[Critique] WOLF CREEK 2

CRITIQUES | 1 avril 2015 | Aucun commentaire

Titre original : Wolf Creek 2

Rating: ★★★★☆
Origine : Australie
Réalisateur : Greg McLean
Distribution : John Jarratt, Ryan Corr, Annie Byron, Ben Gerrard, Shane Connor, Sarah Roberts…
Genre : Horreur/Thriller/Suite
Date de sortie : 7 avril 2015 (DTV)

Le Pitch :
Un jeune couple de touristes allemands entreprend une traversée de l’Australie. En route vers le célèbre cratère de Wolf Creek, ils croisent Mick Taylor, le bushman psychopathe, qui se propose de les déposer au camping le plus proche. Peu enclins à monter en voiture avec l’autochtone, les touristes découvrent que Taylor veut mettre un terme à leur périple de la plus brutale des façons. Ce ne seront pas les seuls à faire les frais de la frénésie meurtrière du tueur…

La Critique :
De tous les psycho-killers ayant émergé à la suite de l’âge d’or de Freddy, Jason, Michael Myers et Leatherface, Mick Taylor est peut-être le plus convainquant. Créé par Greg McLean, l’un des réalisateurs australiens les plus doués de sa génération, à partir d’un fait divers, le tueur du Bush cristallise les craintes qui entourent cette grande étendue de terre qui relie les côtes d’un pays demeuré sauvage. Plus vicieux et mortel que tous les animaux que l’on peut trouver dans l’Outback, Mick Taylor n’a pourtant, de prime abord, rien d’extraordinaire. Au fond, c’est juste un type très rustre, qui cumule à peu près toutes les tares qui en font un redoutable enfoiré capable du pire. Régnant sans partage sur une grande étendue de terre, il se montre tout d’abord aimable, mais dévoile rapidement son vrai visage, à savoir celui d’un assassin de sang froid. Illustrant un désir du réalisateur/scénariste d’offrir aux amateurs un personnage emblématique aussi effrayant que charismatique, Mick Taylor se montre d’une grand simplicité, mais aussi et surtout d’une efficacité exemplaire.
Cela dit, si le personnage retient autant l’attention et justifiait à lui seul la mise en chantier d’un Wolf Creek 2, c’est surtout grâce à John Jarratt. Aperçu chez Peter Weir, dans Pique-Nique à Hanging Rock, le comédien a véritablement trouvé ici l’occasion d’imposer un charisme de prime abord tout à fait conventionnel et discret, mais en réalité, relativement hors norme. Le genre de présence qui glace le sang et qui traduit d’emblée une ambiguïté malsaine, qui nous fait dire qu’avec un type pareil, tout est possible, y compris le pire. Dans Wolf Creek 2, Jarratt est donc chez lui, droit dans ses bottes poussiéreuses et complètement dans le ton d’un film conscient de la valeur ajoutée de son personnage.

Wolf-creek-2

Du coup, pour ce second volet, Greg McLean a fait ce qu’on fait tous les grands réalisateurs de slashers à suites avant lui, à savoir se focaliser sur le tueur et non plus sur les victimes. Construit en deux parties, Wolf Creek 2 tourne principalement autour de Mick Taylor (rien à voir avec le guitariste des Rolling Stones au fait). Les jeunes amenés à se faire dessouder (ou pas) par le gros bourrin, ne jouant que des rôles de faire-valoir, même si, ici comme précédemment, une ou deux victimes tirent leur épingle du jeu et traduisent une écriture plus poussée.
Mais là encore, le but quasi-avoué est de mettre en lumière Taylor, en conférant à ses actes une portée dramatique accrue. Sa proie principale attire la sympathie, mais n’intervient que tardivement, compte tenu du premier quart du long-métrage, qui se concentre quasi-exclusivement sur les forfaits du serial killer. Ensuite, quand Wolf Creek 2 rentre dans le vif du sujet, le but de Greg McLean devient limpide : aller encore plus loin dans la folie de son furieux anti-héros pour le placer dans le sillage des illustres faucheurs cités plus haut. Wolf Creek 2 permet de pénétrer l’antre de la bête et force est de reconnaître la maîtrise du réalisateur pour toujours faire preuve d’une immédiateté sauvage.

En pleine possession de ses moyens, exploitant le côté étrangement claustrophobique des grands espaces d’un pays qui a souvent inspiré des grands maîtres du septième-art, McLean orchestre le retour de Mick Taylor avec une fougue parfois carrément virtuose. Tout spécialement quand le prédateur pourchasse ses proies, d’ailleurs.
Effrayant, mais aussi drôle, car calqué sur la personnalité borderline et fantasque du personnage principal, Wolf Creek 2 arrive à ne pas se répéter et à justifier pleinement la démarche du cinéaste. Au moins aussi bon que le premier volet, le film est toujours extrêmement violent et gore, sans pitié et très jusqu’au-boutiste, et ne fait pas dans la demi-mesure. En somme, il est exactement tel qu’il devait être. Dans ces conditions, difficile de ne pas espérer un troisième épisode.

@ Gilles Rolland

Wolf-Creek-2-Mick-TaylorCrédits photos : Factoris Films

 

Par Gilles Rolland le 1 avril 2015

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