[Critique] ROBOCOP 2

STARVIDEOCLUB | 23 novembre 2012 | Aucun commentaire

Titre original : RoboCop 2

Rating: ★★★½☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Irvin Kershner
Distribution : Peter Weller, Nancy Allen, Dan O’Herlihy, Tom Noonan, Robert Doqui, John Glover, Mario Machado, Leeza Gibbons, John Ingle, Belinda Bauer, Gabriel Damon…
Genre : Science-Fiction/Action/Saga/Suite
Date de sortie : 5 septembre 1990

Le Pitch :
Alors que l’OCP tente de faire main basse sur la ville de Detroit, une nouvelle drogue, le nuke, déferle dans les rues, contrôlée par une sorte de gourou nommé Cain. Alors que la police semble complètement dépassée, RoboCop continue ses rondes, avec une ferveur qui lui est propre. Mais les temps sont durs pour le super-policier dont le statut est menacé. En effet, l’OCP, qui est responsable de sa mise en service, cherche un autre cobaye, en vue de lancer RoboCop 2, une nouvelle machine, plus sophistiquée, à la puissance de feu sans précédent…

La Critique :
Exit Paul Verhoeven et bienvenue Irvin Kershner, propulsé à la barre de la suite de l’un des plus grands films de science-fiction du septième-art. Connu pour avoir réalisé le meilleur épisode de la saga Star Wars, à savoir L’Empire contre attaque, Kershner n’est pas Verhoeven, mais ne manque pas de gouaille pour autant. Son RoboCop le prouve allègrement et enchaîne les séquences outrancières, avec un second degré et une radicalité qui, à la longue, forcent le respect.
Conscient du statut de film culte du précédent opus, Kershner ne cherche pas forcement à innover, mais plutôt à prolonger le propos que Paul Verhoeven s’était efforcé d’illustrer précédemment.

RoboCop 2 n’est pas fait du même alliage que son illustre aîné. On s’en aperçoit très vite. Est-il mauvais pour autant ? Non, loin s’en faut. Basé sur un script co-écrit par le fameux Frank Miller (auteur des cultissimes comics Sin City, Batman : The Dark Knight Returns ou encore 300, pour ne citer que les œuvres les plus connues), le long-métrage sent le souffre et le pétrole à plein nez.
Plutôt que de miser sur la finesse, Miller et Kershner boostent leur film à la nitro et envoient du lourd. Résultat, RoboCop 2 est très violent, drôle, décalé et pour le moins extrême. Une prouesse, car au final, s’il apparaît quand même plus creux que le film de Verhoeven, ce RoboCop là semble par contre encore plus sauvage.
Du sang, RoboCop 2 en regorge. Et pour faire gicler l’hémoglobine et les autres fluides qui parcourent l’endosquelette du héros, les scénaristes ont mis le paquet sur l’équipée sauvage des bad guys. Cain, le gourou, responsable de l’arrivée sur le marché de la drogue appelée nuke, est un véritable enfant de salaud comme on en fait plus (ou trop peu). Incarné avec une truculence savoureuse par l’excellent Tom Noonan (vu aussi dans le génial Manhunter (Le Sixième Sens) de Michael Mann), Cain ni va pas avec le dos de la cuillère et défouraille à tout va. Mais si Cain est bel et bien un méchant tout ce qu’il y a de plus abject, c’est du personnage incarné par le jeune Gabriel Damon que provient le malaise. On parle ici d’un méchant de 12 ou 13 ans, totalement borderline, qui donne leurs shoots aux junkies et qui utilise son statut de gosse pour buter (ou tenter de le faire) ceux qui se mettent en travers de son chemin. Parrain de la pègre en devenir, Hob -c’est son nom- est un pur concentré de méchanceté vile. Décontenançant RoboCop lui-même qui est confronté à des visions résiduelles de son propre fils, lorsqu’il fait face à ce criminel pas comme les autres.

Et vas-y que j’organise un désossage en règle du héros, 50% homme, 50% machine, dans un déferlement hargneux d’une machine qui souffre ! RoboCop 2 remplit sa part du contrat. Avant la douche froide RoboCop 3, le deuxième épisode joue la carte de la démesure et tape là où ça fait mal. Avec le premier opus, Verhoeven avait dépeint une société futuriste certes fantasmée, mais pourtant réaliste dans ses dérives, sous couvert d’une violence en forme de sombre prophétie. Dans la suite, tout est multiplié par deux, sauf la substance profonde bien sûr, toujours présente, mais un peu noyée dans ce déferlement sauvage de violence graphique.
Que ce soit les affrontements, la tronche du méchant Cain, les fausses pubs hilarantes ou encore le caractère de RoboCop, parfois un peu aux fraises, RoboCop 2 donne un grand coup de pompe dans la fourmilière, privilégiant la forme, au fond. De quoi en faire un long-métrage foutraque et assez jubilatoire, profondément marqué par la sensibilité « comic book » de Frank Miller. L’orage avant le calme de RoboCop 3, qui viendra sonner le glas de Murphy, tout comme de RoboCop, quelques années plus tard…

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Orion Pictures Corporation

Par Gilles Rolland le 23 novembre 2012

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