[Critique] DIE HARD : BELLE JOURNÉE POUR MOURIR
Titre original : A Good Day to Die Hard
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : John Moore
Distribution : Bruce Willis, Jai Courtney, Sebastian Koch, Yuliya Snigir, Mary Elizabeth Winstead, Cole Hauser, Amaury Nolasco, Radivoje Bukvic…
Genre : Action/Suite/Saga
Date de sortie : 20 février 2013
Le Pitch :
Quand il retrouve enfin la trace de son fils, avec lequel il est brouillé depuis belle lurette, John McClane apprend du même coup que celui-ci s’est attiré de méchantes embrouilles. Devant être jugé en Russie, McClane Jr., a, sans le savoir, grand besoin de son paternel. Un père aimant qui décide illico de prendre le premier vol pour Moscou et ainsi d’atterrir au mauvais endroit, au mauvais moment. En somme, sa grande spécialité…
La Critique :
Hollywood est un endroit fascinant. Le cinéma en général est une industrie assez incroyable. Tout y est possible. Le meilleur comme le pire. À Hollywood, pas besoin d’avoir du talent pour percer. John Moore peut vous en toucher deux mots, car lui son talent, c’est d’avoir réussi à s’imposer dans le milieu, à grands coups de navets. Venu d’Irlande, Moore a réalisé deux courts-métrages et paf !, on lui filait quelques millions, Gene Hackman et Owen Wilson pour mettre en boite En Territoire Ennemi. Plus tard, John s’est vu confier Le Vol du Phoenix, puis le remake de La Malédiction. Deux ans plus tard alors que sa côte est au maximum auprès d’un très grand nombre de spectateurs qui le considèrent comme un tâcheron, Moore massacre littéralement l’adaptation du jeu vidéo culte Max Payne. Un désastre de tous les instants qui pose un constat sans appel : John Moore est un incompétent doué d’une sévère capacité à se foutre royalement de son public. Normal, puisqu’on lui donne carte blanche pour des films aux budgets souvent élevés ! En soi, la personne parfaite pour reprendre les rennes de la franchise Die Hard, déjà bien éreintée avec un quatrième volet creux, mais fun. Surtout si on le compare avec ce Die Hard : belle journée pour mourir. Un film catastrophique sur bien des points, qui assassine à coup de pioche une des icônes les plus emblématiques du cinéma d’action américain. Bravo John, sur ce coup, tu t’es surpassé !
Die Hard 5 résulte de l’association quasi-mystique d’un gros paquet d’incompétents et d’un acteur superstar qui n’en a rien à foutre. Il faut comprendre un truc au sujet de cette suite ô combien dispensable : John McClane n’est plus. Ou du moins, pas le vrai John McClane. Le type qui a écrit le scénario, un certain Skip Woods (déjà coupable d’avoir amoché Wolverine dans le film de Gavin Hood et d’avoir buté Hitman, dans le métrage du même nom), a essoré le personnage. Entre ses mains, McClane n’est plus qu’un gros lourdeau bien beauf, tout juste capable de tirer à la mitraillette , de balancer des coups de poings et des répliques totalement à la ramasse. Du coup, on se retrouve avec un mec qui ressemble physiquement à John McClane, mais qui passe son temps à affirmer qu’il est en vacances, avant de finir par un « Yipikai » pathétique, en forme de bref clin d’œil à un passé autrement plus glorieux. Tous les clichés répondent présent à l’appel des tacherons et la verve jadis si poilante d’un héros déchu, de se retrouver bafouée par un script honteusement bâclé.
La relation père-fils est elle aussi aux fraises et se résume à des vannes censées mener à une réconciliation tout aussi bidon, digne d’une pub pour un compagnie d’assurance. Et puis de toute façon, on s’en fout, car il est vite clair que le fils n’est là que pour offrir à McClane un partenaire et alors inscrire le métrage dans le schéma très 80’s du buddy movie. Très subtil non ?
Des clichés que John Moore et son équipe utilisent donc pour raccrocher les wagons de leur truc, à la franchise, mais qui ici, ont tout autant leur place, que Moore lui-même derrière l’objectif d’un projet de cet ampleur.
C’est alors qu’on relativise. En 1995, quand Une Journée en Enfer est sorti au cinéma, 58 minutes pour vivre faisait office de maillon faible dans une trilogie purement jouissive. Aujourd’hui, il fait office de chef-d’œuvre. On regrette le gentil bourrin Renny Harlin (réalisateur du deuxième volet) et on se prend même à regretter Len Wiseman, le responsable du quatrième épisode. Lui au moins, à défaut d’avoir une bonne histoire sur laquelle s’appuyer, savait tenir à peu près correctement une caméra. Contrairement à John Moore qui semble penser que remuer son objectif dans tous les sens est une bonne idée. Moore et ses deux mains gauches, pas foutu un seul instant de donner de l’ampleur à des scènes pourtant largement alimentées en explosions spectaculaires et autres destructions pantagruéliques. Die Hard 5 est un blockbuster. Du fric, John Moore en avait un sacré paquet à sa disposition. Assez pour exploser des immeubles, une bonne centaine de bagnoles et un hélico. Mais tout le fric du monde ne suffit pas s’acheter une mise en scène digne de ce nom.
Alors on fait ce qu’on peut pour prendre le plaisir là où on peut le trouver, c’est à dire en de rares occasions ; dans l’action principalement, pour peu qu’on goûte aux effets-spéciaux tout pourris et aux déflagrations en chaine. La scène de l’autoroute, au début, reste aussi assez spectaculaire, bien que totalement « over the top » (c’est d’ailleurs le mot d’ordre général pour ce qui est de l’action : l’outrance, l’outrance, l’outrance !).
Die Hard : belle journée pour mourir est un navet. Un vrai. Un de ceux qui sont capables de toucher au culte, en affirmant pouvoir faire mieux. John Moore pille John McTiernan. Rien que pour ça, ce mec mérite le mépris le plus total. Pas foutu de proposer au moins un truc un tant soit peu original, il surfe sur les gimmicks et sur les idées des autres et s’arrange pour foirer sa copie. Dès le début, quand retentit l’espace d’un instant L’Hymne à la joie, puis tout le long du film, qui ressemble à une vaste parodie. Tout ceci avec l’accord de Bruce Willis, qui de toute façon a vraiment l’air de s’en tamponner. Il récite sa leçon, reproduit les grimaces de son personnage le plus célèbre, n’en finit plus de balancer des conneries, avec un détachement risible, et termine par un doigt d’honneur lancé aux bad guys. Un geste symbolique qui semble s’adresser aux fans. À ceux qui ont de quoi exiger le remboursement, tant Die Hard 5 s’apparente un foutage de gueule. À l’image de cette scène de la bande-annonce, où la superbe Yuliya Snigir se défaisait d’une combinaison en cuir noir ultra moulante, inexplicablement absente du montage final. Non mais franchement, quel scandale !
On notera par contre ce qui restera peut-être le meilleur moment du film, à savoir son générique de finn au son du Doom & Gloom des Rolling Stones. Pour la musique (très bon morceau) mais aussi et surtout parce que comme son nom l’indique, le générique de fin, annonce… la fin.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : 20th Century Fox
ben merde alors mais que fait un acteur comme bruce willis dans ce film de m—- il sont vraiment pas honteux mais tu va me dire c est pour le fric cela ne le grandis pas