[Critique] JUMANJI

STARVIDEOCLUB | 25 décembre 2014 | 1 commentaire
Jumanji-affiche-France

Titre original : Jumanji

Rating: ★★★★☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Joe Johnston
Distribution : Robin Williams, Kirsten Dunst, Bradley Pierce, Jonathan Hyde, Bonnie Hunt, David Alan Grier, Bebe Neuwirth, Patricia Clarkson…
Genre : Fantastique/Aventure/Comédie
Date de sortie : 14 février 1996

Le Pitch :
Jumanji est un jeu fascinant, mais très dangereux. Alan, un jeune garçon, l’a appris à ses dépends, lui qui fut projeté en pleine jungle, dans une dimension parallèle, après un lancer de dés malheureux. 26 ans plus tard, alors qu’une sœur et son frère ont repris la partie en cours, Alan revient dans le monde réel. Mais le Jumanji n’en a pas encore fini avec lui…

La Critique :
C’est avec Chérie, j’ai rétréci les gosses, que le réalisateur Joe Johnston a fait son entrée dans la cour des grands. En enchainant avec Les Aventures de Rocketeer, puis avec Jumanji, le cinéaste s’est bâti une réputation de faiseur d’images qui lui valut d’être comparé (dans une moindre mesure) à Steven Spielberg. Jurassic Park 3, que Johnston a livré en 2001, ayant confirmé cette filiation et sa condition d’honnête artisan sincère et généreux.

Jumanji raconte une histoire redoutablement efficace. En axant sa narration autour d’un jeu de société aussi magique que mystérieux, le film s’avère super ludique et immersif. Dès que la partie commence et que les dès annoncent aux participants à quelle sauce ils vont être mangés par les créatures qu’abrite l’univers dont ils viennent, sans le savoir, d’ouvrir les portes, le spectateur se retrouve emporté et participe d’une certain façon lui aussi. Le personnage principal, dans un premier temps enfant, se place quant à lui dans une dynamique très proche des productions Amblin (et autres) comme E.T., Gremlins, ou encore, pour sortir du cadre du fantastique, de Stand By Me, rapprochant ainsi le long-métrage d’une époque, alors pas si éloignée et souvent synonyme de qualité, en ce qui concerne les divertissements grand public.
Persécuté, timide, écrasé par une figure paternelle autoritaire, Alan, ce jeune héros, devient un adulte hors champs, alors qu’il est prisonnier du jeu. Du coup, alors même qu’on le retrouve sous le traits de Robin Williams, c’est une belle métaphore sur le passage à l’âge adulte qui se dessine devant nos yeux, ainsi qu’une réflexion plus pertinente que prévu sur le temps qui passe et sur ses effets. Le fait même que la luxueuse maison d’Alan, devienne, suite à sa disparition, complètement délabrée, à l’image de la ville dans sa quasi-intégralité, en dit également beaucoup plus sur ce que cherche à faire passer le film.
Idem pour ce qui est de la relation père-fils au centre de l’intrigue. Là aussi, Jumanji s’avère plus fin qu’il n’y paraît, notamment via le double emploi de Jonathan Hyde, à la fois père et chasseur, protecteur et prédateur…

Jumanji-Robin-Williams

Cela dit, Jumanji est aussi et surtout une formidable aventure. Certes Johnston n’est pas Spielberg, mais pour ce qui est de prendre le spectateur par la main pour l’amener sur un roller-coaster d’émotions fortes, ce n’est pas un manchot non plus. Soutenu par des effets-spéciaux pour l’époque plutôt révolutionnaires, qui permettent à toute une ménagerie d’animaux sauvages de déferler dans la réalité des participants pour tout saccager, Jumanji s’apparente à une succession quasi-ininterrompu de morceaux de bravoure visuels. L’arrivée du lion, les singes facétieux, la charge des rhinocéros, soit autant de séquences marquantes, et encore aujourd’hui, presque 20 après la sortie du film en salle, pour le moins spectaculaires.
Le show ne manque pas de générosité… ni d’humour. Le réalisateur ne perd jamais de vue la condition de son film, qui, si il aborde un sous-propos plus mature, reste un divertissement très grand public. L’humour tient alors une place de choix. Le personnage du flic, incarné par David Alan Grier, s’avère très efficace quand il s’agit de faire marrer, tout comme, bien entendu, le grand Robin Williams. Certes, Jumanji n’est pas son plus grand film. Cependant, Alan, son personnage, lui permet de faire parler une science de l’entertainment remarquable, et de rappeler à ceux qui l’avaient oublié, à quel point Williams était doué, lui ce digne héritier d’un humour à la fois visuel et verbal, quelque part entre Buster Keaton et Jerry Lewis. Là, il est partout, et fait des merveilles, sans jamais se départir d’une émotion qu’il sait diluer avec l’humour pour mieux encourager l’empathie envers son personnage et, par ricochet, envers le film.
À ses côtés, portée par une énergie dont Williams se fait le vecteur, Kirsten Dunst (alors en pleine ascension vers la gloire hollywoodienne) fait également des pieds et des mains, entourée par toute une troupe d’acteurs au diapason, dont l’excellente Bonnie Hunt.

Revoir Jumanji aujourd’hui, c’est à coup sûr ouvrir les vannes à une nostalgie, malheureusement renforcée par le fait qu’à l’instar du jeune Alan, Robin Williams a aussi disparu. Lui par contre, ne reviendra pas, quel que soit le sort que les dès nous réservent. Son sourire, de même que son formidable sens du spectacle marqué par une générosité rare, contribuent à inscrire Jumanji au Panthéon du divertissement populaire, tout en lui assurant une universalité sur laquelle le temps n’aura jamais vraiment de prise.

@ Gilles Rolland

Jumanji

Par Gilles Rolland le 25 décembre 2014

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[…] de la mise en chantier d’un remake de Jumanji a fait grincer un max de dents. Quand il fut clair que le nouveau projet serait en fait une suite, […]