[CRITIQUE] TOP GUN : MAVERICK

CRITIQUES | 25 mai 2022 | 2 commentaires
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Titre original : Top Gun : Maverick

Rating: ★★★★★

Origine : États-Unis

Réalisateur : Joseph Kosinski

Distribution : Tom Cruise, Miles Teller, Jon Hamm, Miles Teller, Jennifer Connelly, Val Kilmer, Lewis Pullman, Ed Harris, Monica Barbaro…

Genre : Action/Suite

Durée : 2h11

Date de sortie : 25 mai 2022

Le Pitch :

Pete « Maverick » Mitchell, toujours capitaine après avoir refusé toutes les promotions qu’on lui a proposé au cours de ses 36 années de service, travaille en tant que pilote d’essai quand son ancien camarade Tom « Iceman » Kazansky le rappelle à TopGun. Pensant qu’il va être assigné à une mission sur le terrain, il découvre avec stupeur que l’armée attend de lui qu’il devienne instructeur pour un groupe de pilotes d’élite en vue d’une attaque imminente sur un site ennemi. L’occasion de peut-être renouer avec le fils de Goose, son meilleur ami disparu, qui fait justement partie des appelés…

La Critique de Top Gun : Maverick :

Tom Cruise n’était pas très chaud pour camper Pete Mitchell la première fois. Val Kilmer non plus d’ailleurs. Pour la future star mondiale, le film ressemblait à une sorte de Flashdance dans les airs. Pourtant, une fois dans le cockpit, déjà connu pour ne pas s’économiser sur les tournages, Tom Cruise a tout donné, finalement galvanisé par cette histoire de jeunes pilotes soudés dans l’adversité. La suite, on la connaît.

C’est Top Gun qui a fait de Tom Cruise l’un des acteurs les plus célèbres du monde. Plus de 30 ans plus tard, alors qu’il fait office de résistant face à une industrie du blockbuster qui peu à peu, a laissé la technologie numérique faire tout le boulot, Tom Cruise a cédé à l’appel de la suite et a accepté de retourner dans les habits de Maverick, l’un de ses personnages les plus emblématiques, bien décidé encore une fois à ne pas faire les choses à moitié…

Retour dans le cockpit

Figurant parmi les acteurs les plus puissants d’Hollywood, Cruise a su s’entourer. Il a ainsi appelé Joseph Kosinski, avec lequel il avait déjà travaillé sur Oblivion, puis s’est adjoint les services de Christopher McQuarrie, le réalisateur de Jack Reacher et Mission Impossible 5 et 6 pour travailler sur le scénario. Il a aussi tenu à ce que Val Kilmer, alias Iceman, fasse partie du projet, malgré ses problèmes de santé. Une décision lourde de sens.

Dans Top Gun : Maverick, Pete Mitchell est décrit comme un dinosaure. Dans la première séquence, déjà impressionnante, il se retrouve aux commandes d’un avion supersonique pour tenter d’atteindre Mach 10 afin de prouver aux hautes instances de l’armée que les hommes ont encore leur rôle à jouer à l’heure où il est déjà prévu dans un avenir proche que les appareils soient pilotés à distance. Fier représentant d’une approche old school de son métier, Maverick est un résistant. Un pilote qui fait la différence une fois qu’il part au combat. Le ton est donné.

Nostalgie mais pas que

La présence au générique du nom de Don Simpson, le légendaire producteur associé à Jerry Bruckheimer, décédé en 1996 et déjà à la tête du premier Top Gun, en dit long. Le générique aussi, avec ses images d’avions qui décollent et atterrissent sur un bâtiment de guerre avec les hommes qui s’affairent sur le pont, se congratulant en se tapant dans les mains. Il semble alors clair que cette suite va jouer la carte de la nostalgie. Bonne nouvelle néanmoins : le film ne s’y complait pas non plus, trop occupé à foncer vers la ligne d’horizon pour faire progresser son histoire.

Top Gun : Maverick évolue sur un fil tendu, empruntant largement les codes de son aîné, ressemblant parfois à une sorte de remake audacieux, mais prouvant aussi sans cesse sa valeur quand il s’agit de raconter une nouvelle histoire. L’arrivée de Maverick à la base, sur sa moto, le blouson du héros, ses lunettes, son sourire ultra-brite, la musique, la partie de foot sur la plage, qui remplace celle de volley dans le premier opus… Autant d’éléments qui prennent la forme de points d’ancrage, souvent amenés à servir le nouveau récit pour mieux le faire progresser et illustrant à n’en pas douter la pertinence de la démarche. Car Top Gun : Maverick n’a rien de la suite en pilotage automatique.

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Take my breath away… again

Devenu instructeur pour une bande de jeunes surdoués amenés à participer à une mission à haut risque, Pete « Maverick » Mitchell tient ici un peu le même genre de rôle que Clint Eastwood dans Le Maître de Guerre. Le film, avec sa structure en deux parties, soit une consacrée à l’entraînement et l’autre à la mission, y fait aussi penser. Une recette connue mais ici sublimée par la sincérité et la générosité de Joseph Kosinski et de Tom Cruise.

