[Critique] CONTREBANDE

CRITIQUES | 16 mai 2012 | Aucun commentaire

Titre original : Contraband

Rating: ★★★☆☆
Origines : États-Unis/Angleterre/France
Réalisateur : Baltasar Kormakur
Distribution : Mark Walhberg, Ben Foster, Giovanni Ribisi, Kate Beckinsale, Lukas Haas, Caleb Landry Jones, Diego Luna, J.K. Simmons, Robert Walhberg, David O’Hara, William Lucking…
Genre : Action/Thriller/Braquage/Remake
Date de sortie : 16 mai 2012

Le Pitch :
Ancienne légende de la contrebande, Chris Farraday est devenu un homme respectable. Chef d’entreprise, marié et père de famille, il se tient loin des mauvais coups. Pourtant, quand son beau-frère se met à dos un caïd de la pègre, Chris est obligé de replonger les mains dans le cambouis pour sauver sa famille, directement menacée…

La Critique :
C’est l’acteur principal de Reykjavik-Rotterdam, un film islandais de 2008 qui dirige Contrebande. Jusqu’ici tout va bien. Mais quel est le rapport me direz-vous ? Et bien c’est simple : Contrebande est le remake de Reykjavik-Rotterdam ! Mais comme chez nous, personne n’a vu ce long-métrage, le truc risque de passer inaperçu (dans tous les cas, vous pouvez vous le procurer en DVD. Il est en effet sorti le 3 mai sous le titre Illegal Traffic). Quoi qu’il en soit, la situation est originale. Un peu comme si Stallone réalisait lui-même le remake du premier Rambo… (pourvu que ça n’arrive jamais).

Un remake, ou plutôt une relecture -ça sonne moins commercial et opportuniste- qui reprend la même intrigue que son modèle et qui propulse Mark Walhberg, -qui co-produit également- à la tête d’un gang de braqueurs, tout ce qu’il y a de plus classique. Mais classique ne veut pas dire insipide. Car si Contrebande n’offre au fond rien de bien nouveau, il s’avère efficace à plus d’un titre. Dans son déroulement et dans sa mise en scène. Baltasar Kormakur sait ce qu’il fait, c’est logique. Il y a quatre ans, c’est lui qui tenait le rôle de Walhberg. Il pilote donc avec aisance le film, sans zèle, ni trop de passion, il faut bien le dire, mais toujours concerné par l’histoire qu’il s’efforce de raconter.

Dans la ligné directe de Fast & Furious 5, Braquage à l’italienne, Braquage à l’anglaise et à peu près tous les films de braquage de grande envergure balancés dans les salles obscures depuis les années 70, Contrebande ne révolutionne pas le genre. Il marche dans les clous et se concentre sur une efficacité primaire que certains spectateurs blasés par le style pourront rejeter en bloc.

Car si vous avez vu tous les films cités précédemment, il y a fort à parier que vous deviniez le dénouement de Contrebande au bout d’une petite heure, voire moins. Tout est à sa place et personne ne franchit la ligne jaune. Walhberg est le voleur au grand cœur, sur la voie d’une rédemption fragile, Ben Foster joue pour la trente-sixième fois le mec instable et soupe au lait, Giovanni Ribisi (le frère de Phoebe dans Friends) retrouve les frusques du caïd à la petite semaine complètement borderline et Kate Beckinsale fait une bien jolie tapisserie blonde au reflets châtains clairs.

Forcement la suite, on là connait. Le type qui veut s’en sortir mais qui est forcé de replonger forme une équipe, dans le genre de celle d’Hannibal Smith, où tout le monde à un rôle bien défini, il se heurte à plusieurs obstacles, etc… On va laisser la suite au frais.

Film d’action aux faux airs de DTV (direct to video), Contrebande sauve les meubles quand il décide de pas péter plus haut que son cul. Les scènes d’action sonnent comme il se doit, sans trop en faire, l’intrigue s’avère plutôt solide et a la bonne idée de ne pas partir dans trop de directions à la fois, les performances en roue libre de Foster et Ribisi sont contrebalancées par celles plus subtiles de Walhberg ou de Lukas Haas (l’ado de Mars Attacks !) et le rythme est maintenu, sans que la lisibilité soit sacrifiée.

Au risque d’être accusé d’indulgence aiguë, on affirme donc que Contrebande est un bon film. Idéal pour se divertir entre deux films d’auteur, entre amis. Un long-métrage destiné aux amateurs du genre et aux spectateurs conscients que ce n’est pas ici qu’ils vont assister à une véritable révolution. Correct, pas exempt d’incohérences et bien filmé, Contrebande manque de personnalité mais pas de punch. C’est déjà ça !

P.S. : À noter à la fin du film, l’explosive reprise du Boom Boom de John Lee Hooker, par Big Head Todd & The Monters (avec un feat du maitre Hooker). Jugez plutôt, c’est carrément du lourd.

@ Gilles Rolland

Crédits Photos : Working Title Film

Par Gilles Rolland le 16 mai 2012

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