[Critique série] SENSE8 – Saison 1

SÉRIES | 16 octobre 2018 | Aucun commentaire

Titre original : Sense8

Rating: ★★★★½
Origine : Etats-Unis
Créateurs : J. Michael Straczynski, Lilly Wachowski, Lana Wachowski
Réalisateurs : Lilly Wachowski, Lana Wachowski, Tom Tykwer, James McTeigue, Dan Glass.
Distribution : Aml Ameen, Doona Bae, Jamie Clayton, Tina Desai, Tuppence Middleton, Max Riemelt, Miguel Ángel Silvestre, Brian J. Smith, Freema Agyeman, Terrence Mann, Naveen Andrews, Daryl Hannah…
Genre : Drame/Fantastique/Science-Fiction
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 12

Le Pitch :
Capheus est chauffeur de bus au Kenya. Sun est une femme d’affaires sud-coréenne. Nomi est un transsexuel engagé dans la cause LGBT. Kala est une indienne prisonnière d’un mariage arrangé. Riley est DJ à Londres. Wolfgang est un petit malfrat allemand. Lito est un acteur mexicain qui cache son homosexualité. Will est un officier de police américain. A priori rien ne relie ces huit personnes et pourtant ils se voient, se parlent et partagent leurs émotions. Ce sont des sensitifs. Quand une mystérieuse femme leur apparaît en vision, ils comprennent que leur cercle est en danger…

La Critique de la saison 1 de Sense 8 :

Parfois, on se sent plus proche de gens que l’on n’a jamais vus, que des membres de sa propre famille. C’est plus ou moins le postulat de départ de Sense8, série qui dépeint brillamment le quotidien de huit inconnus mentalement connectés. Mélange subtil de science-fiction, de fantastique et de tension dramatique, que vaut la série créée par les responsables de la trilogie Matrix ?

Sixième sens

Extrêmement poétique dans son approche bien que très crue et relativement violente à certains moments, Sense8 traverse les frontières à la fois géographiques mais également celles du subconscient. On navigue de pays en pays, d’une culture à une autre, d’un esprit tourmenté vers un autre qui l’est tout autant sinon plus, par l’intermédiaire de huit personnages d’une richesse rare : les sensitifs. Chacun à son histoire, son passé, ses peurs et ses faiblesses. Le spectateur passe sans arrêt de l’un à l’autre tel un passager clandestin. Des paysages d’une exceptionnelle beauté se succèdent, se mêlant les uns aux autres grâce à la maîtrise technique irréprochable des Wachowski. En effet, le passage d’un pays à un autre n’est pas sans rappeler l’incroyable Cloud Atlas qui était cependant un peu plus complexe puisqu’on y trouvait également une dimension temporelle.
Il faut toutefois noter que les Wachowski n’ont pas œuvré seules. Les tournages étant dispersés sur plusieurs continents, d’autres réalisateurs comme Tom Tykwer ou James McTeigue ont participé selon les lieux utilisés. Ce procédé si particulier n’altère en rien la qualité de Sense8, bien au contraire car il la sublime.

Sense8

Le sens du voyage

Pour les plus récalcitrants à la science-fiction, le caractère surnaturel de la série s’estompe assez facilement devant le réalisme bluffant de l’histoire. S’il est bien entendu que les connections mentales relèvent purement et simplement du fantastique, la profondeur des personnages leur confère une authenticité remarquable. Le spectateur n’éprouve aucune difficulté à s’identifier à l’un d’entre eux, voire à plusieurs. Certes les huit héros viennent d’horizons divers et variés, mais leurs préoccupations (reconnaissance professionnelle, réussite sociale, amour, quête identitaire…) sont universelles et c’est aussi en cela qu’ils sont tous attachants.
Pour que Sense8 soit parfaitement crédible, il fallait avant tout que ses personnages le soient. C’est bel et bien le cas et ce, en grande partie grâce au travail d’écriture du trio Wachowski/Wachowski/Straczynski, mais pas seulement. C’est aussi le fruit d’un casting international absolument impeccable. En effet, les sensitifs sont interprétés par huit acteurs extrêmement talentueux et venant d’horizons variés. Par exemple, Sun est jouée par une actrice coréenne, tandis que Kala est campée par l’Indienne Tina Desai. Autour des huit, gravitent des têtes bien connues du petit et du grand écran telles que Daryl Hannah ou Freema Agyeman, mais aussi et surtout Naveen Andrews, qui retrouve ici un rôle à la hauteur de celui qu’il avait tenu il y a quelques années dans Lost : un personnage-clef rempli de mystères…

Sense-8-s1

Mythologie des sens

Le mystère est d’ailleurs le point central de la série. C’est en tout cas sur une séquence extrêmement troublante que celle-ci prend son envol. Malheureusement, le nombre important de personnages éteint bien vite cette sensation qu’un vaste complot se prépare. En effet, si les protagonistes représentent tous une facette intéressante de nos propres vies, ils prennent vite le pas sur l’intriguant méchant qui s’efface régulièrement au profit d’une psychologie des sensitifs certes pertinente, mais qui fait piétiner l’histoire. Cela dit, rien ne sert d’accabler les Wachowski car il s’agit là d’une série et non d’un film. On peut donc voir cette première saison comme une grande introduction à quelque chose de plus grand. C’est bel et bien le cas, cette longue séquence où tout s’entrecroise dans le dernier épisode de la saison, un peu comme dans Inception, résout certaines énigmes mineures, avec l’orchestration du grand méchant ; mais rien n’est terminé. Le suspens reste entier et le spectateur se dit « que la mythologie Sense8 se poursuive » !

En Bref…
Sense8 est une série d’une originalité rare qui lui permet de se démarquer à une époque où ce format tend à prendre le pouvoir. Les Wachowski (et leurs complices) surprennent par cette histoire très dispersée géographiquement mais qui ouvre l’esprit sur des cultures différentes. Si le nombre de personnages casse parfois la fluidité de l’histoire, on reste tout de même subjugué par un suspens haletant qui nous fait attendre une suite avec impatience…

@ Kévin Lefebvre

   Crédits photos : Netflix

 

Par Kevin Lefebvre le 16 octobre 2018

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