[Critique] STAR WARS : ÉPISODE IV – UN NOUVEL ESPOIR

STARVIDEOCLUB | 8 novembre 2015 | 1 commentaire
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Titre original : Star Wars : Episode IV – A New Hope

Rating: ★★★★★
Origine : États-Unis
Réalisateur : George Lucas
Distribution : Mark Hamill, Carrie Fisher, Harrison Ford, Alec Guiness, Peter Cushing, Anthony Daniels, Kenny Baker, Peter Mayhew, David Prowse, James Earl Jones…
Genre : Science-Fiction/Aventure
Date de sortie : 19 ocotbre 1977

Le Pitch :
Dans une galaxie lointaine… L’Empire galactique est aux prises avec les soldats de l’Alliance Rebelle, qui lutte contre son pouvoir autoritaire. Ces derniers ont réussi à dérober les plans de l’Étoile Noire, l’arme ultime de la dictature. Dark Vador, le plus puissant séide de l’Empire est envoyé en chasse et pense les localiser à bord du vaisseau diplomatique de la Princesse Leia. Celle-ci réussit à le confier à deux droïdes avant l’abordage. R2-D2 et C-3PO se retrouvent donc perdus sur un monde désertique où ils vont finir par faire la connaissance de Luke Skywalker, un garçon de ferme qui semble voué à un grand destin…

La Critique :
Le texte introductif jaune qui se déroule sur un fond étoilé, puis un petit vaisseau flottant dans l’éther intersidéral, poursuivi par un colosse de métal gris… Ainsi débuta un phénomène cinématographique et culturel tellement énorme qu’on ne sauraitt envisager la culture mondiale sans lui… Nous sommes en 1977 et la science-fiction au cinéma vient de prendre un énorme fix de stéroïdes. Et pourtant, rien n’était gagné…

En 1972, le jeune George Lucas vient de boucler American Grafitti, sa fresque nostalgique sur les États-Unis des 50’s. Il rêve de réaliser une adaptation de la série Flash Gordon. N’ayant pas les droits de la franchise, il commence alors à imaginer un univers original pour porter ses rêves d’étoiles et de planètes exotiques sur grand écran. Il commence par un petit jet de deux pages (où il sera déjà question de Jedi-bendu et d’un certain Mace Windy, ça ne vous dit rien ?), en 1973. À partir de là, il va enchaîner les versions du scénario tournant autour des mêmes thématiques (voyage spatial, batailles, lutte du bien contre le mal…) avec dans l’idée d’attirer l’attention des studios. Puis, le succès critique et commercial d’American Grafitti sorti en août 1974 aidant, la Fox donne son feu vert pour le financement. Lucas en profite pour pousser le bouchon jusqu’à obtenir deux suites à ce premier film initial.

Commence une phase de préproduction homérique. Ralph McQuarrie est engagé pour donner vie aux délires intersidéraux de Lucas (il peindra cinq des scènes clés du film). Pour faire des économies, Georges Lucas crée sa propre société d’effets-spéciaux, Industrial Light & Magic, dont il confie la direction à John Dykstra. En 1975 commence le casting, mené en collaboration avec Brian De Palma, alors à la recherche des acteurs de son adaptation de Carrie, de Stephen King. Dans un premier temps, le célèbre acteur japonais Toshirō Mifune (connu pour être l’acteur fétiche de l’immense Akira Kurosawa) est envisagé pour le rôle d’Obi-Wan Kenobi. Finalement, c’est la légende britannique Alec Guinness qui héritera du bébé. Harrison Ford, alors charpentier à temps partiel, finira par endosser les bottines lustrées de Han Solo, tandis que Mark Hamill grille la priorité à Kurt Russell pour le rôle de Luke. La belle Carrie Fisher se parera de la coiffure improbable mais culte de la Princesse Leia.

Nous sommes en 1976 et le tournage peut alors commencer. Il sera long et difficile, étalé sur trois pays en fonction des besoins : Tunisie, Angleterre et États-Unis. Entre temps, le travail sur de recherche sur la bande-originale amène Lucas à engager, sur les conseils de Steven Spielberg, le jeune John Williams, qui vient de finir le score mythique des Dents de la Mer. Il embauchera également l’orchestre symphonique de Londres (rien que ça) et s’inspirera même de Pierre et le Loup (pour doter chaque personnage d’un thème propre) et des jazzmen Benny Goodman et Duke Ellington pour les morceaux qu’on entend dans la fameuse cantina de Mos Esley. Les bruits ne sont pas en reste avec un travail extraordinaire des ingénieurs de l’équipe de Ben Burtt pour rendre l’atmosphère sonore de ce Nouvel Espoir unique et reconnaissable entre toutes.

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Le film entre en post-production en 1976 mais Lucas n’est pas satisfait du premier montage. John Sympson et ses collègues doivent alors revoir leur copie et dynamiser le tout pour le faire quitter les conventions habituelles en vigueur jusqu’à présent. Le fameux Ron Cobb (E.T., Alien, Retour Vers le Futur…) est engagé pour créer de nouveaux aliens qui vont s’ajouter à la faune déjà bien bariolée de la Cantina, un an après le tournage initial de cette séquence. De nouvelles technologies sont créées pour relever le défi que représente le métrage (dont le Dysktraflex, un simulateur informatique de déplacement de caméra, on est en 76, je le rappelle…). La masse de travail est telle que le réalisateur est victime d’une crise d’hypertension tellement grave qu’il l’a prendra pour une attaque cardiaque.

