[Carnet noir] Herschell Gordon Lewis : le père du gore n’est plus…

NEWS | 27 septembre 2016 | Aucun commentaire

Les plus jeunes d’entre vous ne le connaissaient peut-être pas, mais Herschell Gordon Lewis était ce que l’on appelle un fondateur. Jamais vraiment reconnu par la majorité en tant que tel, c’est néanmoins à lui que l’on doit le premier vrai film gore de l’Histoire du cinéma et c’est donc toujours lui qui a donné naissance à un courant qui aujourd’hui encore perdure.

Blood Feast, alias Orgie Sanglante en français, sorti en 1963, est ainsi l’acte de naissance du gore. Celui qui a tout commencé. Pour autant, ce n’est pas le premier film de Lewis, qui n’aura de cesse durant toute son existence d’enchaîner les projets, jusqu’à se constituer une filmographie assez impressionnante. Cela dit, si Orgie Sanglante marque les débuts du gore sur grand écran, c’est peut-être bien 2000 Maniacs qui restera dans les mémoires, aux côtés de The Wizard of Gore, l’autre monument incontournable de Lewis. Respectivement présentés au public en 1964 et 1970, ces deux œuvres violentes au possible ont vite fait partie de celles que les amateurs éclairés s’échangeaient sous le manteau, attirés par la réputation sulfureuse de ce réalisateur évoluant en dehors des sentiers battus, toujours insoumis et jamais prêt à se retenir quand il était question d’éclabousser d’hémoglobine ses spectateurs.

2000 Maniacs en particulier, fut plusieurs fois réédité. Il eut même droit à son remake, en 2005, intitulé 2001 Maniacs et mettant en scène Robert Englund. The Wizard of Gore dut lui aussi subir un lifting, en 2007, avec Le Sorcier Macabre. Long-métrage mettant en lumière les célèbres Suicide Girls.

Des remakes inutiles au possible, qui ne pouvaient de toute façon pas capturer une nouvelle fois ce qui rendait les originaux si attrayants, à savoir leur côté bricolé et généreux. Parler de Herschell Gordon Lewis ne revient pas à aborder des techniques savantes de mise en scène ou encore à louer les qualités de la direction d’acteurs ou d’écriture du scénario. Non, car Lewis était un artisan avant tout. Un artiste spécialisé dans le grand-guignol, dont les films reflétaient une farouche volonté de choquer sans jamais se prendre vraiment au sérieux. Revoir aujourd’hui ses classiques revient ainsi à se retrouver devant des films aux effets hyper bancals, mais pourtant toujours garants de cette atmosphère malsaine, principalement imputable à cet esprit « no limit » et à ces scènes brutales sans aucune forme de concession.
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Herschell Gordon Lewis a à peu près tenu tous les postes possibles et inimaginables. Réalisateur, il fut aussi scénariste, producteur et acteur. Il assura également sur quelques films le rôle de directeur de la photographie et celui de compositeur. Il a mis en boite une trentaine de longs-métrages entre 1960 et 197o. Le genre de productivité que l’on ne voit plus ou moins que dans le porno. Beaucoup moins actif ces dernières années, il présenta au public The Uh-Oh Show en 2009. Une comédie (à la sauce Lewis) qui est cruellement restée confidentielle. Ce sera son dernier film.

Herschell Gordon Lewis est décédé ce lundi 26 septembre. Il avait 87 ans.

@ Gilles Rolland 

 

Par Gilles Rolland le 27 septembre 2016

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