[Critique] PRÉDICTIONS

STARVIDEOCLUB | 20 décembre 2012 | Aucun commentaire

Titre original : Knowing

Rating: ★★★☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Alex Proyas
Distribution : Nicolas Cage, Rose Byrne, Chandler Canterbury, Ben Mendelsohn, Nadia Townsend, Adrienne Pickering, Liam Hemsworth, Danielle Carter…
Genre : Catastrophe/Thriller
Date de sortie : 1 avril 2009

Le Pitch :
L’école du petit Caleb fête en grande pompe ses 50 ans. Pour marquer le coup, une cérémonie est organisée durant laquelle est déterrée une capsule temporelle renfermant les dessins des élèves présents dans l’établissement l’année de son inauguration. Alors que tous les enfants récupèrent leurs dessins venus du passé, Caleb lui, tombe sur une feuille contenant une mystérieuse série de chiffres.
Son père, un statisticien super balèze, est persuadé que ces chiffres correspondent aux dates de toutes les grandes catastrophes de l’histoire récente. Son cœur s’emballe quand il s’aperçoit que trois d’entre-elles ne se sont pas encore produites et surtout que la dernière semble annoncer l’apocalypse…

La Critique :
Prédictions pose un gros dilemme : peut-on apprécier un film qui semble faire la propagande d’une idéologie relativement proche de celle des scientologues ?
Car Prédictions n’est pas Armageddon ou Deep Impact. Il surfe sur des croyances mystiques plus que contestées (car au centre d’un certain nombre de cultes sectaires comme la scientologie) et non pas sur de simples enjeux humains, qui consistent à opposer l’humanité à un cataclysme évitable (ou pas). Le film d’Alex Proyas est sombre, car son personnage central, incarné par Nicolas Cage a beau être un scientifique balèze et burné, rien ne lui permet d’empêcher ce qui se prépare. Au mieux, il peut limiter les dégâts et au pire, il peut/doit, s’en prendre plein la poire.
Et c’est justement quand la résignation prend la place de la lutte, que Prédictions enrobe son propos central de thématiques hurluberlues.
Pour autant, pas de quoi bouder son plaisir ! On est pas non plus chez Christian Duguay et son Battleship Earth, pamphlet tout naze de science-fiction adapté d’un bouquin du père de la scientologie L. Ron Hubbard. Prédictions, si on fait exception de ces lapins blancs et de ces mystérieux bonhomme qui murmurent dans les bois (qui a vu/verra comprendra), est un film catastrophe qui brille tout d’abord par son ambiance et tout spécialement par sa réalisation pleine d’ampleur.

Alex Proyas n’est pas n’importe qui. The Crow c’est lui, tout comme l’excellent Dark City. Deux œuvres qui illustraient la patte d’un type inventif et suffisamment talentueux, pour matérialiser à l’écran ses idées et ses concepts les plus fous.
Bon, c’est sûr, par la suite, I Robot a clairement démontré que Proyas n’était pas infaillible, même si au fond, pour ce qui est des aspects purement spectaculaires, le film était plutôt réussi.
Avec Prédictions, Proyas confirme que derrière une caméra, il gère et son dernier film en date a de la gueule. Particulièrement au vu des deux incroyables scènes (le crash aérien et l’accident de métro), ahurissantes de maîtrise et tétanisantes à souhait. Le rythme est impeccable et les effets-spéciaux tout particulièrement efficaces, avec une mention au crash aérien et son (faux) plan-séquence virtuose, qui marque durablement. Le tout baigné d’une lumière tout à fait pertinente, qui semble accompagner la déliquescence d’un monde prêt à périr dans les flammes.

Autre bon point pour Prédictions : Nicolas Cage ! Où qu’il soit, l’acteur est comme un poisson dans l’eau. Ses détracteurs ne seront bien sûr pas du tout d’accord avec cette affirmation, mais ses fans salueront une prestation qui joue sur la retenue. Même quand son personnage tête une bouteille de whisky, Cage reste en retrait, tout en émotion contenue. De sa part, quand on connait sa géniale propension à faire des caisses du moindre truc, c’est notable.

Pour ce qui est du reste, Prédictions demeure un divertissement très cloisonné, à la progression cousue de fil blanc. Correctement écrite, cette histoire banale et pourtant assez prenante, déroule une intrigue en forme d’énigme, qu’il est tentant de suivre, sans pour autant se sentir passionné.
On reste dans le classique. Celui avec un petit c. Alex Proyas donne tout quand il fait parler la poudre, mais reste sage ensuite, comme conscient que cette chronique de fin du monde annoncée, ne révolutionnera pas le genre. Et c’est d’ailleurs dans cet état d’esprit que le film aurait dû se clôturer, car au lieu de cela, il part dans une direction complètement fantaisiste. Un dénouement qui permet de revenir sur l’aura pas super super que dégage alors le métrage. Les scientologues semblent planer sur cette fin qu’il vaut mieux prendre au second degré.
Car oui, Alex, pourquoi n’as-tu pas arrêté les dégâts après ce bouquet final pyrotechnique aussi monumental que puissant ? Pourquoi les lapins et pourquoi les galets noirs ? Pourquoi ?

@ Gilles Rolland

Crédits photos : SND Diffusion

Par Gilles Rolland le 20 décembre 2012

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