[Critique] THE DARKEST HOUR

CRITIQUES | 22 janvier 2012 | Aucun commentaire

Titre original : The Darkest Hour

Rating: ★★☆☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Chris Gorak
Distribution : Emile Hirsch, Rachael Taylor, Olivia Thirlby, Joel Kinnaman, Max Minghella, Dato Bakhtadze, Yuriy Kutsenko…
Genre : Fantastique/Science-Fiction
Date de sortie : 11 janvier 2012

Le Pitch :
Des aliens invisibles décident d’envahir la Terre prenant complètement au dépourvu une bande de jeunes américains en voyage à Moscou. Devant une menace qu’ils ne peuvent pas voir, les yankees tentent de rallier un sous-marin nucléaire dans l’espoir de regagner au plus vite leur Sainte Patrie.

La Critique :
Derrière The Darkest Hour se cache Timur Bekmambetov, le réalisateur russe déjà responsable de Nightwatch, DayWatch ou encore Wanted, soit autant d’abominations filmiques tout à fait identifiées (et identifiables). Et si Chris Gorak, le cinéaste choisi par Timur pour réaliser cette improbable histoire d’invasion extra-terrestre brille par une absence quasi-totale de style, le producteur lui, s’arrange pour imprimer le long-métrage de sa patte toute personnelle. Une patte qui fait des dégâts. Au moins autant que les étranges créatures du film, qui, quant à elle, s’illustrent au travers d’effets spéciaux à proprement parler scandaleux.
Fabriqué avec une volonté que l’on imagine louable, mais totalement ruiné par un budget riquiqui, une réalisation donc très neutre et par un scénario cousu de fil blanc et par moment complètement aux fraises, The Darkest Hour est bel et bien un navet. Un vrai de vrai, qui enfile les contre-sens avec la régularité d’une kalachnikov. Comme Wanted, Nightwatch et Daywatch en leur temps. En soit, la relève est déjà là !

A titre d’exemple, le film nous propose de grands moments de n’importe quoi à l’image de cette réplique qui voit l’un des héros s’exclamer : “allons-y tant qu’il fait nuit”, alors que dehors le soleil brille, ou encore cette séquence où le couple vedette se voit séparé par l’effondrement d’un immeuble. Alors que l’homme tombe à l’eau (ils étaient sur un bateau, cqfd), la fille se retrouve on ne sait comment parachutée à 3 bornes de là, cloitrée dans un bus abandonné. Ajoutons à la salade (russe) des répliques dont le mordant fait frisonner de plaisir et des acteurs en roue libre (les membres de l’escouade russe redonnent leurs lettres de noblesse au concept très 80’s des mercenaires bolcheviques) et on obtient un plat qui se déguste assorti d’une bonne dose de second degré.

Pourtant les choses ne démarrent pas si mal. Visiblement plus préoccupé par ses décors que par ses effets, Chris Gorak impressionne par une scénographie certes rabattue mais soignée, orchestrant en premier lieu des scènes d’exposition relativement sobres. Rien à voir avec la seconde partie qui se lâche et offre un spectacle trahissant plutôt huit fois qu’une le caractère borderline d’une entreprise qui ne cesse de se tirer des rafales de balles dans les deux pieds.
Et donc, on rigole. C’est d’ailleurs tout ce qu’il nous reste tant les espoirs de voir le long-métrage relever la niveau semblent s’évanouir au fil des minutes.
Il est alors légitime de se demander qu’est-ce qu’un acteur de la trempe d’Emile Hirsch (Into the Wild) est venu faire dans ce rafiot bouffé par les mites, lui d’habitude si inspiré. Un mystère bien plus profond que celui qui est censé habiter la condition des créatures de The Darkest Hour. Ces dernières sont d’une laideur numériques si probante, qu’il devient, dès lors que l’on a découvert leur trombine, très difficile de ne pas pouffer de rire à chacune de leurs apparitions.

Pas totalement nul mais pas loin, The Darkest Hour noie ainsi ses bonnes idées avant que celles-ci n’aient le temps de germer. De quoi élever le sympathique mais pas terrible non plus L’Empire des ombres (avec qui le film de Gorak partage pas mal de points communs), au rang de chef- d’œuvre (enfin.. peut-être pas quand même).
Et oui, c’est une aberration qu’un truc comme ça soit sorti en salle alors que tant de bons films se voient relégués aux rayons des hypermarchés.

The Darkest Hour, ou le film grâce auquel vous ne verrez plus jamais votre four micro-onde de la même façon…

@ Gilles Rolland

 

Par Gilles Rolland le 22 janvier 2012

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