notion de célébrité, dans sa nature profonde, est remise en cause. Il est montré à quel point on peut atteindre le sommet de la pyramide à une vitesse vertigineuse pour en redescendre tout aussi vite ! Les gens, les médias érigent en star une personne, puis la crucifie sur l’autel de nos humeurs.
L’image du fonctionnement d’une société de production, avec son éventail de personnages particuliers, est plutôt réaliste. Le film ne sombre pas dans un manichéisme facile, et la dualité et le paradoxe de certaines personnalités ou situations sont bien représentées, par le personnage de Cécile de France, par exemple.
Niveau interprétation, cette dernière nous livre globalement, un jeu correct, et c’est souvent le cas avec cette actrice. Le seul hic, c’est qu’elle est assez figée, offre le même jeu de manière répétitive et peine à se renouveler.
Kad Merad est excellent dans le rôle du type complètement pommé et dépassé par la situation, il nous montre au fur et à mesure des films dans lesquels il joue, qu’il peut élargir son panel.
Les seconds rôles sont bien choisis, ils sont à leur place, agaçants, marrants, imbuvables, gentils et odieux, tout y passe !

Il y a cependant, quelques longueurs, pas très pesantes cela dit, certaines scènes sont volontairement oppressantes. On est obligé de penser à The Truman Show, et j’y vois même un petit côté Slumdog Millionaire, mais c’est beaucoup moins évident et justifié.
Ce qui est très intéressant, c’est de se demander jusqu’où l’être humain peut aller par effet de mode, de masse ?
Avec ce que dénonce Superstar, certains parleront peut être « d’enfonçage de portes ouvertes », mais si l’on sait tout ça, pourquoi ne changeons-nous pas ? Si cela est si évident, pourquoi les moeurs peinent tant à changer ?
Tant que les mentalités n’évolueront pas majoritairement, ce genre de film sera utile, et n’oubliez pas « La Loose c’est Classe »

@ Audrey Cartier

Crédits photos : Wild Bunch

Par Audrey Cartier le 4 septembre 2012

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