[Carnet noir] Le réalisateur Alain Berbérian est décédé
Alain Berbérian est né le 2 juillet 1953 à Beyrouth d’un père arménien et d’une mère grecque. Son frère Charles est un auteur de bandes-dessinées. Arrivé en France pour terminer ses études, il commence sa carrière dans l’audiovisuel comme monteur à Canal +. Là, il y fait la connaissance du groupe comique Les Nuls, pour lesquels il réalise ABCD Nuls, Histoire(s) de la Télévision et Les Nuls, L’émission. Les Nuls et Berbérian partagent le goût pour les shows humoristiques d’outre-Atlantique et les comédies américaines. C’est donc naturellement, que lorsque le groupe tente l’aventure cinéma, c’est Berbérian qui est choisi pour l’adaptation et la réalisation du scénario écrit par Alain Chabat, Chantal Lauby et Dominique Farrugia. La Cité de la Peur, comédie loufoque, décalée, bourrée de punchlines et de clins d’œil cinématographiques (les slashers, Evil Dead, Terminator, Pretty Woman, Basic Instinct, Le Cuirassé Potemkine…) devient vite culte pour la génération Canal+.
Alain Berbérian attend trois ans avant d’écrire un scénario. Le dégoût suscité après l’accident mortel de Lady Diana Spencer lui inspire le script de son deuxième film, Paparazzi avec toujours cette envie de s’inspirer de ce qui se fait aux États-Unis. Malheureusement, la sauce ne prend pas et le film est un échec. Six-Pack, sa tentative dans le genre thriller subira le même sort. En 2002, il reprend le buddy movie à la sauce Francis Veber sous stéroïdes avec Le Boulet. Le duo Gérard Lanvin/Benoît Poelvoorde fonctionne bien et le film cartonne. Ce sera son dernier succès. L’adaptation de la bande-dessinée de Pétillon, L’Enquête Corse est un énorme échec malgré la présence à l’affiche du Christian Clavier et Jean Reno. Trois ans plus tard, le flop critique, public et commercial de L’Île aux Trésors enterre définitivement la carrière du réalisateur.
Chantre d’un humour Canal+ de l’époque où cela voulait dire quelque chose, Alain Berbérian est à l’origine d’une des comédies françaises les plus innovantes et audacieuses de ces trente dernières années. Retiré depuis dix ans du microcosme cinéma, celui qui, malgré la portée de son premier film, était connu pour sa discrétion, s’est éteint ce mardi le 22 août à l’âge de 64 ans.
@ Nicolas Cambon