[Critique] ROCKY

STARVIDEOCLUB | 3 mars 2012 | 12 commentaires

Titre original : Rocky

Rating: ★★★★★
Origine : États-Unis
Réalisateur : John G. Avildsen
Distribution : Sylvester Stallone, Talie Shire, Burgess Meredith, Burt Young, Carl Weather, Joe Spinell, Stan Shaw, Jimmy Gambina, Tony Burton, Pedro Lovell, Frank Stallone, Joe Frazier…
Genre : Drame
Date de sortie : 27 mars 1977

Le Pitch :
Rocky Balboa traine ses guêtres sur les docks de Philadelphie où il collecte les dettes impayées pour un usurier local. En parallèle, Rocky dispute de temps à autre des matchs de boxe pour quelques dollars. La vie n’est pas tendre avec le jeune homme qui a mis depuis bien longtemps ses rêves au placard. Pourtant, un jour, Apollo Creed, le boxeur Champion du Monde des poids lourds propose contre toute attente à Rocky un combat pour le titre…

La Critique :
Impossible de remonter aux origines de Rocky sans évoquer le nom de Chuck Wepner. Ce boxeur, quasi inconnu, dispute en 1975 un match contre le tout-puissant Mohammed Ali, qui prend la chose comme une formalité d’usage. Le combat, qui aurait dû se terminer rapidement se prolonge, au grand étonnement du public et des bookmakers. Wepner tient la distance et s’il est finalement déclaré perdant par les juges, le boxeur de seconde zone démontre d’une ténacité incroyable, réussissant même à envoyer une fois le grand Ali au tapis (pour voir la vidéo du combat c’est ici !).

Devant sa télé, le jeune Sylvester Stallone est profondément marqué par cette grande leçon de courage. Si marqué qu’il décide illico d’écrire un scénario largement inspiré de cette incroyable histoire. Le script séduit les producteurs Irwin Winkler et Robert Chartoff qui lancent la production de Rocky. Stallone se bat pour s’imposer dans le premier rôle et le tournage débute. Tant pis pour James Caan, Robert Redford ou Burt Reynolds qui étaient sur les rangs, Stallone, qui n’a qu’une douzaine de rôles plus ou moins mineurs dans sa besace embrasse le destin de Rocky Balboa. Dès lors, le personnage lui collera à la peau…
Plus qu’un simple rôle, Rocky fait partie intégrante de Stallone. Alors en pleine galère, Stallone s’extirpe de la fange des acteurs oubliés grâce et avec Rocky. Stallone gagne ses galons. On le compare à l’époque aux plus grands. Il ne cessera d’évoluer avec son personnage. Comme Rocky, Stallone en prendra plein la gueule mais se relèvera toujours. Si Rocky a survécu à Apollo, Sly de son côté, se relève des navets, des Arrête ou ma mère va tirer, des Judge Dredd ou des Driven. Les deux « personnages », partagent les mêmes crises d’égo, un patriotisme parfois un peu lourd, des victoires, des larmes et des rires. Ce n’est pas pour rien, si avant Rambo, Rocky est LE personnage de Stallone. Celui qui restera dans les mémoires.
Un type ordinaire, au destin extraordinaire. Un gars simple avec du cœur et du courage, qui délivre dans ce premier volet tout particulièrement, une grande leçon de vie dénuée de cynisme. C’est ça aussi qui est bien chez Rocky. Tout le monde peut s’identifier à son parcours, à sa naïveté, à son bon sens et à ses erreurs. Des traits de caractère qui le rendent forcement attachant.

Au delà des parodies, des moqueries et des ersatz, Rocky demeure donc un chef-d’œuvre intemporel. On peut parler chiffre en étalant les récompenses glanées par le film : Oscar du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur montage, des nominations pour Stallone (acteur et scénario), Talia Shire, Burt Young, Burgess Meredith, Bill Conti (pour la musique), la liste est longue et encore aujourd’hui, le film est régulièrement cité comme étant l’une des plus belles illustrations du fameux rêve américain.

J’ai du voir Rocky une bonne vingtaine de fois. Depuis la toute première fois, à 7 ou 8 ans, à il y a une poignée de jours. À chaque fois le frisson est le même. Le temps n’a pas d’emprise sur mes ressentis et l’écho que le film trouve en moi n’en finit pas de prendre de résonner. Que ce soit dans le fond ou dans la forme, Rocky reste pour moi un classique absolu.

Un film qui contient de plus l’une des romances les plus touchantes et les plus justes qui soient. L’alchimie entre les personnages, leurs interactions avec un environnement urbain difficile… Le propos est dense et à la fois si universel. En deux heures, Avildsen et Stallone écrivent une partition à fleur de peau qui sonne vrai jusque dans ses moindres recoins. C’est à la fois viscéral, poignant et parfois drôle. Le genre d’œuvre qui pousse à l’utilisation abusive de superlatifs. Pour son propos donc, puissant s’il en est, à sa réalisation qui, pour l’époque, imposait un mélange de douceur et de nervosité relativement inédit (Notamment par le biais de la Steadycam, utilisée ici pour la seconde fois, lors des combats de boxe ultra réalistes).

Les acteurs aussi sont tous formidables. De Burt Young (Paulie, le beau-frère caractériel mais attachant), à Talie Shire (Andrian), la sœur de Francis Ford Coppola (et donc tante de Nicolas Cage), en passant par le formidable Carl Weather (Apollo Creed) ou l’immense Burgess Meredith (Mickey), tous participent à insuffler au film toute sa force et son lyrisme tour à tour brutal, âpre et parfois plus léger. Un tout enveloppé de l’une des plus emblématiques partitions musicales de l’histoire du septième-art, que l’on doit au talentueux Bill Conti.

Au fond, Rocky semble à lui seul symboliser l’entière démarche de Stallone. À l’image de la réplique finale du film : « J’m’en moque d’être battu ! J’ai tenu les 15 rounds, pour moi c’est le principal ! ».
Go the distance !

P.S : musiciens, écoutez le thème de Rocky. La ligne de basse est tout simplement terrible ! Il fallait le souligner, c’est important (et funky).

@ Gilles Rolland

Crédits photos : United Artists

Par Gilles Rolland le 3 mars 2012

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josy
11 années il y a

Très belle chronique d’un très beau film!!!!!!

hippocampestudio
Administrateur
11 années il y a
Répondre à  josy

Merci beaucoup !

Bruno Matéï
Bruno Matéï
11 années il y a

Oui, superbe critique que je rejoins totalement. Un chef-d’oeuvre immuable tout simplement.

hippocampestudio
Administrateur
11 années il y a
Répondre à  Bruno Matéï

Merci beaucoup Bruno, c’est gentil. Arf, c’est jamais évident de parler d’un film que l’on aime autant 😉

trackback

[…] effet de remporter le DVD de l’édition collector « Knockout » du film Rocky de John G. […]

Karl Libus
Karl Libus
9 années il y a

Bravo, je n’avais pas encore lu cette critique!!! Excellent Mr Roland… Film culte et légendaire!!!

Simon95
Simon95
6 années il y a

C’est le type de critique qui me fait pleurer, de bonheur.

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[…] américain, Cobra cartonna en France, devenant son plus gros succès en dehors des franchises Rocky et Rambo. Cobra qui marqua d’ailleurs les retrouvailles de Sly avec George Pan Cosmatos, le […]

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[…] le doublage par hasard. En 1976, il prête son timbre si reconnaissable à Sylvester Stallone dans Rocky, de John G. Avildsen. Stallone dont Alain Dorval deviendra la voix française officielle. Il sera […]