[Critique] DRAGONS 2

CRITIQUES | 14 juillet 2014 | 1 commentaire
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Titre original : How To Train Your Dragon 2

Rating: ★★★½☆ (moyenne)
Origine : États-Unis
Réalisateur : Dean DeBlois
Distribution voix : en V.O. : Jay Baruchel, Gerard Butler, Craig Ferguson, Cate Blanchett, America Ferrera, Jonah Hill, T.J. Miller, Kristen Wiig, Kit Harington…/En V.F : Donald Reignoux, Emmanuel Jacomy, Émilie Rault…
Genre : Animation/Aventure/Comédie/Suite/Adaptation
Date de sortie : 2 juillet 2014

Le Pitch :
Plusieurs années se sont écoulées depuis les événements qui ont conduit les vikings de Beurk à libérer les dragons. Aujourd’hui, la paix règne sur la petite île. Humains et dragons vivent en harmonie. Toujours inséparables, Harold et Krokmou passent le plus clair de leur temps à explorer les environs, à la recherche de nouveaux territoires. Un jour cependant, ils sont pris pour cible par une bande de trappeurs envoyés par le terrible Drogo, un tyran aux noirs dessins, bien décidé à rassembler une armée de dragons pour affirmer sa supériorité. Mais Harold n’est pas au bout de ses surprises. Alors qu’il cherche une solution pacifique pour désamorcer le conflit qui s’annonce, le jeune homme et son meilleur ami tombent sur un mystérieux maître dragon masqué. Un individu qui va bouleverser la vie d’Harold, à l’aube d’un épisode déterminant de son existence, alors que la paix est à nouveau menacée…

La Critique (Nicolas) Rating: ★★½☆☆ : ICI

La Critique (Gilles) Rating: ★★★★½
C’est sans Chris Sanders que Dean DeBlois a attaqué la suite du fantastique Dragons. Désormais seul aux manettes et au scénario, DeBlois a du faire face à une pression relativement importante, lui qui fut d’un seul coup d’un seul chargé de relever un défi de taille : faire un film du niveau de son prédécesseur. À l’arrivée, le cinéaste accomplit un exploit et fait mieux. D’emblée son long-métrage se place dans le sillage des suites qui surpassent (ou qui égalent) l’original. Car inutile de tergiverser trois heures : Dragons 2 est admirable de bout en bout !

Retour à Beurk ! Les vikings et les dragons sont maintenant copains comme cochons et tout va bien dans le meilleur des mondes. Harold de son côté, se cherche, tout en explorant un environnent du coup beaucoup plus vaste. Loin d’opérer un virage opportuniste à 180 degrés, Dragons 2 est à l’instar du premier volet, une quête initiatique. Aujourd’hui reconnu par ses pairs et surtout par son père, Harold n’en reste pas moins un jeune homme pétri de doutes. Le difficile passage à l’âge adulte est ici abordé, et avec lui toute une somme de thématiques propices à une émotion sincère, diluée avec une parcimonie et un bon sens qui forcent le respect.
Conte initiatique, Dragons 2 voit ainsi un garçon faire face à ses nouvelles responsabilités. De nouveaux défis personnels et très réalistes qui viennent nourrir une intrigue plus simple, qui voit un grand méchant menacer la tranquillité de nos héros. Avec son scénario à tiroirs, très malin et superbement agencé, Dragons 2 n’oublie pas ce qu’il doit à son public, c’est à dire de l’aventure, du souffle, de l’action et des gags.
C’est précisément cette faculté à faire mouche sur tous les plans qui permet à Dragons 2 d’atteindre le niveau des grands films de divertissements familiaux. De sublimer la simplicité de son intrigue de base, en extirpant la moelle profonde des thèmes abordés, sans trop se soucier de la concurrence et des clichés.
DeBlois le sait. Dragons 2 doit comporter certains clichés. Il doit répondre à une demande, faire mieux niveau grand spectacle, et proposer suffisamment de nouveautés pour renouveler les enjeux et faire progresser l’histoire, tout en faisant évoluer les personnages. C’est bien pour cela qu’il faut ici parler d’exploit. En acceptant les règles du jeu, le réalisateur s’approprie les codes. Les clichés n’en sont plus tant l’émotion profonde refait surface, comme avant, quand le cynisme n’avait pas encore entamé son entreprise gangreneuse massive sur le cinéma familial.
Loin d’être feignant, Dragons 2 rebondit sans cesse. Si on vibre autant lorsque Harold rencontre pour la première fois sa mère -et ce en sachant très bien que cela va se produire-, c’est que le film et son prédécesseur, on pris le temps d”étoffer le personnage et son environnement. Si la relation entre le jeune homme et son dragon fonctionne si bien, c’est aussi pour cette raison (c’est tout aussi valable pour Harold que pour Krokmou, qui gagne encore plus en épaisseur ici et en devient encore plus attachant). Dragons 2, comme Dragons est issu d’un travail d’écriture minutieux, qui respecte ses enjeux et ses protagonistes. Plus qu’un simple film d’animation pour les gosses, Dragons 2 est un authentique trip d’aventure, dans ce que le genre peut avoir de plus noble et de plus respectable.

Une écriture formidable qui trouve bien entendu un fantastique écho dans la mise en scène. Déjà impressionnant, le premier volet est ici surpassé. Harold et Krokmou se connaissent mieux, les dragons se sont multipliés et leurs interactions avec les hommes donnent lieu à des séquences ahurissantes. Jamais dans l’esbroufe, la réalisation de DeBlois constitue en elle-même un excellent exemple de bonne utilisation de la technologie. Car si on vibre autant devant les vols planés et autres cascades aériennes des vikings et de leurs destriers ailés, c’est parce que l’on sait où ils vont.
Cela dit, il faut bien avouer que même sans le son et sans l’histoire, Dragons 2 est une merveille. De l’apparition de ce mystérieux maître dragon, dans la brume des nuages, à la découverte du léviathan, Dragons 2 est une succession de morceaux de bravoure. Un festin pour les mirettes, pour une fois superbement souligné par une 3D pertinente, là encore remarquablement utilisée.

Il était une fois Pixar et ses chefs-d’œuvre à la fois destinés aux enfants et aux adultes. Challenger toujours un peu à la traîne, malgré des fulgurances notables (le génial Shrek 2), Dreamworks prouve une nouvelle fois avec Dragons 2, alors que Pixar fait du sur-place, qu’il est aujourd’hui un leader du genre. Plus belle réussite du studio en matière d’animation, Dragons 2 ravive la flamme d’un cinéma populaire fédérateur et extrêmement généreux. Émouvant, puissant, drôle, truffé de détails, intelligent et maîtrisé de A à Z, il se paye même le luxe d’une vraie noirceur, étonnante et complètement au diapason de l’âge plus avancé de ses héros. Dreamworks montre les dents, avec style et flamboyance. Dragons 2 est une claque et dans ces conditions, il est plus que légitime d’attendre avec impatience la suite.

@ Gilles Rolland

Dragons-2-KrokmouCrédits photos : 20th Century Fox France

Par Gilles Rolland le 14 juillet 2014

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Karl Libus
Karl Libus
9 années il y a

Mon petit dernier a accroché sur Plane 2 et moins sur Dragon 2, à l’inverse de moi en fait… (même si j’ai aussi bien aimé Plane 2).