[Critique série] UMBRELLA ACADEMY – Saison 1

SÉRIES | 22 février 2019 | Aucun commentaire
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Rating: ★★★½☆

Titre original : The Umbrella Academy

Origine : États-Unis

Créateur : Steve Blackman

Réalisateurs : Peter Hoar, Andrew Bernstein, Ellen Kuras, Stephen Surjik, Jeremy Webb.

Distribution : Ellen Page, Tom Hopper, Emmy Raver-Lampman, Robert Sheehan, Mary J. Blige, Cameron Britton, David Castañeda, Aidan Gallagher, Colm Feore, Adam Godley, John Magaro, Sheila McCarthy, Justin H. Min…

Genre : Fantastique/Action/Adaptation

Diffusion en France : Netflix

Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :

En 1989, le même jour, un peu partout sur la planète, 43 femmes donnent subitement naissance à 43 enfants sans être au préalable tombées enceintes. Sir Reginald Hargreeves, un milliardaire, décide d’en adopter le plus possible et parvient à en réunir 7. Des enfants dotés de super-pouvoirs à l’exception d’un. Vanya, elle, est ordinaire. Tous les autres peuvent soit se téléporter, converser avec les morts ou encore influencer la volonté des personnes. Ensemble, ils forment l’Umbrella Academy. Leur père les préparant à un jour, sauver le monde… Mais devenus adultes, les membres d’Umbrella Academy évoluent chacun de leur côté. À la mort de leur père, ils conviennent néanmoins de se réunir et découvrent que l’apocalypse est pour bientôt. Très bientôt…

La Critique de la saison 1 de Umbrella Academy :

Ces derniers temps, Netflix a fait le ménage dans son catalogue, virant petit à petit tous les super-héros Marvel, de Daredevil à Jessica Jones. Il y sont tous passés sans exception. Et c’est d’ailleurs à la veille du « renvoi » du Punisher et de Jessica Jones qu’est arrivée Umbrella Academy, une série elle aussi super-héroïque adaptée non pas d’un comics Marvel mais d’un comics Dark Horse. Une série qui a déboulé en fanfare, parvenant d’emblée à attirer et à retenir l’attention. À juste titre. Et tant pis si, à bien y regarder, Umbrella Academy souffre finalement aussi du même défaut que la plupart des séries Marvel/Netflix, tout en s’en inventant de (petits) nouveaux…

X-Misfits

Si on voulait présenter Umbrella Academy à quelqu’un, en quelques mots on pourrait dire qu’il s’agit du parfait croisement entre X-Men, Misfits et Miss Peregrine et les enfants particuliers. Au fond, cela suffit à cerner le concept et la tonalité. Umbrella Academy étant typiquement le genre de d’œuvre qui tente de proposer autre chose que ce que son simple postulat suggère (des super-héros cherchent à sauver le monde) en se raccrochant à plusieurs références. Souvent en décalage, cette saison 1 fait ainsi preuve d’une prétention légèrement exacerbée quand vient le moment de s’assumer et cherche souvent à s’éloigner des codes propres à X-Men (par exemple) pour s’en inventer et épaissir son propos. Là où X-Men, toujours, parlait du rejet de la différence dans une société cloisonnée et prisonnière de ses préjugés, Umbrella Academy peine à imposer un véritable équilibre et ne peut s’empêcher de s’éparpiller, au point qu’au bout d’un moment, à mi-saison à peu près, son récit perd en clarté, devient confus, inutilement alambiqué et aussi curieusement plus prévisible. Tout se mélange, les personnages ont parfois du mal à trouver leur place dans cette dynamique bordélique et à la fin, si beaucoup de choses finissent par s’imbriquer, parfois tant bien que mal, le ridicule s’invite un peu à la fête et finit de rendre le tout un peu trop bancal pour convaincre pleinement. Le pire étant qu’en voulant esquiver les clichés propres aux films ou séries de super-héros, Umbrella Academy rentre parfois complètement dedans. Dans le déni mais quand même…

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Apocalypse bientôt

Mais attention, car Umbrella Academy parvient néanmoins à imposer une tonalité intéressante au point de réussir à se montrer plus qu’à son tour captivante. Il y a clairement un gros soucis de rythme (avec 2 ou 3 épisodes en moins, la saison aurait gagné en dynamisme et en clarté, comme la plupart des séries Marvel), mais les morceaux de bravoure, notamment du côté de l’action, sont nombreux. Visuellement, le show possède une certaine prestance et si quelques personnages peinent à trouver leur place, d’autres arrivent à s’imposer avec flamboyance. On pense notamment à Numéro 5 et à Hazel, probablement les meilleurs du lot. D’autres, comme Klaus, sont plus problématiques. Le fait que ce dernier soit interprété par un Robert Sheehan cabotin au possible qui fait la même chose que dans Misfits, joue dans ce constat. Il y a aussi l’évolution de Vanya, le personne interprété par Ellen Page, qui bien qu’intéressant, se montre très prévisible. D’autres, comme Diego ou Cha-Cha peinant eux aussi à trouver leur place. Malgré tout, les acteurs eux, si on fait donc exception du cabotinage de Sheehan et de l’écriture un peu bordélique, sont globalement excellents. Surtout Cameron Britton (Hazel) et Aidan Gallagher (Numéro 5) en fait. Britton qui, après sa fantastique performance dans Mindhunter prouve une nouvelle fois de quel bois il est fait. Lui et une poignée d’autres tirent en permanence le show vers le haut, incarnant ses valeurs et soulignant sa volonté de mixer les tonalités, entre action pure, fantastique et drame.

Bouffer à tous les râteliers

Le principal problème de cette saison 1 est de trop s’éparpiller. Et si on peut tout à fait se laisser porter par l’intrigue, difficile pour autant de ne pas voir que celle-ci se retrouve régulièrement parasitée par un trop plein d’informations, alors que paradoxalement, le montage et toujours cette volonté maladroite de sortir des sentiers battus, ramènent la série à sa condition de noble tentative un peu trop zélée et surtout bien trop touffue pour son propre bien. Disons au fond qu’Umbrella Academy sait noyer le poisson. Elle sait attirer notre attention sur des choses pour faire oublier ses défauts. En exploitant une violente frontale qui nourrit l’aspect conte de fée pour adultes ou en multipliant les effets de manche. Jusqu’au moment où l’ennui commence à pointer le bout de son nez crochu et met justement en évidence les dits-défauts de fabrication. Malgré les excellentes idées, la mise en image souvent impressionnante (Pogo est saisissant de réalisme) et les numéros convaincants de certains acteurs donc…

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En Bref…

La première saison d’Umbrella Academy s’impose comme un honnête divertissement mais son intrigue inutilement complexe, le rythme en dents de scie et cette propension à faire preuve d’une prétention hors sujet, finissent de la plomber. Au final, même si les choses s’arrangent au fil des épisodes et qu’on a bel et bien hâte de voir une saison 2 à la fin, le bilan est loin d’être aussi positif qu’espéré…

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Netflix
Par Gilles Rolland le 22 février 2019

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