[Critique] SHARK 3D

STARVIDEOCLUB | 29 juillet 2013 | Aucun commentaire
shark-3d-affiche

Titre original : Shark Night 3D

Rating: ★½☆☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : David R.Ellis
Distribution : Sara Paxton, Dustin Milligan, Katharine McPhee, Donal Logue, Chris Carmack, Chris Zylka, Joel Moore…
Genre : Horreur
Date de sortie : 21 septembre 2011

Le Pitch :
Un groupe de jeunes américains au teint halé décide d’aller passer le week-end au bord d’un grand lac salé. C’était sans savoir qu’une colonie de requins a élu domicile dans les eaux saumâtres autrefois si paisibles de cette station balnéaire paradisiaque…

La Critique :
En 1975, Steven Spielberg révolutionnait le cinéma de genre (et le cinéma tout court) avec Les Dents de la Mer, film fauché avec un requin terrifiant (en carton), reposant sur une mise en scène à proprement parler géniale. Plus de 35 ans plus tard, le film n’a rien perdu de sa puissance.

Autant aller directement à l’essentiel : Shark 3D est aux Dents de la Mer, ce que le Big Mac est à la grande cuisine. Et encore, ce n’est pas forcément très sympa pour le Big Mac.
Le seul point commun entre les deux films est la présence du squale. Et là où Spielberg installait une peur viscérale et durable avec un seul requin, Ellis lui, en rameute un troupeau entier. De jolis (ironie) requins en images de synthèse qui viennent se frotter à l’écran histoire de justifier le port des lunettes 3D et qui font aussi peur qu’un banc d’esturgeons dans un aquarium crado et mal éclairé.
Un détail quand on regarde le film dans sa globalité. Shark 3D n’est en effet jamais avare en effets périmés, quand il s’agit de prendre le spectateur pour une buse. Gros plans sur les parties charnues des actrices (ce qui n’est pas forcément désagréable non plus soyons honnêtes, surtout quand on parle de Sara Paxton), virages scénaristiques improbables, répliques bidons et autres crétineries aquatiques sont au programme de ce divertissement complètement à la ramasse. De quoi faire passer Lake Placid pour le Casablanca de la catégorie (qui d’ailleurs était vraiment sympa dans son genre). Carrément !

On se demande alors pourquoi avoir choisi de situer l’action dans un lac d’eau salé (rien ne le justifie à aucun moment) et surtout pourquoi avoir jugé bon de greffer une seconde intrigue ultra convenue en forme d’hommage moisi au slasher rednecks. « Pourquoi », voilà le mot qui ressort le plus souvent. Pourquoi le type se bat avec un requin alors qu’il vient de perdre un bras ? Pourquoi le chien ne se fait pas bouffer et arrive à surgir de l’eau comme un poisson volant ? Pourquoi je me installé devant ce truc au lieu de ranger mes chaussettes ?

Mais la vraie question est néanmoins la suivante : pourquoi ne pas avoir opté pour un ton décalé, comme l’a fait Alexandre Aja avec Piranha 3D ? Un bon vieux second degré et une grosse touche de gore auraient fait passer la pilule et nous, spectateurs gonzos, aurions jubilé à voir une compagnie de requins en goguette dévorer de jeunes étudiants débiles, sans se soucier plus que ça du vide abyssal d’un scénario visiblement écris un soir de biture. Malheureusement, Ellis prend la chose très au sérieux et fait son pingre quand il s’agit de balancer la tripaille. Le verdict est sans appel : c’est naze.

À noter qu’il s’agit du dernier film de David R. Ellis, qui est décédé depuis. Un cinéaste dont la carrière fut dédié au cinéma de genre et qui, si il s’est planté ici, a souvent eu la main plus heureuse, avec des films jubilatoires comme Cellular, le très bon Destination Finale 2 (le meilleur de la saga et de loin), ou encore le fameux De Serpents dans l’avion. Pas de quoi lui en tenir rigueur donc, surtout si on prend au second degré ce Shark 3D peut-être affligeant mais quand même bien tordant.

@ Gilles Rolland

shark-3d-sara-paxtonCrédits photos : Metropolitan FilmExport

Par Gilles Rolland le 29 juillet 2013

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