[Critique Série] GIRLS – Saison 1

SÉRIES | 18 octobre 2012 | Aucun commentaire

Titre original : Girls

Rating: ★★★★★
Origine : États-Unis
Créatrice : Lena Dunham
Réalisateurs : Lena Dunham, Richard Shepard, Jesse Peretz, Jody Lee Lipes
Distribution : Lena Dunham, Jemima Kirke, Allison Williams, Zosia Mamet, Adam Driver, Christopher Abott, Alex Karpovsky, Becky Ann Baker, Peter Scolari…
Genre : Comédie
Année de production : 2012
Diffusion en France : Orange Ciné Max
Nombre d ‘épisodes : 10

Le Pitch :
À New York, quatre jeunes filles rentrent dans la vie active avec plus ou moins de succès. De la stagiaire à répétition, à la voyageuse instable, différentes personnalités et personnages viendront rythmer les aventures de ces Girls.

La Critique :
De par son titre et ses photos promotionnelles, on pourrait s’attendre à une série édulcorée, remplie de « Girls taking H24 » et de soucis d’adolescentes en manque de shopping, mais ne vous méprenez pas ! La nouvelle série détonante Girls est bien plus complexe que cela !
En mal de séries féminines, telle que la précurseuse Desperate Housewives, voilà qu’apparaît une nouvelle série basée sur quatre jeunes femmes, à l’aube de « l’âge mûr ». Mais c’est, pour le coup, bien différent de l’histoire de nos quatre femmes au foyer désespérées.

La patte très personnelle de la réalisatrice, Lena Dunham, qui est aussi le personnage central de Girls est fortement exprimée.
Pour ceux qui ne la connaissent pas, Lena a réalisé une série de courts-métrages, et son premier long intitulé Tiny Furniture (dans lequel elle tient également le premier rôle) a été récompensé par le prix du jury du festival américain indépendant, South by Southwest.
La série Girls est produite par Judd Apatow, réalisateur connu pour ses nombreuses comédies telles que En cloque, mode d’emploi, 40 ans, toujours puceau ou encore Funny People, ainsi que pour ses productions comme Supergrave ou Mes Meilleures Amies.

Girls s’inscrit dans le registre de la comédie et on a l’agréable plaisir d’observer toute la palette de ce genre : à savoir le comique de caractère et de personnage, le comique de situation, le comique de mots ou de phrase, mais aussi le comique de mœurs. Tous ces genres sont exploités avec beaucoup d’intelligence. La réalisatrice a déjà été comparée à Woody Allen, et il est vrai que l’on retrouve dans ses œuvres l’empreinte du cinéaste.

Ce qui est intéressant dans la série, c’est qu’elle réussit à mélanger un humour fin, doté de dialogues de haute voltige, avec un humour assez potache, assez cru. Notamment, au travers des nombreuses scènes de sexe, plutôt franches.

Ces effets comiques sont renforcés par un casting de grand cru, des acteurs principaux aux seconds rôles, chacun est à sa place. Lena Dunham est aussi douée en tant que réalisatrice qu’en tant qu’actrice. Pour n’en citer que quelques-uns (même s’ils sont tous brillants) : Adam Driver, qui joue Adam dans la série, est tout simplement fabuleux. Quelle merveilleuse surprise de découvrir ce super acteur. Il faut dire que son personnage apporte énormément à la série ! Puis la répartition de tous les rôles a été très bien choisie. Un des points forts de Girls, c’est que les personnages ne sont pas lisses, et que petit à petit, ils se dévoilent pour nous montrer une personnalité complexe.
Hannah, incarnée par Lena Dunham, donne beaucoup à sa réalisation et n’hésite pas à se mettre dans des situations inconfortables. Pour finir sur l’interprétation, l’acteur Peter Scolari, qui joue le père de Hannah, (principalement connu pour son rôle dans la série télévisée Chéri, j’ai rétréci les gosses) est vraiment très bon. Il s’agit d’un personnage tout en finesse, qui apporte beaucoup de nuance et d’authenticité.

Le réalisme de la série fait plaisir à voir. Lena Dunham n’hésite pas à montrer les détails les plus incommodants, notamment en ce qui concerne la sexualité, abordée de manière naturelle, et non ultra « glamourifiée » comme on a l’habitude de la voir dans beaucoup de séries. De plus, il est toujours plaisant de constater qu’il y a des séries construites autour du thème de la crise d’adulte (le fameux âge de raison) qui ne se contentent pas d’exposer des jeunes dont les seuls soucis sont d’ordre amoureux, et où l’argent coule à profusion.
Ici, les personnages ne roulent pas tous sur l’or et ne roulent pas en voiture de luxe non plus. Les personnages exercent des métiers parfois modestes, et cela nous change de la vision très carriériste que nous imposent certaines séries. Avec Girls on a les pieds sur terre, mais on rêve aussi, ne vous inquiétez pas, le personnage principal, notre Hannah, veut à tout prix devenir une romancière fameuse, et on va la suivre dans toutes ses aventures.

La musique est un élément très important, elle marque l’action et la rythme remarquablement bien. On passe d’une musique sobre, à tonalité basse, qui nous plonge dans un certain réalisme et un univers grave, à une musique plutôt pop/rock’n’roll haute en couleurs. Tout cela accompagné par un générique minimaliste, assez ingénieux, qui exprime parfaitement l’esprit de la série.

Nous avons affaire d’une part, à une comédie plus ou moins légère et d’autre part à un espèce de drame social existentiel. Drame est un bien grand mot, car la réalisation, avant toute chose, est divertissante, mais il se pourrait bien que Girls soit la voix d’une génération, ou l’une des voix en tout cas. La voix d’une génération désillusionnée, désabusée, qui malgré tout son attirail en matière d’études et de diplômes, ne trouvent que très difficilement un métier convenable. La série est truffée de ce genre de remarques. Puis il y a le thème des parents dépassés par la situation.
L’histoire se passe à New York, ville cosmopolite représentative du désir des jeunes, mais traite avec beaucoup de respect et d’intelligence la province, par exemple.

En fait, c’est toute la mise en scène de Girls qui est intelligente, proposant des thèmes traités avec beaucoup de respect et de justesse, une belle photographie et je le répète, de superbes interprétations, le tout emmené par une musique au top !
Girls, qui est actuellement diffusé sur Orange Cinéma Séries et qui reprend aux États-Unis le 13 janvier 2013 sur la chaîne HBO (pour la saison 2), est une série novatrice, intelligente, gorgée de fraîcheur et qui fait beaucoup de bien !

@ Audrey Cartier

Crédits photos : HBO

Par Audrey Cartier le 18 octobre 2012

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