[Critique] COPAINS POUR TOUJOURS 2

CRITIQUES | 11 septembre 2013 | Aucun commentaire

Titre original : Grown Ups 2

Rating: ★½☆☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Dennis Dugan
Distribution : Adam Sandler, Chris Tucker, Kevin James, David Spade, Salma Hayek, Maya Rudolph, Maria Bello, Nick Swardson, Steve Buscemi, Colin Quinn, Jon Lovitz, Shaquille O’Neal, Steve Austin, Taylor Lautner, Milo Ventimiglia, Patrick Schwarzenegger, Will Forte, Andy Samberg, Alyson Michalka, Dennis Dugan, David Henrie…
Genre : Comédie/Suite
Date de sortie : 11 septembre 2013

Le Pitch :
Lenny a quitté la frénésie d’Hollywood pour emménager dans sa ville natale. Le but étant d’offrir à sa famille un cadre plus paisible dans lequel évoluer. Accompagné de ses meilleurs amis, il ne tarde cependant pas à se frotter à une confrérie étudiante menée par un groupe de gros bourrins complètement à la ramasse. De quoi réveiller chez nos héros des sentiments qu’ils pensaient éteints depuis leur passage à l’âge adulte.

La Critique :
Question : avez-vous déjà essayé de roter, éternuer et péter en même temps ? Quel intérêt ? Demandez donc à Adam Sandler. Lui trouve ça tordant et arrive à placer cette performance plusieurs fois dans son nouveau film. Un vrai gimmick qui finalement, illustre bien la démarche conceptuelle de la suite de Copains pour toujours.
Une suite difficile à résumer. Car comment raconter une histoire qui ne raconte rien ? Les informations indiquées ci-dessus dans le pitch ne constituent qu’une partie du film. Il n’y a pas de trame particulière. Certes, les vieux font la guerre aux jeunes, mais on peut aussi voir tout un tas de trucs, comme le fameux triplé rot/éternuement/pet énoncé plus haut.
Au hasard, on peut citer plusieurs situations présentées dans Copains pour toujours 2. Peut-être arriverez-vous alors à saisir le sens d’un long-métrage qui n’en a pas beaucoup.
Alors voilà, en quelques mots, de quoi parle vraiment cette gaudriole régressive :
Adam Sandler est le meneur d’une bande de potes. Il y a donc Chris Tucker, qui a pensé à son anniversaire de mariage alors que sa femme non, tandis que son dernier-né passe son temps à chier, mordre et danser. Kevin James lui, aime mater les femmes. Sa propre femme est d’accord et à plusieurs moments, on y revient, il rote, éternue et pète en même temps. David Spade se découvre un fils. Un fils de 13 ans qui en paraît 20, gaulé et tatoué, qui joue comme un pied. On retrouve aussi Steve Buscemi, qui s’offre à nouveau une récréation entre deux épisodes de Boardwalk Empire. Complètement déjanté, il finit déguisé en Flavor Flav, le rappeur de Public Enemy qui a passé les trois-quarts de son existence à se balader avec une horloge autour du cou. Adam Sandler pour sa part ouvre les hostilités en chassant de sa luxueuse baraque un cerf enragé. Il est toujours marié à Salma Hayek et reste toujours la même grande gueule. Autour de ce joyeux petit monde, gravite la galerie de personnages habituels, et donc toujours les mêmes acteurs proches de Sandler. On peut citer par exemple le plus fidèle d’entre eux, à savoir Nick Swardson dans ce qui est à ce jour, le pire rôle de sa carrière.

Sorte de version comique (pas drôle) d’Expendables, Copains pour toujours 2 célèbre l’amitié et non l’action. Quand Stallone et ses potes explosent des bâtiments, Sandler et les siens explosent les limites du bon goût. Chacun son truc mais c’est dommage. Ouais parce que Sandler est capable de faire mieux. Tous les acteurs (ou presque) présents au casting de Copains pour toujours 2 sont capables du meilleur. Non pas qu’il ne soit pas acceptable de voir de nobles comédiens comme Steve Buscemi s’amuser dans des films légers et décomplexés, mais ce n’est même pas le cas ici. Ici, c’est l’orgie et une majeure partie de ces comédiens se couvre de ridicule. Sandler, qui a trouvé le moyen d’écrire le scénario du film avec deux autres types, se laisse complètement aller. Copains pour toujours 2 ne raconte rien, les personnages sont traités comme de vulgaires archétypes vite torchés et, comble du comble, 98% des gags ne sont pas drôles.
Depuis Le Mytho, qui mine de rien, reste à ce jour son dernier film acceptable, Adam Sandler démontre d’une faculté à toucher le fond à répétition. Jack et Julie était déjà bien naze, tout comme Crazy Dad. Copains pour toujours 2 est à la hauteur de ces deux derniers. Pire peut-être. Le premier épisode avait au moins le mérite de déclencher quelques bonnes poilades et de s’articuler autour d’une situation à peu près authentique (de vieux potes se retrouvent et passent un week-end ensemble). Celui-là se contrefout de tout. Se déroulant sur 24 heures, le film est un déferlement de vulgarité. Il n’est pas rare de voir des personnages faire des trucs ridicules sans aucune raison, le montage est à l’arrache, et en plus, on peut voir Taylor Lautner. Trop c’est trop.

Comédie à côté de la plaque, feignante et poussive, au casting hétéroclite et finalement impressionnant dans son genre (voir Shaquille O’Neal, Will Forte, Maya Rudolph, Salma Hayek ou encore Steve Buscemi dans le même film n’arrive pas tous les jours), Copains pour toujours 2 ne risque pas de redorer le blason d’ Adam Sandler . Bourré de talent (il est temps de revoir Amour & Amnésie et surtout Punch, Drunk Love), Sandler se gâche. Tous les ans, il prouve à quel point il s’en fout et fournit toujours le même film, en prenant soin de pousser le bouchon un peu plus loin à chaque fois, s’enfonçant dans une nullité éprouvante, y-compris pour ses fans. Et d’ailleurs, il est peut-être bon de préciser que cette critique est justement celle d’un fan.

@ Gilles Rolland

Copains-pour-toujours-2-photoCrédits photos : Sony Pictures Releasing France

Par Gilles Rolland le 11 septembre 2013

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