La sortie est repoussée de Noël 1976 à l’été 77, puis avancée à mai. La peur de la concurrence pousse la Fox au forcing face à des exploitants peu enthousiastes. Le film sort finalement le 25 mai, dans 37 salles (oui). Il pulvérisera le record d’entrée dans 36 d’entre elles. Les salles l’accueillant se multiplient, il devient un des premiers blockbusters et la côte en bourse de la Fox s’envole…Voilà pour la rapide genèse…

Résumer le film est inutile. Vous l’avez sûrement déjà vu des milliers de fois. Ses mondes faits de mercenaires, de chevaliers futuristes, de princesses badass (ça fait mal de se dire qu’un film de 77 réussit mieux l’écriture de son unique personnage féminin que beaucoup de productions modernes,). Il foisonne de créatures incroyables (la faune de Tatooine apparaît encore aujourd’hui comme complètement folle), de robots étonnants, d’armes et d’objets surprenants. Il fourmille de détails et d’influences qui s’entrechoquent joyeusement dans la plus totale des cohérences (art japonais, film de guerre, épopée…). Le Monomythe, concept développé par Joseph Campbell pour expliquer les points communs entre les sagas et mythes humains, aura merveilleusement servi le scénario sans tâche de Lucas. Ses archétypes fonctionnent sans être simplistes, créant des personnages humains et profonds (Han Solo forever). Nous avons droit au fameux leitmotiv du voyage du héros, un classique des œuvres mettant en scène l’initiation d’une jeune homme ou d’une jeune femme partie de rien et parvenu au sommet. De sa scène d’ouverture toujours aussi sensationnelle à sa bataille finale dantesque, véritable furie de lasers lumineux et de déchaînement pyrotechnique, en passant par le couché de soleils binaires sur Tatooine… On ouvre des centaines de portes dans ce premier opus d’une richesse incroyable. Un script d’une efficacité sans pareille qui enchaîne sans temps mort les moments forts et nous laisse transis d’admiration par le plaisir de la (re)découverte. Et maintenant, imaginez que vous allez le voir sous sa forme originale, à sa sortie… Quelle claque magistrale !

Le casting y est bien sûr pour beaucoup. Inconnus à l’époque, les trois acteurs principaux entrent d’emblée dans la cour des grands. Harrison Ford va sûrement avoir la carrière la plus fascinante des trois mais Hamill et Carrie Fisher ne demeurent pas moins dans les cœurs de tous les cinéphiles depuis ce premier essai victorieux. Anthony Daniels et Kenny Baker nous offrent un joli côté buddy movie et Peter Mayhew est parfait sous la moumoute XXL de Chewie. Les grands méchants respirent la classe Peter Cushing (acteur récurrent des productions Hammer aux côtés de son ami Christopher Lee) mais surtout le terrifiant Dark Vador, qui a réussit à imposer jusqu’à sa respiration dans l’esprit de tous. Vador qui a d’ailleurs droit à deux acteurs pour l’incarner : David Prowse lui prête ses gestes et mouvements, tandis que James Earl Jones (Thulsa Doom dans Conan le Barbare et Muphasa dans Le Roi Lion) lui fait don de sa voix majestueuse. Ses designs et sa direction artistique ultra détaillés et splendides (les vaisseaux, les sabres laser… Comment passer à coté d’une telle influence ?). Les effets-spéciaux originaux étaient splendides, avant-gardistes et visionnaires, à tel point que les versions plus récentes, corrigées à grands coups d’effets numériques, ne satisfont pas les passionnés qui fantasment sur une ressortie sous la forme originale. Sa bande-originale tellement épique et iconique, participera quant à elle également à l’aura de légende entourant John Williams.

Star Wars : Épisode IV – Un Nouvel Espoir est une merveille. Une œuvre fondatrice. Un des tomes du grand évangile de la culture pop, qui apportera la lumière à des générations d’enfants geeks de tous âges au fil des ans, en posant les bases d’un univers unique, mais aussi de plein d’autres œuvres. Une vision de génie qui court encore aujourd’hui et passe de mains en mains, comme les légendes d’antan. Les controverses multiples qui en ont résulté (dont la fameuse Han Shoots First) ont alimenté des débats enflammés pendant des heures… Mais tout le monde (ou presque) s’accorde sur un point : il s’agit d’un chef-d’œuvre instantanément culte dont l’ombre grandiose et lumineuse brille encore au firmament et dans les yeux de ceux qui ont grandi à son contact, bercés par ce concentré de cool absolu. Merci monsieur Lucas, même si vous avez souvent donné des coups de canif à l’ensemble, vous nous avez malgré tout offert un magnifique support de rêves et d’imagination !

@ Sacha Lopez

Star-wars-episode-IV-Harrison-FordCrédits photos : 20th Century Fox France

 

Par Sacha Lopez le 8 novembre 2015

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