[Critique série] THE PUNISHER – Saison 2

SÉRIES | 26 janvier 2019 | Aucun commentaire
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Rating: ★★★½☆

Titre original : The Punisher

Origine : États-Unis

Créateur : Steve Lightfoot

Réalisateurs : Jim O’Hanlon, Jeremy Webb, Iain B. MacDonald, Stacie Passon, Jamie M. Dagg, Jet Wilkinson, Michael Offer, Salli Richardson-Whitfield, Alex Garcia Lopez, Meera Menon, Stephen Kay.

Distribution : Jon Bernthal, Ben Barnes, Giorgia Whigham, Jason R. Moore, Amber Rose Revah, Josh Stewart, Corbin Bernsen, Annette O’Toole, Rob Morgan, Deborah Ann Woll…

Genre : Thriller/Action/Drame/Adaptation

Diffusion en France : Netflix

Nombre d’épisodes : 13

Le Pitch :

Frank Castle a quitté New York. Alors qu’il se trouve dans un bar, son chemin croise celui d’une jeune fille visiblement pourchassée par de mystérieux individus. Malgré lui, Castle la défend quand elle se retrouve directement menacée et devient à son tour la cible de l’organisation qui s’est donnée pour objectif d’éliminer la jeune femme. À New York, Billy Russo se remet de ses blessures et fomente sa vengeance…

La Critique de la saison 2 de The Punisher :

Le destin du Punisher sur Netflix semble être scellé à l’heure où cet article est publié. Il est en effet plus que probable que Frank Castle rejoigne Daredevil, Luke Cage et Iron Fist et voit ses aventures prendre fin prématurément. Jessica Jones, dont la saison 3 ne va pas tarder à débarquer devrait elle aussi subir un sort similaire. La faute à Disney donc, qui ne va pas tarder à lancer sa propre plate-forme de streaming… Malgré le succès de certains de ces titres, public ou critique (ou les deux)…

Cela dit, que vaut le deuxième acte des sanglantes pérégrinations de Frank Castle ?

Dans le tas !

La saison 2 de The Punisher débute dans le sang… On retrouve Frank Castle plus que jamais décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds, en dehors de son environnent naturel, à savoir New York, à la campagne et l’action ne tarde pas à prendre le dessus sur tout le reste. Un nouveau personnage fait son apparition, Castle est mêlé à une affaire qui ne le regarde pas, et bientôt sa véritable nature le rattrape. Steve Lightfoot, le showrunner de la série, introduit cette nouvelle saison de la meilleure façon qui soit, c’est à dire en mettant en avant la brutalité du personnage et sa tendance à ne pas faire dans le détail. Jim O’Hanlon, qui réalise les deux premiers épisodes faisant quant à lui preuve d’un dynamisme appréciable quand vient le moment de mettre en scène des bastons hyper violentes comme il se doit. Rien à dire, le début de la saison 2 est excellent. La baston dans le bar en particulier, s’inscrit d’emblée comme l’une des meilleures vues ces dernières années à la télévision, aux côtés des plus sanglantes de Banshee. L’action est lisible, ça tape fort et dur, le sang coule et Castle ne fait pas dans le détail. Par la suite, rapidement, la série nous offre un épisode entier en forme d’hommage à Assaut de John Carpenter. Les personnages sont retranchés dans un poste de police perdu au milieu de nulle-part quand les bad guys attaquent. Là encore ça bouge, c’est sombre et franchement costaud. Il y a bien sûr Billy Russo, désormais devenu Jigsaw, le méchant emblématique des comics, qui enchaîne les tirades malheureuses sur son lit d’hôpital, mais le show ne lui accorde pour le moment pas beaucoup d’importance, préférant se concentrer sur l’action pure et dure, la tension et la violence. Malheureusement, par la suite, quand Frank Castle rentre à New York, les choses se compliquent…

The-Punisher-Josh-Stewart

Tête ou bide ?

La saison 2 de The Punisher met en avant deux méchants : Jigsaw et John Pilgrim. Ce dernier étant le nouveau venu. Un prêtre au passé trouble, ultra cinglé et ultra violent, incarné par le solide Josh Stewart (The Collector). Le soucis étant que jamais le scénario ne parvient véritablement à faire cohabiter les deux dans une intrigue alors déchirée entre deux histoires n’ayant rien à voir l’une avec l’autre. Au milieu, Frank Castle fait ce qu’il peut mais difficile pour lui de ne pas morfler quand le show s’évertue à vouloir mettre en valeur ses tourments psychologiques. La saison 2, après son introduction tonitruante, s’applique ainsi à multiplier les plages de dialogue, devenant un terreau bien trop fertile à un ennui envahissant. Concrètement, et même si le nouveau duo formé par le Punisher et Amy, l’adolescente en détresse, fonctionne vraiment bien, The Punisher n’arrive pas à maintenir l’attention et pêche par excès de confiance. Heureusement, de temps en temps, elle monte aussi dans les tours, histoire de nous rappeler qu’elle en est aussi capable (cf. la baston dans la salle de musculation) mais globalement, entre les scènes entre Billy Russo et sa Psy, celles entre Castle et Amy ou celles entre Castle et son pote Curtis, il y a de moins en moins de place pour les bourre-pifs. Car tout ce qui est exprimé aurait pu l’être, et de manière beaucoup plus éloquente et efficace, en beaucoup moins de temps. Maladroit, le scénario se répète encore et toujours et plombe le show. Et puis franchement, 13 épisodes, c’est beaucoup trop. En substance, la saison 2 de The Punisher souffre des mêmes symptômes que Luke Cage et Iron Fist.

Dans ces conditions, on se dit vite que le show aurait eu tout à gagner en ne se focalisant que sur l’histoire de Pilgrim ou sur la revanche de Russo. En couplant les deux sans jamais faire preuve de cohérence, la série se perd et dilue sa puissance.

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Dommage car ce sont précisément les coups d’éclat de la série qui soulignent ses faiblesses. Dommage car Jon Bernthal tient la baraque avec du cœur, de la sauvagerie et beaucoup d’énergie, faisant de son Punisher bien plus qu’une brute épaisse capable de dessouder cinq types en moins de 30 secondes. Dommage car Giorgia Whigham apporte beaucoup de fraîcheur à la série et dommage car Josh Stewart fait un Pilgrim assez fascinant. Et tant qu’on est dans les regrets, pourquoi avoir autant lésiné sur les cicatrices sur la tronche de Billy Russo ? Dommage…

En Bref…

C’est après un début vraiment excellent, parfaitement raccord avec les intentions de départ, que cette saison 2 s’enlise. De temps à autre elle relève la tête mais l’impression générale, si elle n’est pas négative, est quand même plus mesurée que prévue. Pas la grosse claque attendue donc mais une succession de belles mandales entrecoupées de séquences maladroitement dialoguées. Pour résumer, avec 3 ou 4 épisodes de moins, en resserrant les enjeux, cette saison aurait eu une toute autre gueule.

@ Gilles Rolland

The-Punisher-Jon-Bernthal
Crédits photos : Netflix
Par Gilles Rolland le 26 janvier 2019

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