[Critique] THE COLLECTOR

STARVIDEOCLUB | 26 février 2012 | Aucun commentaire

Titre original : The Collector

Rating: ★★★½☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Marcus Dunstan
Distribution : Josh Stewart, Madeline Zima, Andrea Roth, Daniella Alonso, Robert Wisdom, Michael Reilly Burke, Gregory Alan Williams, Krystal Mayo, Haley Pullos, Juan Fernandez, Diane Goldner, Karley Scott Collins, Alex Feldman…
Genre : Horreur/Torture/Gore
Date de sortie : 21 juillet 2010 (DTV)

Le Pitch :
Un escroc à la petite semaine s’infiltre chez son riche patron pendant son absence dans le but de dérober une pierre précieuse qu’il sait cachée dans un coffre fort. En arrivant, il découvre vite que la maison a été truffée de pièges mortels par un mystérieux individu masqué. Sans le savoir, le cambrioleur vient de pénétrer dans une chambre de torture géante…

La Critique :
Les bonnes surprises en matière d’horreur ne sont pas légion. Et ce depuis belle lurette. Gangrénée par l’opportunisme de ceux qui ont surfé sans vergogne sur le genre, la catégorie souffre d’un manque cruel d’originalité et d’une tendance qui consiste à jouer la surenchère gratuite. On cite souvent la série des Saw ou celle des Paranormal Activity et c’est normal, tant ces derniers abusent de recettes faciles pour palier à leur manque scandaleux d’innovation. Et forcement, lorsque qu’un petit film débarque d’on ne sait où avec un pitch malin et une réalisation burnée, on se lève et on applaudit !

Quoi qu’il en soit, le film de Marcus Dunstan, sorti au cours de l’été 2010 directement en vidéo, est une petite bombe à retardement. On s’installe sans conviction car on a rien d’autre de mieux à faire. On regarde ce type au regard triste décider de se retourner contre son employeur pour lui dérober son bien le plus précieux afin de le revendre à un mafieux. On commence à s’intéresser au truc lorsque le gars s’aperçoit que la baraque qu’il croyait vide abrite un type louche et que des pièges multiples peuplent chaque pièce de l’édifice, et on finit scotché.
Marcus Dunstan a bien bossé et ses références sont bonnes. Si on peut lui reprocher de se placer lui aussi sur la tendance gore des « torture porn », son postulat de départ en rattrape aisément les facilités. Car comme le Jingsaw de la série des Saw, le tueur masqué de The Collector aime les jeux. Il tue avec ingéniosité et perversité. Il collectionne ses victimes dans des boites et truffe leur environnement autrefois si sécurisé de pièges mortels, pour faire ressembler le tout à une maison de l’horreur. Il se démarque donc vite du vieux croulant au pantin des Saw. Notamment car on sent chez ce serial killer d’une autre espèce, une filiation avec les Jason, Michael Myers et autres Freddy. Une filiation salvatrice qui teinte très légèrement de surnaturel son propos et qui empêche The Collector de tomber dans les mêmes travers que ceux de tous les gros trips gores cradingues visibles ces dernières années au cinéma. Non pas que le tout soit d’une originalité folle, mais il est difficile de ne pas considérer ce cocktail comme le cousin éloigné et hardcore des Griffes de la nuit ou d’Halloween.

Dommage que l’image soit plutôt saturée et que la fin déçoive. Dommage car Dunstan fait preuve plus d’une fois d’un sens aiguisé de la mise en scène. Traversé de rares plages atmosphériques étranges censées faire le rapport avec la filiation des méthodes du tueur avec celles de l’araignée (car le tueur est un spécialiste de l’extermination des araignées voyez-vous), The Collector a constamment le cul entre deux chaises. Tiré vers le bas par les conventions qu’on imagine inhérentes à la volonté des producteurs et tiré vers le haut par celles du réalisateur qui tente de se démarquer lors de trop rares tentatives plus ou moins pertinentes, le long-métrage arrive tant bien que mal à se hisser au dessus de la masse.
De plus, on ne peut pas dire que Dunstan ait fait les choses à moitié. Son film regorge de tripaille et d’exécutions aussi sommaires que brutales. Son tueur sans être ultra charismatique est suffisamment menaçant pour éviter le comique involontaire et son héros fait preuve d’une remarquable ténacité.

À ne pas mettre entre toutes les mains, The Collector est une œuvre plus atypique qu’il n’y paraît qui charcute à tous les étages. Tout le monde en prend plein la tronche et le mélange est suffisamment détonnant pour satisfaire les appétits les plus voraces d’hémoglobine. À quand une suite ?

@ Gilles Rolland

Par Gilles Rolland le 26 février 2012

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