[Critique] ELFE

STARVIDEOCLUB | 22 décembre 2012 | Aucun commentaire

Titre original : Elf

Rating: ★★★★½
Origine : États-Unis
Réalisateur : Jon Favreau
Distribution : Will Ferrell, Zooey Deschanel, James Caan, Bob Newhart, Edward Asner, Mary Steenburgen, Daniel Tray, Michael Lerner, Peter Dinklage, Kyle Gass…
Genre : Comédie
Date de sortie : 3 décembre 2003

Le Pitch :
Abandonné à la naissance, le petit Buddy se retrouve à l’orphelinat le soir de Noël, peu avant l’arrivée du Père-Noël. Alors que ce dernier dépose les cadeaux au pied du sapin, Buddy se glisse malencontreusement dans son sac et se retrouve au Pôle Nord, au milieu des elfes. Élevé comme un des leurs, Buddy n’arrive pourtant jamais à véritablement s’intégrer, forçant son père adoptif, à lui avouer la vérité sur ses origines. Dès lors, Buddy décide de rallier New York pour faire la connaissance de son vrai géniteur…

La Critique :
Quand il tourne Elfe, Will Ferrell n’est pas encore la superstar qu’il deviendra par la suite. Pour autant, aux États-Unis (car en France, il n’est pas encore suffisamment populaire pour voir ses films rameuter les foules), le comédien n’est pas un inconnu. Réputé pour sa verve comique, superbement exploitée dans l’émission Saturday Night Live, on a déjà pu le voir à l’œuvre dans les deux premiers Austin Powers, ou encore dans les excellents Une Nuit au Roxbury, Zoolander et Retour à la Fac.
Avec Elfe, Ferrell se retrouve par contre seul en tête d’affiche d’un film important, piloté par Jon Favreau, le futur réalisateur du diptyque à succès Iron Man.
C’est donc armé d’un solide sens de l’humour que l’acteur déboule au Pôle Nord, dans la peau d’un Elfe du Père Noël à la recherche de ses origines. Et sans surprise, c’est lui qui porte le long-métrage, constituant du même coup la principale bonne raison de se jeter dessus.

Car soyons honnête. Sans Will Ferrell, Elfe ne serait probablement qu’un énième film de Noël destiné à nourrir la masse de productions montées à l’occasion des fêtes de fin d’année et nourri aux bons sentiments et à une morale bien pensante, très raccord avec les valeurs traditionnelles familiales. En soi, rien de mal bien sûr, mais pas de quoi sauter au plafond.
Grâce à Will Ferrell et à son génie, Elfe se transforme en une comédie complètement et superbement à la ramasse, où on retrouve bel et bien ces valeurs familiales, mais où l’abattage de l’acteur fait toute la différence.
Will Ferrell est dans une forme olympique. Il incarne à la perfection ce grand dadais complètement en décalage avec un monde qui ne l’accepte pas, aussi cynique et agressif que lui est naïf et avenant. Le comédien se fait plaisir (et nous avec bien sûr) en exploitant avec une outrance qui force le respect la moindre occasion de pousser son personnage et son côté absurde dans ses derniers retranchements. À l’écran, le spectacle est total et voit Will Ferrell tailler le bout de gras avec un bonhomme de neige, avec un narval géant, traverser une forêt de sucre d’orge, écrire des lettres entières au Télécran, chanter n’importe quoi, se prendre de plein fouet un taxi dans New York ou encore emballer Zooey Deschanel sur une piste de patins à glace.
Tandis que le film déroule sa partition classique en filigrane, Ferrell mange des spaghettis avec du sirop d’érable, s’enfile deux litres de coca d’une traite et lâche un rôt monumental à table. À la manière de Tom Hanks dans Big, le jeu de l’acteur est régressif à souhait, ne tombe jamais dans la vulgarité et se paye le luxe de dispenser un bel état d’esprit plein de joie et de bonne humeur, tout à fait en adéquation avec le contexte festif.

À ses côtés, les autres comédiens sont comme contaminés par la tornade Ferrell. Que ce soit la pétillante Zooey Deschanel, galvanisée par l’énergie de son partenaire et tout à fait compétente et à sa place dans les joutes verbales, quand il s’agit de jouer dans le décalage, James Caan, le grincheux de service, ou encore la galerie de seconds couteaux de talent, comme Kyle Gass (le guitariste de Tenacious D) et Peter Dinklage (alias Tyrion Lannister de Game of Thrones). À la réalisation, Jon Favreau fait un boulot correct et en somme toute très balisé. Il laisse les coudées franches à sa star, certainement conscient qu’un tel génie ne peut que tirer son film vers les sommets.
Comme par miracle, le scénario, écrit par un certain David Berenbaum, plus tard responsable des Chroniques de Spiderwick ou du Manoir Hanté et les 999 fantômes, arrive lui à aussi laisser le champs libre à Ferrell, pour assurer le show, tout en dispensant la morale qui va bien avec ce genre d’exercice.

La conséquence directe d’un tel mélange entre la folie douce d’un acteur inspiré et les codes du film familial de Noël, débouche sur une œuvre un peu bancale, aux différents niveaux de lectures. Les enfants pourront y voir une comédie sympathique qui apprend la tolérance, l’importance du partage et qui propage l’esprit de Noël, et les adultes se gondoleront comme des sauvages devant les mimiques et autres répliques d’un Will Ferrell en état de grâce. De quoi faire de Elfe, l’un des meilleurs films de Noël des années 2000. Et fédérateur avec ça !

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Metropolitan FilmExport

Par Gilles Rolland le 22 décembre 2012

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