L’acteur, véritable chef-d ‘orchestre du projet, tient la barre et ne cesse jamais de porter sur ses épaules ce film incroyable et méritant à bien des niveaux pour l’emmener toujours plus haut, en allant le plus vite possible. La fameuse ivresse de la vitesse. Une philosophie que Kosinski fait sienne lui qui rend un formidable hommage au travail de Tony Scott, tout en apposant sa patte. Solide faiseur d’images, le cinéaste a en effet su tirer partie de l’investissement physique de Tom Cruise et des autres acteurs pour livrer un pur divertissement à l’ancienne dont le regard est néanmoins porté sur l’avenir.

Blockbuster à l’ancienne

À l’heure où les écrans verts sont partout, Top Gun : Maverick, comme le héros qui lui a donné son nom, mise sur le tangible. Si Tom Cruise fait lui-même ses cascades et si ici, il pilote vraiment son avion, c’est justement pour ça. Il ne faut pas voir dans la démarche de l’acteur de la frime mais bel et bien une volonté de ramener le cinéma d’action à une forme pure et réaliste. Le plus fort, c’est que sans avoir recours de manière démesurée à la technologie numérique, Top Gun : Maverick, comme les Mission Impossible d’ailleurs, parvient à être plus spectaculaire que n’importe quel autre blockbuster bourré d’effets spéciaux.

Maître de caméras qu’il place au plus près des acteurs, dans les cockpits, mais aussi dans les airs, accrochées aux appareils qui zigzaguent à travers les montagnes, Joseph Kosinski encourage l’immersion et rend les péripéties de son film extrêmement impressionnantes. Pour faire simple, en matière de grand spectacle, Top Gun 2 enterre profond tout ce qui a été fait dans le genre depuis… Mission Impossible : Fall Out. Misant sur un cinéma « en dur », avec des vrais avions, de véritables explosions et d’authentiques acteurs qui volent dans les airs, Top Gun : Maverick ravive la flamme malmenée d’un cinéma généreux et sincère. Le fruit du travail conjugué d’artisans qui jamais ne se reposent sur le progrès pour se dispenser de prendre des risques et de faire preuve d’audace.

Maverick Superstar

Si Top Gun : Maverick est donc extrêmement spectaculaire, avec une mention pour toute la dernière partie, à ranger au rayon des séquences les plus ahurissantes de l’histoire du septième-art, il interroge donc aussi toute l’industrie hollywoodienne, en prouvant qu’il est encore aujourd’hui possible de faire du divertissement noble sans cesser de faire rêver.

Tom Cruise pour sa part, interroge son propre mythe et profite du retour de Maverick pour regarder dans le rétro de ces trois dernières décennies, sur lesquelles il a régné, figurant aujourd’hui parmi les derniers représentants de son espèce. Dans le rôle d’un héros à l’ancienne, dans tous les sens du terme, dans une compréhension totale des enjeux du film et de son personnage si emblématique, sujet à tant d’attente, Cruise parvient à non seulement incarner les scènes d’action avec une prestance unique mais aussi celles au sol.

Magnifiquement dirigé, il fait face à la jeune génération mais aussi à l’ancienne, comme quand il retrouve, le temps d’une scène déchirante, Val Kilmer. Attendue,cette rencontre est l’une des scènes les plus réussies du film. Voir Val Kilmer, certes diminué par la maladie mais toujours l’œil vif, et Tom Cruise, face à face, expriment bien des choses. Le cœur de Top Gun 2 est là. Dans ces personnages soignés. Dans cette générosité toujours sincère. Dans le regard de Miles Teller, formidable lui aussi, et dans ces dialogues pleins de sens. Dans le sourire de Jennifer Connelly, sans surprise excellente. Dans cette façon d’aborder la notion d’héritage aussi et dans cette volonté de toujours rappeler que rien ne remplace, dans un film ou un avion de chasse, l’investissement, la sincérité et le talent de ceux qui sont aux commandes.

En Bref…

Authentique tour de force porté par un Tom Cruise incroyable, Top Gun : Maverick est un blockbuster comme on en fait quasiment plus. Un film qui n’essaye jamais de réinventer la formule du premier volet, préférant s’en servir comme base pour toujours s’envoler plus haut, sans jamais perdre les spectateurs en chemin ni encourager la chair de poule voire les larmes. Vibrant, intense comme c’est pas permis et totalement virtuose, Top Gun : Maverick s’impose sans aucun doute comme l’un des meilleurs blockbusters de ces 20 dernières années. Comme un hommage affirmé au travail de Tony Scott mais aussi comme une véritable profession de foi et une preuve ultime qu’il est aujourd’hui toujours possible de faire du cinéma héroïque et spectaculaire en faisant passer les humains avant les effets-spéciaux. Une forme pure de divertissement grand public en somme.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Paramount Pictures France
Par Gilles Rolland le 25 mai 2022

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Mimi
Mimi
1 année il y a

ce film est une pépite! Je tiens à précisé que souvent les suites de film sont exagéré et la franchement simple mais excellent

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[…] venir une alternative aux effets spéciaux en 3D, via le rajeunissement numérique. Des films comme Top Gun 2 par exemple auraient été bien aidés dans la production de certaines scènes où il fallait avoir […]