[Critique] AVENGERS : ENDGAME

CRITIQUES | 26 avril 2019 | 3 commentaires
Avengers-endgame-poster

Titre original : Avengers : Endgame

Rating: ★★★★☆

Origine : États-Unis

Réalisateurs : Joe Russo, Anthony Russo

Distribution : Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo, Scarlett Johansson, Brie Larson, Chris Hemsworth, Jeremy Renner, Paul Rudd, Don Cheadle, Karen Gillan, Josh Brolin, Gwyneth Paltrow, Benedict Wong, Tessa Thompson…

Genre : Science-Fiction/Action/Adaptation/Fantastique/Suite/Saga

Le Pitch :

Thanos a fait disparaître la moitié des êtres vivants de l’univers grâce aux pierres d’infinité. Anéantis, les Avengers ayant été épargnés pansent leurs blessures et tentent d’entrevoir une solution pour se venger mais aussi pour annuler le cataclysme provoqué par le titan. L’arrivée de Captain Marvel, puis celle d’Ant-Man, que tout le monde croyait mort, change la donne…

La Critique d’Avengers : Endgame

Voilà plusieurs mois que la planète geek a les yeux rivés sur la deuxième partie de l’ambitieuse conclusion de la phase 3 du MCU (et tant pis si Kevin Feige, le patron des studios Marvel a affirmé que Spider-Man : Far from Home serait la véritable conclusion de la phase 3). Plusieurs mois de trailers, d’images et de théories pour un film événement qu’il convient d’aller voir en en sachant le moins possible. Alors comptez sur nous, ce n’est pas ici que vous vous ferez spoiler. Lisez sans crainte ce qui suit…

Grosse gueule de bois

C’est totalement abattus que nous retrouvons les Avengers (ou plutôt ce qu’il en reste) au début de Endgame. Tony Stark dérive dans l’espace, anémique et dépressif à souhait, Thor s’est retiré on ne sait trop où et les autres tentent soit d’accepter leur triste sort soit d’envisager une solution qui pourtant ne vient jamais. L’ambiance n’est pas vraiment à la fête au début d’Avengers : Endgame. Et c’est normal. Le film est-il pour autant le plus sombre de toutes les productions du MCU ? Oui et non. Oui, car son postulat appelle forcément à des thématiques plutôt crépusculaires (le deuil, l’acceptation, la défaite) et non, car ce n’est pas pour autant que Marvel a décidé de ranger au placard les bonnes vieilles vannes des familles. Et comme souvent dans le MCU, ces mêmes vannes, drôles ou moins drôles, mettent du plomb dans l’aile à une dynamique qui aurait mérité un sérieux plus constant. Surtout concernant un personnage en particulier d’ailleurs. Nous n’en dirons pas plus mais ici, les scénaristes ont carrément décidé de concentrer une large partie de l’humour sur un des personnages et forcément, ce dernier en prend un peu plein la gueule. Surtout quand vient le moment pour lui d’à nouveau se la jouer sérieux. En gros, on peut donc dire que Endgame, à l’instar de ses prédécesseurs, est plutôt maladroit quand il tente de se montrer toujours plus fédérateur. La bonne nouvelle, c’est que malgré tout, cette fois-ci, l’émotion n’est pas impactée par les blagues. Endgame étant de très loin le Marvel le plus triste…

Avengers-Endgame

Du rire aux larmes

Pleurer devant un Avengers ? Oui, c’est la bonne surprise d’Endgame. En quelques scènes, grâce notamment à des acteurs toujours aussi investis et à des dialogues parfois remarquablement écrits, le long-métrage sait exploiter une émotion parfois dévastatrice. Là encore nous n’en dirons pas plus mais préparez les mouchoirs. À la fin certes, mais aussi un peu au milieu, ici ou là, quand le récit accepte enfin totalement d’affronter ses thématiques les plus adultes. Sur ce point précis, Endgame réussit là où Infinity War avait relativement échoué. En tablant sur une recette bien connue, il exploite aussi le background des principaux héros pour nous captiver et arrive, ô surprise, à nous surprendre à plusieurs reprises. Quand il se montre déchirant donc, mais pas seulement…

