[Critique] BLOOD CREEK

STARVIDEOCLUB | 19 mars 2012 | 1 commentaire

Titre original : Town Creek

Rating: ★★½☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Joel Schumacher
Distribution : Dominic Purcell, Henry Cavill, Emma Both, Michael Fassbender, Shea Whigham, Rainer Winkelvoss, Joy McBrinn…
Genre : Horreur/Fantastique
Date de sortie : 1er mars 2012 (DTV)

Le Pitch :
1936 : Richard Wirth, un expert en occultisme mandaté par le Troisième Reich, débarque à Town Creek dans l’espoir de mener à bien ses recherches sur les légendaires pierres runiques.
Plus de trente ans plus tard, Evan, un ambulancier reçoit la visite impromptue de Victor son frère, qu’il croyait mort. Ce dernier lui demande de l’aide pour se venger des tortionnaires qui l’ont retenu captif pendant deux ans. Les deux frères vont vite se retrouver confronté à Richard Wirth, devenu entre temps une créature avide de sang…

La Critique :
Dans les années 80, Joel Schumacher fait office de valeur sure d’Hollywood. Réalisateur plébiscité, il dirige les plus grands. On lui doit Génération Perdue, le très bon teen movie vampirique, L’Expérience interdite, un thriller ésotérique avec Kevin Bacon, Julia Roberts et Keifer Sutherland, Chute Libre, excellent drame social avec Michael Douglas, ou encore Le Client, thriller emblématique de la première moitié des années 90. Alors en pleine bourre, Schumacher trébuche lorsqu’il livre avec Batman Forever, sa vision techno-gay du film de super-héros. Deux ans plus tard, en 1997, il enfonce le clou et transforme Batman & Robin, en gigantesque rave party où les figures emblématiques de Gotham City en prennent pour leur grade. Clooney, alors sous le costume de l’homme chauve-souris, pense que sa carrière est finie et Schwarzenegger, qui incarne le méchant Mister Freeze semble sous l’influence d’une drogue d’origine inconnue. Le film est un ratage total et devient l’unité de mesure qui encore aujourd’hui s’utilise pour jauger de la qualité d’une adaptation de comics. Les pontes des grands studios semblent alors renâcler à offrir à Schumacher de gros budgets et le cinéaste s’enfonce peu à peu. En témoigne le torture porn putassier 8 mm avec Nicolas Cage ou encore son anecdotique Bad Company. À vrai dire, seul Phone Game permet à Schumacher de relever la tête. Depuis ce malin petit tour de force, le réalisateur s’enfonce à nouveau et touche le fond avec Le nombre 23 en 2007. Et si certains de ses films récents ne font pas non plus office de gros navets (Veronica Guerin, Twelve…), on peut par contre affirmer sans avoir peur de se tromper que l’homme n’est plus en odeur de sainteté dans le milieu.

Blood Creek et sa sortie discrète dans les bacs dvd viennent confirmer cet état de fait.

 

Pourtant, ce film d’horreur qui lorgne salement vers le slasher a retenu notre attention. Un intérêt dû principalement à la présence au générique de l’excellent Michael Fassbender (Hunger, Shame, etc…). Bon en fait, il se trouve que l’on ne voit Fassbender que dix minutes au début et dix minutes à la fin. Ce dernier passant tout le reste du temps à faire le tour d’une baraque affublé d’un maquillage qui ne permet pas de s’assurer de sa véritable présence au moment du tournage. Passons et admettons : c’est bien Fassbender qui se cache derrière la peau pourrie de ce nazi féru de sciences occultes. Pour autant, l’acteur ne sauve pas le film qui, sans être forcément déshonorant s’avère assez soporifique.

On suit donc avec un intérêt décroissant cette curieuse histoire qui voit deux frères opposés à un nazi zombie plutôt furax. Dominic Purcell (Prison Break) et Henry Cavill (le prochain Superman) qui incarnent les deux frangins et qui ne sont pas sans rappeler les frères de Prison Break, (Cavill et ses faux airs de Michael Wentworth) ont bien du mal à maintenir une tension déjà fragile. Blood Creek est un film d’horreur tout ce qu’il y a de plus classique. Un long-métrage à petit budget qui se rapproche du huis-clos (toute l’action est centralisée aux abords d’une ferme) et qui réserve quand même de grands moments « nanardesque » pas piqués des vers. En cela, l’attaque du cheval zombie fait office de sommet. Une séquence qui peut (doit) prêter à rire et qui permet au film de toucher du doigt ses limites. Principalement à cause d’effets numériques plus que laborieux.

Aux commandes de ce trip horrifique plus ou moins old school et anachronique, le réalisateur septuagénaire ne crée par la surprise. Et ce n’est pas une surprise. Tout simplement car nous n’attendions rien de particulier de ce film. Le pilotage automatique est de rigueur et le pire est évité. Notamment grâce à une utilisation massive d’hémoglobine via quelques scènes plutôt réussies.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Lionsgate

Par Gilles Rolland le 19 mars 2012

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[…] de distribuer ses longs-métrages. Et si son film d’horreur bancal avec Michael Fassbender, Blood Creek, a directement atterri dans les rayonnages des supermarchés chez nous, Twelve et ce dernier […]