[Critique série] SONS OF ANARCHY – SAISON 5

SÉRIES | 22 juillet 2013 | Aucun commentaire

Titre original : Sons Of Anarchy

Rating: ★★★½☆
Créateur : Kurt Sutter
Réalisateurs : Paris Barclay, Peter Weller, Adam Arkin, Gwyneth Horder-Payton, Karen Gaviola, Billy Gierhart, Guy Ferland, Kurt Sutter
Distribution : Charlie Hunnam, Katey Sagal, Ron Perlman, Maggie Siff, Mark Boone Junior, Kim Coates, Tommy Flanagan, Ryan Hurst, Theo Rossi, Jimmy Smits, Harold Perrineau, Chuck Zito, Sonny Barger, Danny Trejo, Rockmond Dunbar, Benito Martinez…
Genre : Drame/Policier
Diffusion en France : M6/Série Club
Nombre d’épisodes : 13

Le Pitch :
Alors que le club a été profondément bouleversé, Jax doit prendre les commandes. Il peut enfin donner l’orientation qu’il souhaite à SAMCRO. Mais les actes inconsidérés commis dans le passé vont resurgir et mettre à mal l’équilibre fragile qu’il cherche à instaurer…

La Critique :
Sons Of Anarchy est un énorme show. Cela fait 5 ans qu’il monte en puissance à chaque nouvelle saison. Des guest stars prestigieuses, des intrigues de plus en plus denses et des moyens en croissance exponentielle. Mais voilà, des fois, tout cela n’est pas forcément synonyme de perfection. Non pas que la série soit devenue mauvaise avec les années, mais il faut reconnaître qu’elle souffre de certains déséquilibres. Cette saison 5 nous l’a d’ailleurs montré en nous offrant le meilleur et le moins bon de la série tour à tour et tout à la fois.

La saison 4 avait été une véritable rupture, s a noirceur et son côté sanglant avaient surpris des spectateurs pourtant habitués à la violence inhérente à l’univers de la série. Ici, c’est pareil, mais comme on est habitué maintenant, on commence sur les chapeaux de roues ! En effet, cette saison 5 ressemble vraiment à la 4 dans son approche très pessimiste sur le monde des motards, qui est toujours nuancé, mais tire néanmoins plus vers le noir qu’avant. Comme d’habitude, on a droit à de nouveaux personnages, et là deux bonnes idées : Jimmy Smits et Harold Perrineau. Tous les deux sont des acteurs chevronnés qui ont un charisme unique et une longue et riche expérience de la télévision américaine. À eux deux, ils ont joué dans les ¾ des séries cultes de ses dernières années : À la Maison Blanche, Dexter, Oz… Et le dernier Star Wars pour Smits. Ces deux acteurs peuvent désormais accrocher fièrement le fameux logo à la faucheuse sur leur tableau de chasse. L’un, Smits, incarne Nero Padilla, un gangster latino lassé du monde du crime qui cherche à faire les choses plus légalement et qui tombe par hasard sur Gemma. Il va avoir une grosse influence sur Jax vu que leurs visions se rejoignent concernant le business. L’autre est Damon Pope, un gangster ultra influent et animé par la vengeance, sa fille ayant été tuée par Tig dans le final de la saison précédente. Il va peser de tout son poids sur le club pour le plier à ses volontés sanglantes et barbares tout en gardant son âme d’homme d’affaire avisé. Probablement un des méchants les plus retors et impressionnants de la série à ce jour. Si le personnage de Pope n’apparaît pas autant que Nero, son ombre plane sur le destin du club du début à la fin de la saison. Ils font partie des excellentes idées de ce crû 2013 et leur influence sur Jax sera décisive.

Jax, justement était particulièrement attendu au tournant. Sa prise de pouvoir à la fin de la saison 4 laissait présager de gros changements au sein du club. Sa gestion du MC est donc un point important. Et il faut reconnaître que le bonhomme assume pleinement son destin, esquissé depuis les débuts de la série. Il resserre les rangs et, si il est loin de faire un sans faute, il tente de sortir le club de certains de ses pires travers et de remettre les compteurs à zéro pour mieux avancer. Le charisme de Charlie Hunnam n’ayant eu de cesse de se bonifier, cette nouvelle saison représente une nouvelle étape. Mais son jeu d’acteur lui permet aussi de montrer certains aspects sombres et violents qui surprennent chez ce personnage qui a toujours été présenté comme idéaliste. Le pouvoir semble avoir un prix élevé…

Sons-of-anarchy-saison-5

Cette noirceur est en partie due aux épreuves que Jax et le club vont affronter. Du début à la fin le club est secoué par de nombreuses pertes et moments très difficile, illustrant là l’aspect particulièrement hardcore du mode de vie qui est le leur. Je ne vous spoilerais rien de ces instants difficiles, mais attendez-vous à être secoué. Outres ces moments sombres, on en trouve d’autres plus légers ou émouvants, qui permettent aux personnages de se montrer très humain, comme lorsque Unser sort de sa séance de chimio. Il y a même un épisode qui réussit l’exploit d’être fun de bout en bout tout en restant cohérent avec l’ensemble, le 5ème, avec un guest star parmi les plus réussis de la série.

Venons en maintenant à ce qui, à mes yeux, constitue le talon d’Achille de cette saison 5 : la multiplication des intrigues. C’est dommage, car certaines étaient intéressantes et auraient mérité d’être développées, d’autant que pour mener son projet à bien, Sutter à allongé la durée des épisodes à plusieurs reprises. Alors, bien sûr, il y a un fil rouge, mais il est souvent noyé sous des « looses end » qui n’ont pas forcément la maestria de celles de The Wire. Je pense notamment à celle des Nomads qui finalement ne décolle pas vraiment alors qu’elle est importante, mais bon, elle n’offre pas vraiment d’éléments intéressants. Dommage car l’un d’entre eux n’est autre que Chuck Zito, l’ex président des Hells Angels de New York et garde du corps de célébrités. Si il est charismatique, on ne peut pas en dire autant de ses copains plus ou moins interchangeables… dommage. En ce qui concerne Clay, et bien si son bout de chemin est inattendu, il engendre un sentiment de frustration, même si il nous offre quelques beaux moments. Gemma semble complètement perdue, et va réellement se retrouver dans des situations difficiles, notamment vis à vis de Clay, vu qu’elle a démarré une relation avec Nero… Tara est toujours en équilibre (il serait d’ailleurs de bon ton qu’elle trouve enfin sa voie !!!). Otto nous réserve aussi quelques surprises ultra borderline du fond sa cellule. Il y a donc beaucoup de choses, certaines sont menées à terme (les intrigues du Cartel et du secret de Juice entre autres) d’autres non, formant ainsi une passerelle avec la saison à venir.

Ainsi, à l’issue de cette saison très riche, je ressens l’impression d’avoir couru un marathon. Il y a évidemment des bons et des mauvais à côtés de cela, mais j’ai l’impression que cette saison a le ventre un peu mou comparé à la cohérence de la 4ème. Après, restent les bonnes choses, qui font que SoA reste un show de grande tenue : une approche sans concession, une B.O d’enfer, une mise en scène qui s’améliore chaque année… Beaucoup de positif pour assez peu de négatif en somme.

@ Sacha Lopez

Sons-of-anarchy-season5-charactersCrédits photos : FX

Par Sacha Lopez le 22 juillet 2013

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