Retour vers le passé du subjonctif

On se doutait un peu que l’histoire d’Endgame tournerait autour des voyages dans le temps. Le truc, c’est que malgré tout, le film parvient à se montrer inventif. Certes en prenant des raccourcis bien pratiques, un peu comme avaient pu le faire les deux Ant-Man, qui remixaient à leur sauce les lois de la physique quantique, mais en le faisant bien. En s’appuyant sur d’illustres références, sans se priver de jouer au petit malin, le film des frères Russo se la joue meta mais n’oublie pas de bétonner suffisamment ses rebondissements pour toujours retomber sur ses pieds. Difficile ainsi de voir venir le premier retournement intervenant peu près le début. Après, ça se gâte un peu, notamment quand le récit s’enlise en poursuivant plusieurs pistes simultanément mais au final, les choses rentrent dans l’ordre à temps pour donner à la baston finale suffisamment de souffle pour que celle-ci brille aussi dramatiquement parlant. Car Endgame souffre d’un ventre mou d’une bonne demi-heure qui entraîne la conclusion suivante : oui le film est trop long et oui, avec 30 minutes de moins, il aurait vraiment pu prétendre au titre de meilleur film du MCU. En l’état, il se perd un peu, écrasé par les imperfections de son scénario et par son ambition démesurée, mais s’arrange heureusement pour ne pas se prendre le mur quand vient le moment de se positionner pour le sprint final.

Avengers Assemble !

Et côté grand spectacle ? S’il prend son temps au début, Endgame sait se montrer plus que spectaculaire. Les frères Russo ont mis les bouchées doubles et saisissent toutes les occasions qui leurs sont données pour faire exister leurs héros au cours de séquences vraiment bien orchestrées voire carrément virtuoses. On pense bien sûr à cette incroyable baston finale, qui si elle évoque celle de Ready Player One (au passage tout de même plus « maîtrisée »), permet aux Russo de nous offrir un véritable et généreux festin à classer à n’en pas douter parmi les plus grandes réussites du studio de la maison aux idées. Et ce dès le début des hostilités jusqu’à la fin.

Alors oui, on pourra toujours râler à propos de Captain Marvel, relativement sous-exploitée. On pourra regretter que certains personnages passent au second plan ou que Thanos ne soit pas aussi présent que dans Infinity War. On pourra déplorer le manque de rythme de certaines scènes et ce montage parfois un peu bâclé. Mais ce serait passer à côté de l’essentiel que de se concentrer sur les imperfections d’Endgame. Car ce nouvel Avengers est bel et bien une réussite. Les bonnes idées sont nombreuses et les personnages principaux, loin d’être réduits à leurs super-pouvoirs, réussissent à exister, donnant l’occasion aux acteurs de briller à plusieurs reprises. Difficile de rester indifférent devant un tel show. Un rassemblement comme celui-là étant assez inédit dans le MCU et pour le coup vraiment fidèle aux comics et à leur démesure.

En Bref…

Maladroit, trop long et assurément plombé par un humour toujours assez mal dosé, Avengers : Endgame n’en reste pas moins ultra spectaculaire, parfois étonnant sombre et surtout terriblement émouvant quand il accepte sa véritable condition sans chercher la pose qui saura fédérer tous les publics. Un blockbuster attachant, visuellement parfois brillant, porté par un nombre impressionnant d’acteurs, qui se termine de plus en apothéose, dans le sang, la sueur et les larmes.

@ Gilles Rolland

Avengers-Endgame-Renner-Johansson
Crédits photos : The Walt Disney Company France
Par Gilles Rolland le 26 avril 2019

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